Le Rassemblement national à Paris de la Coalition Climat 21, samedi 12 décembre, s’est transformé en manifestation extrêmement dynamique et revigorante, très jeune, très cosmopolite et... très anticapitaliste. Ce ne fut donc nullement une “célébration” “festive” du prétendu accord “historique” COP21, comme tentent de le faire les grands médias (cf. Courrier de l’Ouest du 13/12), mais une dénonciation de négociations qui ne remettent pas en cause la logique mortifère d’un système fondé sur le profit à court terme. “Changeons le système, pas le climat !”
En raison de l’état d’urgence et des incertitudes sur les initiatives de la Coalition Climat 21, [1] un seul car avait été affrété depuis Angers. Parti à 6h30, il permit aux militant.e.s angevin.e.s de débarquer en bas de l’avenue de la Grande Armée dès 10h30 (sans pouvoir y rester très longtemps, la police leur intimant de remonter l’avenue sans tarder). Tout en haut, une rangée de fourgons de CRS barrait l’accès à l’arc de triomphe. Au milieu l’espace était autorisé à l’initiative “Lignes rouges” (à ne pas franchir pour maintenir un climat vivable !) de la Coalition Climat 21. Déjà les militant.e.s affluaient, guidé.e.s par des volontaires, toutes et tous des nationalités les plus diverses, venu.e.s d’Europe du Nord (Anglais.es, Allemand.e.s, Néerlandais.e.s, Scandinaves), d’Amérique du Nord et du Sud (dont un cortège de Via Campesina et une forte délégation amérindienne), d’Asie (ATTAC Japon était là) ou d’Afrique (notamment du Mozambique). Les Angevin.e.s y retrouvèrent aussi celles et ceux qui étaient déjà sur place, pour avoir participé du 7 au 11 décembre, à la Zone d’action pour le climat (ZAC). [2] Et très vite, une ambiance extraordinaire régna à quelques pas des rangées de CRS et policiers en uniformes de Robocop21. La jeunesse de la plupart des manifestant.e.s, leur cosmopolitisme joyeux et, surtout, leur détermination se traduisaient par des animations musicales ou clownesques et des multitudes de chants, déguisements, slogans et panneaux revendicatifs d’une inventivité foisonnante. Les longues banderoles rouges déployées tout au long de l’avenue et les gigantesque ballons cubiques que les manifestants se renvoyaient par dessus leurs têtes renforçaient l’aspect festif mais n’ôtaient rien de la radicalité de la protestation. Le “Changeons le système, pas le climat” de beaucoup de groupes français (présent notamment sur une banderole angevine) était le pendant de “Climate Justice, now !” et autres “Anticapitalista” des internationaux.
Après ce moment d’euphorie militante, le rassemblement (plus de 10.000 personnes) était censé se dissoudre et ses participant.e.s gagner le Champ de Mars par les trottoirs. Cette injonction policière absurde aurait pu être source d’incidents. En dépit du goulot d’étranglement mis en place par la police en bas de l’avenue de la Grande Armée (certains policiers étant armés de lance-grenades et de flashballes), les manifestants reprirent très vite toute l’avenue de Malakoff pour se diriger vers le palais de Chaillot et la tour Eiffel. Rien n’ayant été vraiment prévu avant de gagner le champ de Mars, un certain effilochage se produisit. Il fallait contourner à gauche ou à droite le parc du Champ de Mars avant de franchir un barrage filtrant de la police (faisant ouvrir les sacs) pour enfin rejoindre le lieu d’une “chaîne humaine” (assez peu suivie) et surtout le meeting final, où notamment s’exprimèrent une Naomi Klein [3] et un représentant de Via Campesina des plus critiques -c’est un euphémisme- sur l’accord intergouvernemental issu de la COP21. Cependant, le plus important à retenir de leur intervention fut leur appel à continuer la mobilisation et à remettre en cause un système reposant, entre autres méfaits, sur l’utilisation irresponsable des énergies carbonées fossiles. Par-delà la COP21, le combat continue !
- vers Bastamag : Accord historique à la COP21 : « L’océan va bientôt arriver à Paris », pour un compte rendu de manifestation qui correspond à ce que le Angevin.e.s ont pu voir de l’état d’esprit des manifestant.e.s. (et non au scandaleux travestissement de la réalité véhiculé par certains médias, faisant de ces manifestant.e.s des bienheureux de l’accord intergouvernemental !)
- vers Médiapart : Dans Paris, des milliers de militants du climat pas d’accord avec l’accord
- vers Alternatiba : 20 000 personnes décrètent l’état d’urgence climatique !
Présenté comme “historique” par la propagande gouvernementale -relayée sans esprit critique par la plupart des grands médias- cet accord traduit à sa façon la pression de la société civile et une prise de conscience (inconséquente) des classes dirigeantes. Mais, Il n’est pas juridiquement contraignant et les objectifs de réduction d’émissions sont fixés “librement” par chaque pays. Aussi ne donne-t-il en réalité aucun moyen d’agir pour arrêter à 2°C la hausse de la température moyenne. Pour mieux le comprendre, on lira avec attention :
- une analyse de Daniel Tanuro (LCR), sur le site du NPA, COP21 : en dépit du spectacle, le verre est vide à 80% ;
- un article de Jade Lindgaard sur Médiapart Climat : un accord historique est signé à la COP21, mais… ;
- une analyse de Bastamag : À Paris, les États s’accordent pour sauver le climat mais ne précisent pas comment y arriver ;
- un article de Sylvestre Huet dans Libé Sciences : COP-21 : que vaut l’accord de Paris ?.
[1] Ce n’est que la veille, le 11 décembre à 18h, que les rassemblements ont été autorisés. Cependant, pas moins de 20 à 30 000 personnes descendirent dans les rues parisiennes ce samedi, lors des trois initiatives prévues.
[2] Pendant cinq jours, le CENTQUATRE-PARIS, lieu de création d’envergure internationale à la programmation résolument populaire et contemporaine, était devenu un point central de la mobilisation citoyenne : le quartier général de la Coalition climat 21.
[3] Le contenu de l’intervention de Naomi Klein est en accès libre sur Médiapart : « Le monde que nous souhaitons »
- samedi 13 mai à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de l’AFPS49 et d’un collectif d’organisations (dont le NPA49). Place du Ralliement à Angers.
- jeudi 16 mai de 18h à 22h : “Conférence Culture de guerre ou culture de paix ?” organisée par Société des Lectrices et Lecteurs de
L’Humanité, CGT, Mouvement de la Paix, Espaces Marx Anjou, Libre Pensée, Attac, FSU, MNLE. Bourse du Travail d’Angers (Pelloutier).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.