Femmes en première ligne et... en lutte ! 8 mars en grève, manif à 15h40 !

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Ce lundi 8 mars 2021, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, a lieu dans un contexte de crise globale du système qui touche particulièrement les femmes. La grève féministe internationale, qui se construit depuis plusieurs années, prend d’autant plus d’importance pour combattre ce système dans toutes ses dimensions d’exploitation, de surexploitation des femmes et d’oppression sexiste, raciste et LGBTIphobe. À Angers, cette grève féministe du 8 mars sera supportée par un Rassemblement à 15h40 place du Ralliement (voir le tract unitaire).

La crise sanitaire a renforcé toutes les violences sexistes

Avec la crise du Covid-19, les emplois qu’occupent très majoritairement les femmes, notamment dans le domaine du soin et de la santé mais aussi dans les services publics, sont en première ligne. Et comme les femmes sont aussi celles qui occupent les emplois les plus précaires (70 % des temps partiels, 3/4 des bas salaires), ce sont aussi les premières à subir les effets de la crise économique.

Avec la pandémie, les violences ne se sont pas arrêtées, car les différentes phases de confinement et de couvre-feu n’ont fait qu’accroître les violences intra-familiales et au foyer, contre lesquelles le mouvement féministe s’est tant levé ces dernières années.

Ordre moral et autoritarisme à l’offensive

Dans le même temps, le renforcement de la famille traditionnelle (favorisé entre autres par la crise sanitaire et le confinement) s’accompagne d’une offensive réactionnaire déjà bien présente depuis plusieurs années. Le recul autour de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes seules ou les couples de femmes en est le dernier exemple. Pour les réactionnaires de tous bords, l’enjeu est de défendre et de maintenir l’idée (déjà dépassée dans les faits) d’un ordre moral et de la famille « traditionnelle ».

Les cadres d’organisation collective sont difficiles à construire, à cause de la pandémie mais surtout à cause de l’État autoritaire. La loi sur le « séparatisme » accentue les attaques contre les musulmanes, mais aussi comme on l’a vu ces derniers jours contre l’université, en particulier contre les courants progressistes de la recherche. Et c’est l’extrême droite – qui peut se lâcher – qui en profite, progressant dans les sondages et les esprits...

Pour un mouvement féministe radical et international, construire la grève !

Depuis une dizaine d’années, un mouvement féministe de masse et extrêmement combatif se construit. Il pose la questions des violences structurelles de nos sociétés mais aussi celle du système capitaliste dans sa globalité. Parti d’Amérique Latine, relayé en Pologne, en Espagne… En Pologne, plusieurs journées de manifestations et de grève générale ont contraint le gouvernement ultra-catholique à reculer sur l’interdiction totale de l’avortement ! [1] Ce mouvement met en son centre l’outil de la grève et avance la nécessité d’une lutte féministe à échelle internationale. Cet été, des militant.e.s zapatistes viendront du Chiapas (une région du Mexique) pour rencontrer « toutes les personnes qui luttent sur les cinq continent ». Leur délégation sera essentiellement composée de femmes dont les préoccupations sont aussi les nôtres : « La survie de l’humanité dépend de la destruction du capitalisme ».

Depuis plusieurs années, l’appel à la grève des femmes se construit au niveau international afin de montrer que sans les femmes, le monde ne tournerait pas. Il y a un enjeu à faire vivre un mouvement féministe massif et populaire, ancré dans la lutte des classes, et qui soit aussi en capacité de faire le lien entre mouvements antiraciste, antifasciste, et LGBTI. La date du 8 mars doit être le début d’une riposte à la hauteur de ces enjeux : ensemble en grève et dans la rue ce lundi 8 mars !

2 mars 2021, par NPA 49

[1] Alors qu’une loi de 1956 avait, de fait, accordé aux Polonaises le droit à l’IVG, une nouvelle loi de 1993 avait restreint celui-ci à seulement trois situations de grossesse : celle résultant de violences sexuelles (viol, inceste), celle de mise en danger de la vie ou de la santé de la femme, celle caractérisée par une malformation grave du fœtus. En 2018, le PIS au pouvoir (droite nationale-catholique) a vainement tenté d’éliminer le dernier motif, alors que celui-ci motive 95% des avortements légaux. Fin octobre 2020, le Conseil Constitutionnel (acquis au PIS) a déclaré anticonstitutionnels les IVG pour cause de malformation du fœtus. S’en sont suivi de grandes manifestations féministes. Lire à ce propos la déclaration de la 4e Internationale : Les femmes et les jeunes ont commencé une révolution culturelle en Pologne