En avant vers un 31 mars de masse contre la loi travail !

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Alors que le gouvernement fait brutalement donner sa police contre les jeunes afin de les décourager de manifester, alors qu’il tente d’instrumentaliser les odieux attentats de Bruxelles pour détourner l’attention de la population de la “loi travail”, la grève et les manifestations du jeudi 31 mars appelées par les organisations syndicales de salarié.e.s et de jeunes s’annoncent comme une étape déterminante dans la lutte contre cette loi scélérate. Partout, dans les lycées, les facs, les entreprises privées et publiques, mobilisons-nous et mobilisons largement autour de nous !

La forte mobilisation du 9 mars, avec ses centaines de milliers de manifestant.e.s, a marqué le début d’une bataille décisive contre une loi qui marquerait un terrible retour en arrière pour les droits des travailleurs et travailleuses.

Un bon départ

Le mercredi 9 mars, bousculées par les centaines de milliers de signataires de la pétition contre la loi El Khomri, la mobilisation des organisations de jeunesse et les appels à la lutte de nombreuses structures syndicales de salariéEs, la CGT, Solidaires, FO, la FSU et même certaines structures CFDT, avaient rejoint les appels des organisation de jeunes. Avec un résultat dépassant les espoirs des militant.e.s, tant en nombre de manifestant.e.s que de combativité, de radicalité et de disponibilité pour poursuivre et amplifier la mobilisation.

L’ampleur de la contestation, a imposé au gouvernement sa tentative de “déminage”. Il a été obligé de modifier certaines propositions comme le plafonnement des indemnités de licenciement (pourtant qualifié de mesure non négociable par Valls), le travail des apprentis mineurs porté à 10 heures par jour, la possibilité pour les entreprises d’augmenter n’importe comment le temps de travail hebdomadaire. Des mesures qui étaient parmi les plus impopulaires et des modifications qui ont immédiatement permis à la direction de la CFDT d’apporter un soutien sans réserve au projet de loi (ce qui n’est pas sans susciter des réactions de colère à la base du syndicat et même dans des fédérations de la CFDT). Les objectifs fondamentaux du gouvernement restent pourtant inchangés  : bousculer la hiérarchie des normes en donnant toute possibilité aux accords d’entreprise de prendre le pas sur les accords de branche et le code du travail, avec la seule préoccupation de satisfaire les intérêts du patronat qui exige toujours plus de flexibilité, de précarité, de possibilité de licencier, d’aggraver les conditions de travail.

Maintenir la pression

Après cette opération de “déminage”, la journée du 17 mars, si elle fut moins massive parmi les salarié.e.s, a été marquée par un début d’ancrage dans la jeunesse, notamment dans les lycées, ainsi que par des tentatives d’intimidation  : fermetures de facultés, gazages et arrestations de manifestant.e.s.

Comptant sur un climat social et politique marqué par les doutes sur fond d’inquiétudes en relation avec les attentats de Bruxelles, le gouvernement, appuyé par des organisations syndicales abusivement qualifiées de «  réformistes  », espère aujourd’hui gagner à terme la bataille de l’opinion (pour l’instant, les sondages montrent toujours une opposition massive à la “loi travail”) ou, en tout cas, désarmer la mobilisation, démotiver les équipes militantes. Les déclarations d’un Gattaz, d’un Macron, sont utilisées pour convaincre que le projet de loi serait “équilibré”, qu’il serait “imposé” par la situation économique et “indispensable” pour faire reculer le chômage.

Plus forte, plus haute, la mobilisation  !

Dans cette situation, les organisations, notamment syndicales, qui revendiquent le retrait du projet de loi doivent se montrer plus déterminées, plus offensives. Il n’est pas acceptable qu’à La poste, à la SNCF, dans l’Éducation, des responsables syndicaux refusent d’engager la construction de la mobilisation. Plus globalement, il ne s’agit pas seulement de se déclarer disponible, d’enregistrer les appels de syndicats, d’unions départementales, de fédérations à reconduire la grève au lendemain du 31 mars, il faut en affirmer la nécessité, en avancer la perspective.

La feuille de route est certes plus facile à rédiger qu’à mettre en œuvre. La journée de mobilisation du 24 mars, jour de présentation du projet de loi devant le gouvernement, ne pouvait être qu’une journée relais dès lors que les appels à la grève s’étaient concentrés sur le 31 mars [1]. Ainsi à Angers n’a-t-elle rassemblé que 450 jeunes et 150 salarié.e.s. Cette journée a tout de même réussi à montrer que le contexte né des terribles attentats de Bruxelles ne permettait pas au gouvernement d’éteindre la contestation sociale (à la différence de l’après 13 novembre). Les violences policières organisées dans plusieurs grandes villes risquent même de susciter davantage de révolte dans la jeunesse.

Les futures assemblées dans les facs, les lycées, dans les entreprises, doivent être l’occasion de continuer à démonter la logique infernale du projet de loi, et à débattre des moyens d’en obtenir le retrait, de se rassembler et de manifester partout en France. Car le bilan de la mobilisation de 2010 contre la loi sur les retraites, avec des journées de manifestations massives, des grèves « saute-moutons », indique clairement la nécessité impérieuse de hausser le rapport de forces à un tout autre niveau. La grève dans les raffineries menaçant de bloquer l’activité économique du pays avait suscité une riposte répressive à la hauteur de la trouille ainsi provoquée. Ceci nous montre l’objectif à viser, pour le 31 mars... et après.

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Annexes :
-  à lire : Des sociologues contre la loi El Khomri
-  à écouter ou chanter : L’1consolable
-  Appel intersyndical à la grève et aux manifestations en Maine-et-Loire

25 mars 2016, par NPA 49

[1] Soulignons à nouveau que cette date du 31 mars reste bien tardive par rapport au calendrier de mobilisation qu’il aurait fallu adopter après le 9 mars. Dès le 2 avril en effet, commencent les vacances scolaires en zone B...

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