Lundi 12 novembre et après : Construire une riposte de toute l’éducation nationale !

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En dépit d’une division syndicale renforcée par l’approche des élections professionnelles du 6 décembre, ce sont toutes les organisations syndicales de l’Éducation nationale qui appellent à la grève le lundi 12 décembre. La manifestation d’Angers partira avec tout le monde de la place du Ralliement à 10h30. C’est que les sujets de révolte s’accumulent, aussi bien à un échelon national (réformes Blanquer, suppressions de postes, régression du niveau de vie) que local (fermeture du collège Yolande d’Anjou à Saumur, etc.). Si une journée de grève ne suffira pas à stopper la casse de l’éducation, elle peut servir à élargir la lutte à tous les fonctionnaires et les salariés du privé, car seule une lutte d’ensemble de tous pourra faire reculer ce gouvernement des riches.

Blanquer, le ministre de l’éducation nationale, F. Vidal, celle du supérieur, et E. Macron pensent que rien ne peut les arrêter dans leur entreprise de transformation de l’éducation. Ils rêvent d’une économie de marché de l’éducation et d’une école au service du patronat, de la maternelle à l’université !

Encore des suppressions de postes

Un système éducatif géré comme une entreprise signifie une réduction des coûts en supprimant des postes, en maintenant des salaires bas, en précarisant et en intensifiant les cadences de travail des salariés, en cassant leurs droits collectifs.

C’est exactement ce que met en place ce gouvernement : Alors que 40 000 élèves supplémentaires sont attendus les 3 prochaines années dans le secondaire, le budget prévoit 2600 suppressions de postes d’enseignants ! Quand Blanquer propose de faire entrer la police dans les établissements scolaires pour répondre à la dégradation du climat scolaire, notre réponse doit être sans appel : nous voulons des moyens pour l’éducation ! Créer des postes d’enseignants, d’assistants d’éducation et non pas des flics ou des mâtons de prison !

La casse du statut pour précariser

Avec le rapport CAP 22, le projet du gouvernement est de s’attaquer au statut d’enseignant et de fonctionnaire. Ils annoncent que le recours aux contractuels doit se généraliser dans l’éducation. Des salariés précaires et mal payés, voilà comment Blanquer voit le métier d’enseignant. Le point d’indice toujours gelé, les enseignants français font toujours partis des enseignants les plus mal payés d’Europe.

Sélection à tous les étages

Mais leur projet ne s’arrête pas à réduire les coûts : La sélection sociale s’opère de la maternelle à l’université. Elle permet de faire le tri entre les jeunes qui formeront une main d’œuvre bon marché et corvéable à merci pour les entreprises et l’élite qui accédera à un enseignement de qualité et des études supérieur.

La mise en place de ParcourSup et de la sélection à l’entrée de l’université est une nouvelle étape de ce tri social. C’est la même logique qui préside à la réforme du lycée et de l’enseignement professionnel, à la réforme du bac qui individualise les parcours.

Visiblement le gouvernement ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il prévoit déjà de s’attaquer à l’éducation prioritaire.

Nous avons besoin d’un réel plan de bataille pour stopper cette politique ! Les luttes ont été nombreuses dans l’éducation ces dernières années mais elles restent dispersées : mobilisation étudiante contre Parcoursup, mobilisations école par école contre la fermeture d’une classe, établissement par établissement contre les baisses de DHG, contre les suppressions des contrats aidés…

Si nous voulons mettre un coup d’arrêt au projet de destruction de l’éducation et de nos statuts il faut regrouper nos forces pour construire une mobilisation de l’ensemble de l’éducation de la maternelle à l’université. La grève du 12 novembre doit être une première étape pour nous regrouper. Soyons massivement en grève ce jour pour dénoncer cette politique de suppressions de postes, de casse de nos statuts, de précarisation et de bas salaires. Dans les assemblées générales qui se tiendront ce jour, nous devons discuter des suites car nous savons que seule une journée de grève ne pourra pas les arrêter, et d’élargir notre lutte à tous les fonctionnaires et les salariés du privé, car seule une lutte d’ensemble de tous pourra faire reculer ce gouvernement.

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Saumurois : la lutte de Yolande d’Anjou

Dans le Saumurois, parents, élèves, anciens élèves, enseignants et habitant.e.s refusent la fermeture du collège Yolande d’Anjou décidée par le tristement célèbre Conseil départemental de Maine-et-Loire (aussi prompt à démolir l’enseignement public qu’il l’est à promouvoir l’enseignement catholique). De par son histoire, la place de ce collège dans la cité est en effet incontestable. Il fut le premier collège de jeunes filles en France, dès 1881, et devint mixte dès 1948 (alors que le loi de mixité pour les collèges ne fut votée qu’en 1963).

La réussite et l’accompagnement de tous les élèves et particulièrement en difficulté est de grande qualité grâce à des dispositifs adaptés à un collège à taille humaine, avec des projets ambitieux menés par des équipes éducatives engagées. En cas de fermeture, les projets d’ampleur régionale ne pourraient plus être développés car il n’y aurait plus d’accès à l’internat. La seule cité scolaire de Saumur serait définitivement fermée. La Section SEGPA serait également fragilisée car les enfants n’auraient pas accès à un transport scolaire sur la majorité de territoire.

Les arguments ne manquent donc pas contre la fermeture du collège... Y compris ceux concernant l’école Charles Perrault qui serait transférée en catastrophe au deuxième étage d’un collège...

Des rassemblements comme ceux du lundi 15 octobre (devant la mairie et dans les rues de Saumur, puis à Angers sous les fenêtres du Conseil départemental et devant la Préfecture de Maine-et-Loire) montrent la détermination des Saumurois à conserver tous leurs collèges.

Les prochains rassemblements se tiendront le jeudi 15 novembre à partir de 17h30, simultanément devant la sous-préfecture de Saumur et devant la préfecture d’Angers.

Les syndicats sont mobilisés depuis plusieurs semaines (CGT, FO, FSU, UNSA, CFDT, SUD, UNL et UNEF) et le soutien de plusieurs partis politiques a été rendu public (PCF, JC, FI, NPA, AL...)

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9 novembre 2018, par NPA 49