Pour nos retraites, contre Macron et son monde, en grève jusqu’au retrait !

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À quelques jours de la journée de grève interprofessionnelle de ce jeudi 5 décembre, le climat social se réchauffe. L’affrontement avec le pouvoir prend de l’ampleur : luttes pour les retraites, contre le racisme, contre les violences faites aux femmes, pour sauvegarder le climat... La possibilité d’une convergence des colères contre la politique de Macron et plus largement des capitalistes fragilise un gouvernement qui alterne effets d’annonces, déclarations méprisantes et menaçantes, et tentatives de division.

Des effets d’annonce… sans effets !

Après la journée de grève et de manifestation historique des soignant.e.s, Macron a annoncé à grand bruit un « plan d’urgence » : le troisième en six mois. Mais la reprise partielle de la dette hospitalière par l’État se révèle dans les faits dérisoire. Ce n’est qu’un effet d’annonce, qui ne répond pas à l’essentiel : le manque d’effectifs et de lits, les salaires trop bas, les heures supplémentaires non payées, la dégradation incessante des conditions de travail. [1] Une nouvelle journée de mobilisation a eu lieu le 30 novembre, et il y en aura forcément d’autres...

Au lendemain d’une mobilisation historique (150 000 personnes dans tout le pays) contre les féminicides samedi 23 novembre, le « Grenelle des violences conjugales » n’accorde pas un euro pour mettre en œuvre les maigres propositions qui en ont émergé !

Et face à la précarité grandissante des étudiant.e.s, la réponse du gouvernement est encore à côté de la plaque : un numéro d’appel d’urgence, et l’annonce que les bourses ne seront pas augmentées… Pour ce gouvernement, les jeunes peuvent donc continuer à « crever » ! D’ailleurs, la première réaction de la ministre Vidal après l’immolation par le feu d’Anas K. ne fut pas de compassion pour l’étudiant lyonnais précaire mais de dénonciation des quelques dégradations mineures (qualifiées de “violences” [2]) qui accompagnèrent les manifestations de colère étudiantes...

Du mépris et des menaces

Ces derniers jours, plusieurs têtes du gouvernement et Macron lui-même ont multiplié les déclarations méprisantes : « le pays est trop négatif sur lui-même » (sic), la grève qui vient serait « une mobilisation pour conserver des inégalités ». [3]

Dans le sillage de la droite qui propose rien de moins que « la réquisition des grévistes » pour garantir un service minimum dans les transports, le pouvoir est bien décidé à tenter de limiter l’impact de la grève en préparant un « plan de transports pour le 5, le 6, le 7, le 8, bref les jours possibles de grève, de manière à faciliter le transport des Français » [4]…

Dans le même temps, Macron menace de la répression. La violence à laquelle a été soumis l’anniversaire des Gilets jaunes le samedi 17 novembre est un exemple de ce qui reste à ce gouvernement illégitime pour gouverner : la répression policière.

Contre la division, la mobilisation générale !

Le gouvernement joue également la carte de la concertation avec les directions syndicales les plus timorées par rapport à sa contre-réforme. Il tente de diviser entre les salarié.e.s du public et du privé, entre les salarié.e.s ayant des régimes dits « spéciaux » (qui ne comptent que pour 3% du budget des retraites !) et les autres.

Mais la colère déborde, et le jeudi 5 décembre, début du mouvement de grève reconductible à la RATP et à la SNCF et dans de nombreux secteurs, s’annonce massif pour obtenir le retrait de la réforme des retraites, le refus de tout recul de l’âge de départ, de toute augmentation du nombre d’années de travail et le retour à la retraite à 60 ans pleine et entière pour toutes et tous. Par exemple en Maine-et-Loire, une majorité d’enseignant.e.s du primaire (qui sont obligé.e.s de se déclarer à l’avance) devrait être en grève. Mais bien d’autres secteurs, notamment du privé, devraient également entrer en mouvement.

Une seule journée de grève ne sera cependant pas suffisante, il faudra continuer, en nous organisant, en nous coordonnant. Les rencontres, la coordination entre les différents secteurs professionnels est indispensable pour gagner ensemble. C’est pourquoi à Angers, après la manifestation intersyndicale appelée à 11h place Leclerc, l’AG interprofessionnelle de grévistes convoquée à 14h30 à la Bourse du travail sera d’une grande importance.

Toutes et tous en grève et en lutte, jusqu’au retrait !

30 novembre 2019, par NPA 49

[1] Lire à ce sujet sur Mediapart l’article de Martine Orange « De l’usage de la dette pour miner le service public hospitalier ».

[2] L’utilisation du mot “violence” à la place de “dégradation” est systématique dans la bouche du pouvoir et des médias. C’est l’occasion de rappeler qu’en français, le mot “violence” désigne une action physique ou mentale contre une personne, pas contre une chose, même si l’on parle aussi de “violence des éléments” ; cf. Petit Robert !

[3] La première citation à la syntaxe hasardeuse est d’E. Macron à Amiens, le 21 novembre, la seconde de R. Ferrant, dans son interview au JDD du 24 novembre.

[4] Dixit le secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, qui n’a pas précisé la nature de son plan. Le recours à l’armée ?