Retraites : la lutte s’engage !

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Le gouvernement a diffusé un premier document sur sa « réforme » des retraites. Comme il fallait s’y attendre, il veut allonger la durée de cotisations et reculer l’âge légal de départ à la retraite. Dans un discours digne du « 1984 » d’Orwell, il prétend lutter contre la baisse des pensions alors que sa réforme ne peut qu’y conduire ! De même, le hochet d’une soi-disant taxation (non chiffrée) des hauts revenus et des revenus du capital ne trompera que les naïfs : c’est à une attaque en règle des revenus du salariat, et du seul salariat, que veut se livrer le gouvernement. Une riposte s’impose d’urgence, dès le jeudi 27 mai à l’occasion des grèves et manifestations intersyndicales pour l’emploi et les retraites.

En Maine et Loire, les manifestations du jeudi 27 mai pour défendre l’emploi et les retraites à l’appel de l’intersyndicale CGT, CFDT, FSU, Solidaires et UNSA se tiendont à 10h30 à Angers (pl. Leclerc), Cholet (pl. Travot) et Saumur (Mairie) et à 17h à Segré (pl. du port). Ce sera l’occasion pour le Collectif angevin de défense des retraites [1] de présenter ses propositions pour les retraites : un financement pérenne fondé sur une autre répartition des richesses [2]. Car c’est bien là que se situe le nœud du problème. Depuis 1993 (réforme Balladur pour le privé) et 2003 (réforme Fillon pour le public et le privé), le pouvoir entend faire payer l’accroissement de la durée de vie des salariés aux retraités eux-mêmes. L’allongement de la durée de cotisations et l’instauration du système d’un décote en deçà de 65 ans a eu un effet ravageur sur le montant des pensions, qui ne fait que s’accentuer. Pour le Medef et le gouvernement à ses ordres, il s’agit aujourd’hui de faire baisser encore plus la part des salaires (directs et indirects) dans la valeur ajoutée (qui a pourtant déjà reculé de 77% à 66% depuis 1982). Et ce, alors que l’augmentation de la productivité compense le vieillissement relatif de la population brandi par le gouvernement pour justifier sa « réforme »... L’institution du “Conseil d’orientation des retraites” a permis au pouvoir d’embarquer les organisations syndicales dans une pseudo-concertation de dupes. La consultation menée par le ministre Woerth est du même tonneau. Il faut d’urgence que le mouvement syndical et que la gauche toute entière se ressaisissent ! L’exemple de la Grèce montre que le capitalisme est prêt à entraîner le monde dans une régression sans précédent. Il faut inverser la tendance avant qu’in ne soit trop tard. La bataille des retraites doit, en France, en être la première occasion.

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COMMUNIQUÉ DU NPA : LA RÉFORME WOERTH DES RETRAITES, CEST NON !

Avec le document d’orientation sur la réforme des retraites, le gouvernement avance à pas comptés tant il sait le sujet sensible aux yeux de la population.

En effet, la crise qui s’étend en Europe va avoir pour conséquence de renforcer la précarité, d’augmenter le nombre de chômeurs, de dégrader le niveau de vie et la voie choisie par le gouvernement va inévitablement renforcer cette tendance.

C’est pour cette raison qu’E. Woerth, ministre du travail, a tenté de déminer le terrain et de rassurer qui veut bien l’être en réaffirmant, par exemple, que la retraite par répartition ne serait pas remise question.

Même s’il n’y a aucun chiffrage des mesures qui seront inscrites dans le projet de loi, les hypothèses que l’on pouvait faire sont vérifiées. Passée sous silence l’augmentation des salaires qui feraient rentrer des cotisations sociales supplémentaires, écartée la piste d’un emploi pour 5 millions de chômeurs qui ferait disparaître la question des déficits.

Par le biais de l’augmentation de la durée de cotisations et du report de l’âge légal de départ en retraite, ce sont, une fois de plus, les salariés qui vont payer et la retraite à 60 ans passer à la trappe. C’est là, la tendance lourde de cette « réforme » que ne vient pas infléchir la "contribution" des hauts revenus ou du capital.

Pour le NPA, la publication de ce rapport d’étape doit renforcer la nécessité d’une mobilisation unitaire d’ensemble pour construire le rapport de force. Aucune solution allant dans le sens des exigences des salariés ne sortira des "concertations" actuelles. Or, ce qui est en question c’est la répartition inégalitaire des richesses et le fait que 10% de la richesses produites soit passées de la poche de salariés à celle des actionnaires, des capitalistes. C’est cette inégalité qu’il faut remettre en question pour le maintien de la retaite à 60 ans, à 37, 5 annuités et 75% du meilleur salaire.

Dans cet esprit la journée de grève et de manifestations du 27 mai doit permettre de bâtir mla mobilisation nécessaire.

Le 17 mai 2010.

17 mai 2010

[1] Le collectif angevin associe ATTAC – Fondation Copernic – FSU – Solidaires – Alternatifs – Alternative libertaire – FASE – Gauche unitaire – MJCF – NPA – PCF – PG – PS – Jeunes Verts – Verts – et… individus !

[2] cf. le tract du collectif unitaire

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