Tunisie : Non au gouvernement de transition ! Le pouvoir au peuple !

Partager

Le nouveau gouvernement tunisien est une copie à peine relookée du précédent. Or, la jeunesse, les travailleurs et les classes populaires ne se sont pas battus pour des changements cosmétiques. Il ne faut pas que la révolution soit confisquée par une poignée de profiteurs du RCD, parti de l’ex-dictateur Ben Ali !

-  L’Internationale socialiste vient d’effacer de sa liste de membres le même RCD. Mieux vaut tard que jamais ! Allons camarades, encore un petit effort : il reste à effacer le Front Populaire ivoirien de Laurent Gbagbo et le Parti national démocratique d’Hosni Moubarak de la photo de famille !

Le 1er ministre de Ben Ali, Mohammed Ghanouchi vient d’annoncer la constitution du gouvernement chargé d’assurer la transition jusqu’aux prochaines élections présidentielle et législatives.

Il s’agit ni plus plus ni moins que du gouvernement précédent à peine relooké. Tous les ministères clés sont tenus par des ministres déjà en poste sous Ben Ali. Trois postes ont été réservés à quelques partis des partis d’opposition. Le RCD, le parti de Ben Ali, va donc rester largement majoritaire dans ce gouvernement.

Certes, le ministère de l’information a été supprimé, les prisonniers politiques devraient être libérés, mais la jeunesse, les travailleurs et les classes populaires ne se sont pas battus pour des changements cosmétiques.

Le prix du sang qui a coulé du fait d’une féroce répression appelle d’autres changements en profondeur de la société tunisienne qui remettent en cause le pouvoir politique, confisqué par le RCD, et le pouvoir économique.

Les membres du clan Ben Ali – Trabelsi doivent être jugés pour toutes les exactions commises et leurs biens confisqués, les différentes polices à la solde du dictateur dissoutes. Il faut que les responsables des massacres passent en procès.

La révolution démocratique qui a éclaté à partir de la mi-décembre, et les révoltes antérieures, se sont faites au nom du droit au travail pour tous, du partage des richesses, contre la corruption et pour les libertés démocratiques.

La crise économique mondiale fait des ravages dans les pays du Maghreb et il faut faire échec aux spéculateurs qui affament la population en pratiquant des prix exhorbitants pour les produits de première nécessité.

Rien de tout cela n’est annoncé par le 1er ministre maintenu.

La peuple tunisien ne doit pas se faire voler sa révolution.

La vigilance et la mobilisation doivent se poursuivre.


INTERNATIONALE SOCIALISTE : DE BIEN CURIEUSES FRÉQUENTATIONS !

Nos camarades socialistes sont, à les en croire, des défenseurs inconditionnels des libertés et des droits de l’homme, et nul ne saurait les critiquer de le faire.

Il y a tout de même un hic : jusqu’à la veille de ce week-end des 15-16 janvier 2011, date de la chute de du dictateur tunisien Ben Ali, son parti, le RCD, était membre « de plein droit » de l’Internationale socialiste (IS), au même titre que le PS français, le SPD allemand ou le Labour Party anglais.

Certes, les gestionnaires du site de l’IS l’ont promptement effacé de la liste complète des partis membres (selon le site de l’IS, le 17janvier, « Une décision a été prise par le président en accord avec le secrétaire général, conformément aux statuts de l’Internationale Socialiste, de faire cesser l’adhésion du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) de Tunisie »), mais ils ont oublié de l’enlever de la carte de l’Afrique et de la liste des partis membres africains…

Cerise sur le gâteau : dans la même liste des grands partis frères démocratiques, on trouve le Parti national démocratique du dictateur égyptien Hosni Moubarak. On trouve aussi le Front Populaire ivoirien de Laurent Gbagbo, vous savez, le grand démocrate qui respecte le résultat des votes populaires… A la date du 18 janvier, donc (et sauf si le président de l’IS décide démocratiquement du contraire avant d’aller se coucher), le camarade Gbagbo, qui se moque des résolutions de l’IS comme de sa première chemise, est toujours membre « de plein droit » de cette internationale qui - depuis longtemps - n’a plus de socialiste que le nom…

18 janvier 2011, par NPA 49