Education : non à la pénurie !

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Ce sont 370 enseignant-e-s qui ont défilé à Angers, samedi 22 janvier matin du jardin du Mail à la préfecture, à l’appel de FCPE, FOL, SGEN-CFDT, l’UNSA Éducation, FSU, SUD Éducation, derrière la revendication commune : Refusons le budget de pénurie de l’Éducation nationale !

L’ampleur des suppressions de postes à l’Éducation nationale décidées par le gouvernement Sarkozy et les réformes destructrices à l’œuvre dans le système éducatif instaurent une école de plus en plus ségrégative. L’objectif de démocratisation de l’éducation (et en particulier l’objectif syndical de 80% d’une classe d’âge au baccalauréat et de 50% dans l’enseignement supérieur) est aujourd’hui clairement combattu par l’oligarchie capitaliste et ses hommes de main.

Quelles que soient les critiques que l’on peut adresser à ce genre de programme, la dernière étude PISA [1] de l’OCDE a confirmé le creusement des inégalités en France. La corrélation entre les inégalités sociales et les inégalités scolaires y est une des plus fortes en Europe. Mais ce n’est pas sur le ministre Chatel qu’il faudra compter pour mettre en œuvre une politique éducative qui permette réellement de lutter contre l’échec scolaire. Ce sont par milliers que les postes sont supprimés (16.000 cette année, alors que les effectifs d’élèves augmentent !). Partout, pour pallier en urgence le manque d’enseignants, l’emploi précaire de vacataires se développe. A moins que le rectorat ait déjà parachuté dans les classes un des nouveaux reçus au CAPES (fonctionnaires stagiaires). Or ceux-ci, en raison de la mise en place de la soi-disant mastérisation des formations d’enseignants, n’ont pas pu bénéficier de la moindre formation pédagogique ! Quant à la prétendue « aide personnalisée » pour les élèves qui a justifié de nouvelles suppressions d’horaires disciplinaires, elle s’est révélée une pure escroquerie : les élèves sont regroupés par dizaines pour suivre des enseignements au bon vouloir des enseignants, sans cohérence globale. Pour le pouvoir, l’objectif est de faire fournir le minimum de savoir utile par le service public (le « kit de survie » du rapport Fauroux de 1995), le complément nécessaire à une formation de qualité devant de plus en plus être fourni par le privé, hors du lycée ou du collège pour les plus fortunés. Déjà, les experts divisent les jeunes en trois catégories : ceux qui s’arrêteront au collège ; ceux qui feront le lycée et la licence ; ceux qui iront au delà. Un véritable tri social commence à s’organiser derrière les annonces de « réformes » et de suppressions de postes.

La situation dramatique dans laquelle s’embourbe l’Éducation nationale devrait susciter la mobilisation générale. Celle du 22 janvier s’annonçait pourtant difficile. Le reflux consécutif à la défaite sur la question des retraites pèse encore. Cependant, la mobilisation à Angers et dans le reste du pays, pour n’avoir pas été assez forte, n’a pas été ridicule pour autant. À Angers, ce sont 370 enseignants qui se sont rassemblés à l’appel des syndicats. Les potentialités de mobilisation restent non négligeables, et elles pourraient se nourrir d’une meilleure coordination des luttes des salariés dans les différents secteurs. La FSU a déjà affiché sa détermination à la poursuite rapide de l’action et fait une proposition de grève avant les congés de février. Elle a enfin proposé de discuter d’une manifestation nationale en mars. Pour sauver l’école, une lutte déterminée s’impose en effet le plus rapidement possible.

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22 janvier 2011, par NPA 49

[1] acronyme pour « Programme for International Student Assessment », soit « Programme international pour le suivi des acquis des élèves »