Éducation nationale : mobilisation d’étape

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Plus de 700 enseignants ont manifesté depuis la préfecture de Maine-et-Loire jusqu’à l’Inspection d’académie, jeudi 10 février en fin de matinée dans le cadre de la journée de grève appelée par FSU, SUD-Éducation et CGT Éduc’action. C’est une mobilisation non négligeable, qui a fait mentir les pronostics les plus pessimistes mais reste insuffisante au regard des agressions considérables dont l’Éducation nationale est victime de la part du gouvernement sarkozyste.

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Année après année, N. Sarkozy, depuis son élection, rabote les moyens, supprime des postes de personnels d’éducation et d’enseignants. Au total, ce sont près de 60 000 postes d’enseignants qui sont passés à la trappe, avec une accélération depuis 2010.

En 2011, alors que 62 000 élèves en plus sont attendus, de nouveau, 16 000 suppressions de postes sont programmées dont une trentaine en Maine-et-Loire (15 dans le 1er degré). Que ce soit le nombre de postes mis aux concours de recrutement, les Rased, les professeurs de langues dans le 1er degré, la disparition des heures en petit groupe, par exemple, tous les personnels, toutes les activités éducatives sont visées.

Cette politique est dans la droite ligne de la « Lettre aux éducateurs » de Sarkozy, en septembre 2007, dans laquelle il annonçait une réduction du nombre d’enseignants. Si on ajoute à cela, la destruction de la formation initiale des enseignants, la volonté de faire fonctionner un établissement scolaire selon les critères du privé, chers à l’ex-DRH de l’Oréal, le développement des emplois précaires et des heures supplémentaires à la place d’emplois statutaires, il est clair que le gouvernement Fillon a programmé la mise à mort du service public d’éducation.

Plusieurs écoles sont occupées par les parents d’élèves en colère contre le manque de remplaçants. La colère est donc bien là, qui cherche à s’exprimer, mais est contrainte par le sentiment qu’un affrontement central avec le pouvoir sera difficile à mettre en œuvre. Seul un mouvement d’ensemble peut en effet redonner pleine confiance aux personnels dans leurs capacité de lutter et de gagner.

La mobilisation du jeudi 10 février, initiée par le FSU et à laquelle s’étaient joints SUD-Éducation et CGT Éduc’action, était dans ce contexte nécessaire. À Angers, le relatif succès de la manifestation (deux fois plus que lors de la manifestation du samedi 22 janvier à laquelle appelaient en outre CFDT et UNSA) s’explique cependant plus à l’aune de la colère enseignante que par des perspectives claires de mobilisation d’ensemble.

Le taux de gréviste exprime aussi cette contradiction de la situation actuelle. En Maine-et-Loire, selon l’Inspection d’académie, il y avait 15,5 % de grévistes (25 % selon les syndicats) dont 42 % dans les collèges, 38 % dans les lycées et 25 % dans les lycées pro [1]. En fait, la mobilisation a été variable selon les établissements : ainsi à Segré y a-t-il eu 50% de grévistes au lycée Blaise-Pascal, 25% au collège Georges-Gironde, 75% aux écoles des Pierres-Bleues et Françoise-Dolto mais 0% à Robert-Fontaine. La palme revient cependant au collège de Beaufort-en-Vallée : 100% de grévistes ! Or, ce qui a été possible à Beaufort devrait l’être partout.

Le NPA est totalement solidaire des personnels de l’Éducation nationale. Pour la défense d’un service public d’éducation de qualité offrant à tous les jeunes les moyens de se former et d’obtenir un diplôme le plus élevé possible, d’autres mobilisations unitaires seront nécessaires. Il faut à tout prix assurer leur succès.

10 février 2011, par NPA 49

[1] L’Inspection d’académie calcule son taux en divisant le nombre de grévistes constaté tôt le le matin par le nombre total d’enseignants, y compris ceux qui n’avaient pas cours ce matin ou jour-là. En revanche, les syndicats calculent le taux en rapportant le nombre de grévistes au nombre d’enseignants qui auraient dû avoir cours.