Égypte, Loppsi, Gaza : samedi militant à Angers...

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Trois manifestations se sont tenues à Angers samedi 12 février, en début d’après-midi : la première en solidarité avec la révolution égyptienne et pour fêter l’abdication de Moubarak, la seconde contre la loi ultra-sécuritaire LOPPSI-2, la troisième dans le cadre de la campagne « Un Bateau pour Gaza » contre le blocus israélien.


Égypte : Moubarak dégagé, (première) victoire !

Initialement prévu pour soutenir la lutte des jeunes et des travailleurs égyptiens mobilisés quotidiennement depuis plusieurs semaines pour exiger le départ du dictateur Moubarak, en place depuis 30 ans, le rassemblement appelé à 14h place Mondain Chanlouineau par l’Association SOMOUD a eu lieu le lendemain même de son abdication.

Les diverses interventions faites devant la cinquantaine de militants rassemblés (SOMOUD, AFPS, LDH, NPA, PCF) se sont réjouies que la répression sanglante, l’épreuve de force, les manœuvres démagogiques ne soient pas venues à bout du peuple égyptien qui, dans la foulée de la révolution en Tunisie, s’est mis en marche pour ne pas s’arrêter.

NPA et PCF ont insisté sur le caractère profondément social, autant que démocratique, des révolutions qui secouent le monde arabe. C’est ce qui explique la panique des puissances occidentales, qui ne peuvent même plus agiter l’épouvantail islamiste de façon crédible et sont contraintes d’abandonner leurs dictateurs locaux pour essayer de sauver les systèmes inégalitaires en place.

Enfin, tous les intervenants ont condamné les propos du premier ministre Fillon (il est vrai redevable des largesses du clan Moubarak lors de son dernier séjour semi-touristique en Égypte) exaltant le « courage » de l’ex-dictateur au lieu de celui des manifestants !

Oui, le vent de l’histoire souffle en faveur des révolutions sociales et démocratiques en réponse à la crise économique, sociale et écologique qui lamine les conditions de travail et de vie des couches populaires. Le NPA continuera à se placer aux côtés du peuple égyptien en lutte pour sa libération.

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NON à la loi LOPPSI 2

Le projet de « loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure » (dite « LOPPSI 2 »), adopté définitivement cette semaine, s’attaque aux libertés et renforce la répression. Cette loi vise les populations pauvres et précarisées, jeunes, militants ou internautes, immigrés. Tout le monde est concerné puisque le projet balaie un champ très large, comme les fichiers, la vidéo surveillance, la police municipale, la vente à la sauvette, le logement, les peines pour les mineurs et les majeurs.

Surveiller et punir

C’est la généralisation du fichage et de la vidéo surveillance (devenue « vidéo protection » dans le texte !) : les fichiers actuels de police et de gendarmerie, truffés d’erreurs, incontrôlables sont reconduits, étendus et interconnectés. La LOPPSI 2 systématise l’espionnage de l’espace public : toutes les entreprises privées pourront installer des caméras aux abords de leurs établissements et les préfets le long des manifestations, la police pourra avoir accès en direct aux images captées par les caméras dans les halls et parties communes d’immeubles ; les images de la vidéo-surveillance publique pourront être exploitées par des entreprises privées agréées par le Préfet. Les pouvoirs de la police municipale sont renforcés et est entériné la privatisation croissante de la sécurité. Des pouvoirs accrus sont donnés aux agents de sécurité de la SNCF et de la RATP. LOPPSI 2 met en place un contrôle renforcé sur les prestations sociales et oblige les travailleurs sociaux à faire de la délation. Un « couvre-feu » pour les mineurs de 13 ans est créé et la procédure de comparution immédiate devant le tribunal pour enfants est mise en place. Le bracelet électronique est imposé sur décision administrative aux sans-papiers ; les chahuts lors de la réunion des instances électives sont pénalisés. La vente à la sauvette et la vente de métaux sont pénalisées. La période de sûreté passe de 22 ans à 30 ans pour certaines condamnations à perpétuité, les « peines plancher » de six mois à deux ans d’emprisonnement infligés dès la première infraction en cas de violence.

Le droit au logement une nouvelle fois bafoué

Sur la question du logement, au moment même où on voit les limites de la loi DALO, faute de volonté politique et de moyens, est introduite dans cette loi la possibilité d’expulsion en 48h et sans contrôle du juge de tous les occupants d’habitats hors norme (tente, cabane, caravane, yourte, mobile home, maison auto-construites, bidonville, camion aménagé…) sur terrain public ou privé, et la destruction de leur habitat. De même, toute occupation d’un lieu inhabité pourra être suivie d’une expulsion immédiate sur simple demande du préfet, sans l’avis du propriétaire.

Le NPA, partie prenante de la mobilisation au niveau national comme au niveau angevin, participe à toutes les initiatives pour exiger le retrait et l’abrogation de la loi. Nous regrettons que celle appelée le samedi 12 à 14h30 place du Pilori, et qui a réuni une centaine de personnes, ne l’ait pas été plus largement. Ce ne sont pas seulement les squatteurs et qui sont menacés par la LOPPSI-2 (même s’ils risquent d’en être les premières victimes), mais toute la population. Une plus large implication des organisations syndicales, associatives et politiques est plus que jamais nécessaire.

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Un Bateau Français pour Gaza !

Au son d’une cornemuse et d’une flûte solidaires, plusieurs dizaines de militants ont distribué des tracts à partir de 15h, place du Ralliement à Angers, qui appelaient à la souscription dans le cadre de la campagne unitaire « Un Bateau français pour Gaza ». Il s’agit en effet de collecter des fonds permettant d’affréter un bateau qui, brisant le blocus israélien, permettrait d’apporter aux Gazaouis les produits dont ils sont privés.

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12 février 2011, par NPA 49