Après les violences policières à Angers

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La presse (Le Courrier de l’Ouest, Ouest-France, France 3), qui était sur place, a décrit avec précision, les violences policières qui se sont produites le samedi 25 avril à l’issue de la manifestation de solidarité avec les ex-habitants du « 48 » rue Lionnaise à Angers (demandeurs d’asile, Rroms et SDF). Quant aux réactions politiques, elles restaient rares au surlendemain des évènements. On trouvera ci-dessous celle Laurence de Bouard, tête de liste du NPA dans la circonscription du Grand Ouest, celle de la section d’Angers du PCF et celle du POI-49.


Articles de presse :

-  >>Article de Ouest-France du 26 avril 2009<<
-  Article du Courrier de l’Ouest du 26 avril 2009, pages >>1<< et >>2<<
-  >>journal du 25 avril<< de France 3, où la manifestation est relatée et la charge policière filmée.

Les analyses des journalistes confirment les témoignages des manifestants : un usage aveugle et disproportionné de la violence a été fait par les forces de la Police nationale (à l’instar de ce qui avait été fait par la même Police nationale le jeudi 23 au Soir au « Quai », en l’absence de la presse).


RÉACTIONS POLITIQUES


COMMUNIQUÉ DE LAURENCE DE BOUARD

Carhaix, le 26 avril 2009

WELCOME À ANGERS ?

Depuis des mois la Préfecture du Maine-et-Loire agit « hors la Loi » en bafouant la Convention de Genève qui définit les modalités selon lesquelles un État doit accorder le statut de réfugié aux personnes qui en font la demande, ainsi que les droits et les devoirs de ces personnes. Dans le même temps, la municipalité PS-Verts d’Angers a joué les Ponce Pilate, y compris pour d’autres mal-logés, alors que bien des locaux municipaux restent inoccupés.

Le squatt du 48 rue Lionnaise, dans un local municipal désaffecté, a été pendant plusieurs mois un abri pour les demandeurs d’asile, Rroms (en attente d’un retour en Roumanie) et SDF. C’était une solution d’urgence devant l’inertie coupable des autorités publiques.

Force est de constater qu’aucune solution de relogement digne et pérenne n’avait été réellement étudiée lorsque, à la demande du Maire d’Angers, les CRS sont venus expulser les habitants du « 48 » au petit matin du 23 avril.

Les violences auxquelles des membres de la Police nationale se sont livrées au soir du même jour, alors que les demandeurs d’asile et militants solidaires occupaient pacifiquement le nouveau théâtre d’Angers et, sans aucune sommation, à l’issue d’une manifestation de soutien le 25 avril (trois blessés, des dizaines de personnes gazées dont des personnes âgées et des enfants) n’en sont que plus intolérables.

Que la Préfecture du Maine-et-Loire confirme sa volonté d’appliquer la politique répressive du gouvernement Sarkozy contre les demandeurs d’asile n’est hélas pas pour nous étonner. Que la municipalité d’Angers ait mis le doigt dans l’engrenage de l’expulsion du « 48 » nous laisse tout bonnement pantois.

En tant que tête de liste aux élections européennes pour le NPA dans la circonscription du Grand Ouest, je condamne fermement les violences policières des derniers jours. J’exige le relogement des expulsés dans les meilleurs délais, dans le respect de leur dignité et sans les séparer arbitrairement. Je réaffirme mon engagement pour l’abrogation des accords de Schengen qui font de l’Europe une forteresse mortifère. Je réclame enfin la liberté de circulation et la régularisation de tous les sans-papiers, l’accueil et l’information des migrants.

Laurence de Bouard


Le PCF condamne « les brutalités policières »

« On ne règle pas la question de l’hébergement des demandeurs d’asile à coups de matraque ! » La section d’Angers du PCF condamne « les brutales interventions policières répétées depuis quelques jours ». Samedi, lors d’un affrontement avec des manifestants près du château, plusieurs personnes ont été blessées.

« Alors que le préfet reconnaît avoir sous-estimé les besoins et demandé une rallonge budgétaire, alors que les associations qui gèrent l’accueil d’urgence évoquent un bilan catastrophique et un manque crucial de places face aux demandes, alors que l’agglomération angevine compte des dizaines de bâtiments inoccupés dont certains appartiennent à l’État et aux collectivités locales, on envoie les policiers contre les manifestants qui exigent à juste titre des solutions dignes et durables. »

(Extrait de Ouest-France du 27 avril)


Communiqué du parti ouvrier indépendant de Maine et Loire.

-  Non aux violences policières
-  Respect du droit au logement pour tous
-  Régularisation de tous les sans papier
-  Abrogation des accords de Schengen, retrait de l’Union européenne !

Le parti ouvrier indépendant s’élève avec force contre les violences policières de ces derniers jours à Angers.

Ces violences perpétrées à l’occasion d’une manifestation pour le droit au logement de personnes qui vivent dans la rue, certaines d’entre elles étant sans papier, sont inadmissibles et inacceptables. Le POI rappelle qu’il avait attiré l’attention à l’occasion des dernières élections municipales à Angers sur la situation catastrophique du logement social, résultat de la politique de privatisation du logement social mise en œuvre au nom de la logique de marché imposée par l’Union européenne.

Aujourd’hui face à l’urgence, alors que la situation de millions de travailleurs se dégrade de semaine en semaine et que la misère se généralise, il revient aux pouvoirs publics, Préfecture et Ville d’Angers, de répondre aux demandes et d’assurer à tous et à chacun, quelle que soit sa situation, le droit au logement.

Ces violences perpétrées à l’occasion d’une manifestation dans laquelle il y avait des personnes sans papier rappellent que dans l’Union européenne, la liberté et la circulation des personnes sont soumises à la même logique que les marchés, celle de l’offre et de la demande, celle de la concurrence libre et non faussée, celle des stocks qu’on constitue ou qu’on écoule. Les accords de Schengen au nom desquels sont prises les mesures à l’encontre des sans papier doivent être abrogées, comme les traités constitutifs de l’Union européenne : Maastricht, Amsterdam, Nice, Lisbonne...

Enfin, le POI s’inquiète des violences policières ayant eu lieu à Angers ces derniers jours, car celles-ci interviennent alors même que le gouvernement et les tribunaux multiplient les provocations à l’encontre des travailleurs qui, victimes de la violence des patrons qui licencient ou suppriment des emplois, ne font que défendre leur outil de travail pour ne pas sombrer et se retrouver à la rue.

Dans une telle situation, plus que jamais, le POI s’adresse à tous les partis se réclamant de la défense des intérêts ouvriers pour qu’ils réalisent l’unité pour l’interdiction des licenciements.


27 avril 2009