Le 6 mai : dégageons la droite extrême ! Le 7 mai : mobilisons contre l’austérité !

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La campagne de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle aura vu le président des riches se rouler dans la fange de l’extrême-droite pour sauver son poste, au point de donner la nausée jusque dans son propre camp. Alors oui le 6 mai : dégageons-le sans hésitation et donnons une leçon à ces bourgeois soi-disant "propres sur eux" mais prêts à s’accommoder du pire pour sauver leurs privilèges. [2] Pour autant, il n’y a rien à attendre de Hollande et de l’appareil du PS qui s’apprêtent sans états d’âme à poursuivre les politiques capitalistes d’austérité et de fuite en avant productiviste au détriment des populations et de leur environnement. Alors oui, dès le 7 mai, il faut regrouper toutes et tous à la gauche de gauche pour poursuivre dans la rue, par les luttes la mobilisation des salarié-e-s qui s’est exprimée le 1er mai (et aussi par le vote pour LO, le NPA et surtout le Front de gauche au premier tour des présidentielles) et celles des écologistes anticapitalistes.

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-   Éditorial de Philippe Poutou dans l’Hebdo “Tout est à nous !” 147 (03/05/12)

Virons Sarkozy  ! Construisons la mobilisation contre l’austérité de gauche  !

L’entre-deux-tours des deux candidats se situe dans la continuité de leur campagne. Si le ton se durcit, le fond change peu et surtout chacun fait son numéro de drague pour récupérer le maximum d’électeurs pour le 6 mai. La palme du dégoût revenant sans hésitation à un Sarkozy assumant sans vergogne sa tentative de débauchage des électeurs du Front national. Une raison de plus de le mettre à la porte ce dimanche.

Avec 27 % des voix seulement, le président des riches a pris une première bonne claque le 22 avril. Mais il ne baisse pas les bras et semble prêt à tout pour conserver le pouvoir. Rattrapé par les affaires, Sarkozy aux abois se tourne sans vergogne vers l’extrême droite.

Le président de la droite extrême doit être giclé  !

Celui qui dit comprendre le message des électeurs de Le Pen «  tire la même leçon qu’eux  ». Le grand retour de l’identité nationale, les frontières qui protègent, la défense des «  sans-grade  » (les mêmes mots que ceux utilisés par Le Pen dans l’entre-deux-tours de 2002...), rien ne manque de la panoplie réactionnaire dans le discours de Sarkozy et de ses lieutenants depuis quelques jours. Jusqu’à la stigmatisation des privés d’emploi en s’autoproclamant pourfendeur de l’assistanat et porte-parole de ces «  travailleurs qui ne veulent pas que ceux qui ne travaillent pas gagnent plus qu’eux  ». Jusqu’à l’appel à un contre-rassemblement le 1er Mai, jour de mobilisation internationale du monde du travail. Il ne lui reste plus qu’à aller célébrer ce jour-là la figure de la «  France éternelle  », Jeanne d’Arc, et le président sera mûr pour prendre sa carte au Front national. Cette fuite en avant ne s’explique pas seulement par l’habituelle chasse aux voix politicienne, mais montre aussi de façon de plus en plus claire la porosité des frontières entre les idées de la droite et de l’extrême droite, les unes nourrissant les autres. Aussi, dimanche, sans hésitation, il faudra dégager Sarkozy dont le programme reste plus que jamais une menace.

S’opposer à la gauche des institutions

On ne peut pas dire que Hollande ait montré dans sa campagne une volonté de se situer sur le terrain de la gauche. Même avec une pression sondagière importante de Mélenchon, il ne s’est autorisé qu’une maigre sortie sur l’imposition des plus riches, s’en excusant presque. Et depuis quelques jours, rien de neuf sous le soleil. S’il s’oppose par le ton à une droite de plus en plus outrancière, son regard reste surtout tourné vers Bayrou, à qui il s’est empressé de répondre pour montrer les convergences existantes avec le programme du Modem. Équilibre budgétaire, «  effort maîtrisé  », importance du Made in France... Autant de gages donnés à un candidat de droite bien étranger au monde du travail et aux milieux populaires.

Et comme si cela ne suffisait pas, Hollande reçoit maintenant le soutien indirect de Mario Draghi himself, président de la toute puissante Banque centrale européenne. Celui-ci propose un «  pacte de croissance  » pour compléter le «  pacte de discipline budgétaire  » signé il y a quelques mois. Une façon de mieux faire passer la pilule de l’austérité européenne à laquelle Hollande fait mine de s’opposer. Nous ne devons donc faire aucune confiance au candidat de rechange pour améliorer le sort des opprimés.

Riposte unitaire, rassemblement des anticapitalistes

Comme nous l’avons fait ces dernières semaines, le NPA lance un appel. Nous nous adressons à celles et ceux qui se sont reconnuEs dans notre campagne, aux organisations et à celles et ceux qui se sont retrouvéEs dans les campagnes du Front de Gauche ou de Lutte ouvrière, aux militantEs syndicalistes et du mouvement social. Dans le sillage du 1er Mai, préparons dès à présent la riposte dont nous avons besoin pour défendre nos intérêts. C’est aussi cela qu’attendent les millions de personnes qui ont porté leurs suffrages sur les candidatures à la gauche du PS, et nous savons bien que pour cela le NPA seul n’y suffira pas.

Dans cette opposition aux politiques d’austérité de droite aujourd’hui et peut-être de gauche demain, il faut aussi trouver les voies pour avancer dans le regroupement des anticapitalistes, aujourd’hui éparpillés dans différentes forces politiques et dans le mouvement social. Le NPA reste un outil irremplaçable pour agir en ce sens. Ensemble, ces prochaines semaines, faisons vivre une force anticapitaliste indépendante  !

Philippe Poutou


-  Voir aussi la tribune de la “Gauche anticapitaliste, courant unitaire pour l’écosocialisme” (minorité du NPA) parue dans le même numéro de l’hebdo du NPA : “Le 6 mai, pour un référendum contre Sarkozy et Le Pen !”.


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3 mai 2012, par NPA 49

[1] Parmi eux, relevons les Conseillers régionaux "centristes" du Maine-et-Loire, C. Gillet, L. Gérault et D. Richard, qui n’ont guère de reproches à faire à N. Sarkozy sinon sa "manière de gouverner". Ils auront su sans doute mieux se boucher le nez que F. Bayrou qu’ils soutenaient pourtant au 1er tour... Mais le plus grotesque et le plus révélateur de leur hypocrisie confite est que selon eux, F. Hollande aurait "donné des gages à l’extrême gauche" ! (cf. OF daté du 4 mai)

[2] Parmi eux, relevons les Conseillers régionaux "centristes" du Maine-et-Loire, C. Gillet, L. Gérault et D. Richard, qui n’ont guère de reproches à faire à N. Sarkozy sinon sa "manière de gouverner". Ils auront su sans doute mieux se boucher le nez que F. Bayrou qu’ils soutenaient pourtant au 1er tour... Mais le plus grotesque et le plus révélateur de leur hypocrisie confite est que selon eux, F. Hollande aurait "donné des gages à l’extrême gauche" ! (cf. OF daté du 4 mai)