Un Sarko dégagé, ce n’est qu’un premier pas !

Partager

COMMUNIQUE DU NPA 49 du 6 mai 2012 (20h45)

La nuit du Fouquet’s s’est achevée. L’ex-président des riches et du CAC40, N. Sarkozy, a été dégagé par 52% des électeurs au deuxième tour des élections présidentielles, ce 6 mai 2012.

Si le candidat de l’UMP, grâce à ses considérables appuis financiers et médiatiques, a su mobiliser jusqu’au bout ses troupes autour des thèmes extrémistes censés draguer les voix FN, il n’a pas pu rallier l’électorat “centriste” et empêcher son rejet par la grande masse des salarié-e-s de ce pays.

Même en Anjou, majoritairement démocrate-chrétien par tradition, l’UMP n’a pas convaincu. Ainsi Avrillé et Cholet ont-elles basculé à gauche. Et ce, en dépit de l’appel pro-Sarkozy des conseillers régionaux prétendument “centristes” L. Gérault, C. Gillet et D. Richard que l’intolérance, la xénophobie et la haine anti-syndicale du susnommé ne dérangent manifestement pas.

Pour autant, aussi bien au niveau angevin qu’au niveau national, la confortable majorité d’opposants à N. Sarkozy n’est pas celle du futur président Hollande. Beaucoup, à gauche, ont utilisé le bulletin de vote du candidat du PS comme celui d’un référendum anti-Sarkozy. Ils ne partagent pas le programme “social-libéral” du collègue de Zapatero, Papandréou et Schröder. Bien au delà des 11,1% du Front de gauche et des 1,7% recueillis par le NPA et LO, des centaines de milliers de salarié-e-s, de militants associatifs, syndicalistes ou écologistes, attendent une politique de rupture avec le règne du marché, de la concurrence et du productivisme. Ils attendent un gouvernement qui ne se mette plus aux ordres des grands capitalistes et des banquiers.

Ce n’est manifestement pas la voie de F. Hollande, qui a déjà fait savoir qu’il n’entendait pas revenir sur les contre-réformes les plus régressives du précédent quinquennat : loi LRU des universités, démolition des services publics (santé, justice, école...), loi Woerth sur les retraites, etc. Ses vagues promesses de création de 60.000 postes dans l’éducation (pour 80.000 supprimés sous le règne de Sarkozy) l’ont été avec la garantie donnée aux banquiers qu’ils ne le seraient que par redéploiement des postes dans la fonction publique, en déshabillant Pierre pour habiller Paul. De fait, comme il l’a assuré à Londres, Hollande entend continuer à mener la politique d’austérité, à faire payer aux populations le prix de le crise du capitalisme. Il est douteux qu’il parvienne à donner du “sens” à cette “rigueur” comme il a pu le prétendre. Au contraire, cette politique au service de la Bourgeoisie risque de déboussoler encore davantage l’électorat populaire “apolitique” et de précipiter celui-ci vers un Front national en embuscade et déjà prêt à embarquer dans ses soutes la fraction la plus extrémiste de l’UMP.

C’est pourquoi la gauche radicale a une responsabilité particulière dans la nouvelle situation politique. S’embarquer sur le vaisseau Hollande et répéter l’expérience désastreuse de la gauche plurielle 1997-2002 serait un suicide politique et briserait l’espoir d’une vraie gauche qu’a traduit à sa manière le score au 1er tour de J.-L. Mélenchon. Les appels en ce sens du secrétaire fédéral de PCF en Maine-et-Loire au Conseil National du 25 avril du PCF [1] conduisent donc à une impasse. Il faut au contraire que toutes les forces à gauche du PS (FdG, NPA, LO, AL, écologistes radicaux...) s’unissent dans une opposition de gauche à la politique d’austérité et forment le répondant politique aux mobilisations sociales et écologiques qu’il s’agit de développer. Ce sera la meilleure réponse au FN et surtout le seul moyen d’avancer vers une autre société, libérée de la tyrannie du marché et offrant une issue à la crise majeure, économique, sociale, démocratique et écologique, dans laquelle le capitalisme précipite aujourd’hui la planète toute entière.

Sarkozy est dégagé. Le combat ne fait que commencer !


-  Lire aussi la déclaration de Philippe Poutou du 6 mai

6 mai 2012, par NPA 49

[1] cf. déclarations rapportées p.7 du supplément à L’Humanité du 2 mai 2012