PSA : « Nous serons le cauchemar de Varin »

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Enfin une manifestation populaire place de l’Étoile : près de 1500 salariéEs des entreprises de l’automobile ont manifesté ce mercredi 25 juillet devant le siège de PSA avant de converger vers l’Arc de Triomphe à la mi-journée, promettant à leur patron de devenir « son cauchemar ». Des délégations de Sanofi et d’Air France sont venus s’associer à la mobilisation des PSA d’Aulnay et des autres sites du groupe.

Dès la première heure, la Direction du groupe PSA tentait de prendre l’initiative en étalant un bilan financier catastrophique : 819 millions d’euros de pertes imposant un plan d’économies de 1, 5 milliards. Pourtant l’an passé le groupe avait versé un total de 449 millions d’euros de dividendes et de rachats d’actions, cumulé 10 milliards de bénéfices depuis 10 ans et le PDG annonçait l’an passé 11 milliards d’euros de réserves financières sans parler des 4, 5 milliards d’euros que la famille Peugeot a mis de côté en Suisse.

Tout cela pour justifier toujours plus le massacre social engagé par le groupe : la totalité des 3 000 postes du site d’Aulnay (voué à la fermeture en 2014), 1 400 postes à Rennes sur 5 600, 3 600 hors production, dont 1 407 pour la recherche et le développement, 1 325 à la direction industrielle, 570 à la direction des marques, 284 dans les autres directions. Chiffres à multiplier par quatre en emplois indirects.

Dans la foulée le gouvernement annonçait un nouveau plan d’aide à la filière automobile, c’est-à-dire aux patrons de la branche. L’inutile le dispute au ridicule. Des aides aux voitures hybrides ou électriques c’est-à-dire pour d’un dixième de la production dans tous les cas. Pour la voiture électrique, PSA n’est pas dans la course et Renault vient de repousser sa sortie à 2013. Pour le véhicule hybride pour lequel PSA est le seul concerné avec un prix de vente de 30 000 euros, la mesure ne concernera que la partie la plus aisée des clients Peugeot. Quant aux aides aux sous traitants et équipementiers, l’expérience précédente d’une telle mesure a montré que cela ne limite en rien les restructurations et liquidations d’emplois sous la pression des réductions de coûts imposés par les grands groupes d’assembleurs.

Quant au ridicule il est atteint par la demande aux cinéastes et publicitaires de vanter les mérites de l’automobile française !

Et toutes ces aides au patronat se font sans la moindre demande de contrepartie ni industrielle ni sociale. Pas une exigence par rapport au PSE mis en route dans la matinée par PSA.

Les bonnes nouvelles sont à mettre du côté de la mobilisation. Près de 2000 manifestants un 25 juillet devant le siège de PSA, c’est une bonne préparation de l’indispensable bataille de la rentrée. [1] La présence de toutes les organisations syndicales de tous les sites de PSA, de délégations de Renault Cléon, d’Air France, de Sanofi montre que la cause d’Aulnay ne saurait être défendu seule. C’est toute la branche automobile, mais aussi toutes celles et tous ceux qui sont concernés par des suppressions d’emplois et des fermetures de sites qui doivent se mobiliser. La responsabilité des fédérations et confédérations syndicales est engagée. Présence discrète pour la Fédération Métallurgie CGT, sans appel à l’ensemble des structures, des salariés à se mobiliser devant le siège de PSA.

Bonne nouvelle aussi avec l’accord de l’ensemble des élus des différents syndicats pour mettre un frein au déroulement du PSE. La désignation d’un expert doit permettre de mettre à jour la réalité de la situation industrielle, financière et sociale de PSA. Et de proposer des alternatives qui sauvegardaient emplois et sites de production. Bien sûr, la direction de PSA ne sera pas convaincue par ces arguments, mais ils peuvent servir de point d’appui pour convaincre, mobiliser ceux qui à Aulnay ou ailleurs sont encore hésitants ou fatalistes. L’expropriation d’un patron tricheur qui sacrifie l’emploi de milliers de salariés pour préserver les dividendes des actionnaires est à l’ordre du jour. À Aulnay, comme partout, nous devons nous battre pour l’interdiction de tous les licenciements et suppressions de postes. Comme l’a déclaré un salarié d’Aulnay : « nous mettons les élus et leurs votes sous surveillance. Si ceux-ci ne nous conviennent pas nous les désapprouverons dans la lutte ».

La matinée s’est conclue par un aller-retour place de l’Etoile siège de PSA, avec les militants du NPA, avec badges, drapeau et tracts. Rendez-vous pour toutes et tous dans les derniers jours de septembre avec l’échéance du Mondial de l’automobile en ligne de mire.

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25 juillet 2012, par NPA 49

[1] 1 300 selon la police et 2 000 selon la CGT, venus de tous les sites du groupe, dont 400 de l’usine d’Aulnay.