La fonction publique contre l’austérité

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Ce jeudi 31 janvier aura vu la première mobilisation syndicale unitaire CGT-FSU-Solidaires contre l’austérité dans les services publics sous le gouvernement Hollande-Ayrault. Si la mobilisation ne fut pas négligeable (plus de 100.000 manifestants au niveau national) elle reste encore largement insuffisante eût égard aux enjeux de l’heure. La prise de conscience qu’il faut rompre d’urgence avec les politiques capitalistes progresse néanmoins dans les secteurs publics, alors qu’une certaine coordination des luttes se met en place dans le privé. En ce sens, une mobilisation comme celle d’Angers avec plus de 300 personnes devant la préfecture (100 CGT, 100 FSU, 100 Solidaires et une vingtaines d’étudiant-e-s de l’Unef et de Sud) est un premier point d’appui pour dénoncer l’austérité “de gauche” qui tape autant dans le portefeuille des salariéEs de la fonction publique qu’au cœur même des services publics, avec la rigueur budgétaire et le refus de créer les postes nécessaires.

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La semaine dernière, les enseignantEs parisiens ont connu une journée historique avec 90 % des personnels en grève. Une manifestation massive a rappelé à ce gouvernement qui se veut le chantre de la consultation et du dialogue social le refus de sa réforme non financée des rythmes scolaires, imposée par en haut et sur fond d’économies. Pourtant le gouvernement, qui ne veut même pas défaire la journée de carence que la droite a imposé aux fonctionnaires, devrait se souvenir des années Allègre, celles où la colère enseignante s’est exprimée de toutes ses forces contre un gouvernement socialiste.

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Et de fait, les enseignants FSU et Solidaires étaient proportionnellement en nombre ce jeudi 31, alors que l’ensemble de la fonction publique était appelée à faire grève par la CGT, Solidaires et la FSU pour les salaires, les emplois, l’abrogation de la journée de carence et l’amélioration des services publics. Relativement, à l’exception du secteur hospitalier, la CGT semble avoir peu mobilisé. Les taux de grévistes, autour de 5% à 6% nationalement, en témoignent.

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Parmi les manifestants, une vingtaine d’universitaires (SNESUP-FSU, Sud-Education et CGT-INRA) et une vingtaine d’étudiants étaient là pour témoigner de leur refus de l’austérité budgétaire dans l’enseignement supérieur et la recherche, et notamment à l’université d’Angers où une cinquantaine de postes ne seront pas pourvus cette année sur ordre du Ministère et du recteur de façon à combler en partie le déficit budgétaire de l’établissement. Ceux-là, rejoints par une vingtaine de leurs collègues FO et UNSA, continuèrent la manifestation en début d’après midi devant la présidence de l’Université, à l’ouverture de son conseil d’administration où devait être présenté ce nouveau plan d’austérité. Là encore, la mobilisation fut largement insuffisante (1200 personnes avaient pourtant manifesté le 15 janvier). Le sentiment d’isolement qui induit le découragement doit être ici comme ailleurs combattu par la coordination des luttes universitaires et de ces luttes avec les autres luttes contre l’austérité à l’échelle du pays.

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31 janvier 2013, par NPA 49