Toutes et tous en grève et en manifestation mardi 10 septembre !

Partager

1993, 1995, 2003, 2007, 2010, et maintenant 2013 : les gouvernements capitalistes, qu’ils soient de droite ou social-libéral, s’acharnent contre le système de retraite par répartition. Leur volonté permanente est de brader les acquis sociaux, gagnés grâce aux luttes passées, et de pousser les plus aisés à cotiser à des fonds de pension.

Le nouveau projet de loi sera présenté officiellement début septembre, mais son orientation est déjà connue : faire payer les salarié-es, les chômeurs-ses, les retraité-es, les jeunes en formation. Et pour le faire passer, F. Hollande a déjà utilisé le même faux “bon sens” employé à chaque contre-réforme capitaliste : « on vit plus vieux, on doit donc travailler plus longtemps ! » [1]]

Travailler plus longtemps serait-il devenu “naturel” ?

-  C’est oublier le chômage et la précarité qui rendent de plus en plus difficile l’obtention du nombre d’années de cotisations nécessaire pour partir à la retraite avec une pension décente.
-  C’est oublier qu’en forçant les plus âgés à travailler plus longtemps, on prive les plus jeunes de l’emploi auquel ils aspirent.
-  C’est oublier que la progression de l’espérance de vie ne date pas d’hier en Europe et que cela n’avait pas empêché, en France en 1982, l’instauration de la retraite à 60 ans pour 37,5 années de cotisation.
-  C’est oublier que tout recul de l’âge effectif de départ à la retraite (et pas seulement celui du droit à partir) contrarierait ce progrès fragile. D’ailleurs, en corrélation avec les régressions sociales accumulées ces dernières décennies, un recul de l’espérance de vie en bonne santé est constaté depuis 2006.
-  C’est oublier que la productivité et les profits ne cessent d’augmenter et qu’il n’y a nul besoin de travailler plus longtemps, sauf pour remplir toujours davantage les poches des patrons et des actionnaires.

Problème de financement ou... de répartition des richesses ?

Les hommes et femmes de paille du patronat, qu’ils s’expriment par le biais de la Cour des comptes, du Conseil d’Orientation des Retraites, du rapport Moreau ou du gouvernement, mettent en avant le besoin de 20 milliards d’euros pour les retraites à l’horizon 2020. Or :
-  d’une part, 40 milliards d’euros ont déjà été pris dans les poches des salarié-es (en activité, au chômage ou en retraite) par l’allongement de la durée de cotisations, le recul de l’âge de la retraite, l’instauration de la décote, la désindexation des pensions par rapport aux salaires, l’augmentation du nombre d’années prises en compte pour le salaire de référence, la baisse du rendement des complémentaires.
-  d’autre part, ces 20 milliards constituent une somme dérisoire en comparaison des sommes brassées par les capitalistes. Ainsi, selon le classement du journal capitaliste “Challenges”, la fortune cumulée des 500 personnes les plus riches de France atteint-elle 330 milliards d’euros. Elle a même bondi de 25% (66 milliards d’euros) en 2012 ! C’est plutôt là qu’il faut prendre l’argent !

Ce sont les salarié-es qui produisent la richesse collective. Nous ne devons rien à celles et ceux qui nous la confisquent en s’appropriant le fruit de notre travail. Imposons une autre répartition des richesses, et les 20 milliards pour les retraites seront bien vite trouvés !

Grèves et manifestations le 10 septembre !

Le gouvernement veut aller vite et présenter son texte au Conseil des ministres mi-septembre. Le mouvement social doit réagir et contrer ce projet avec la même célérité. D’ores et déjà, CGT, FO, Solidaires, FSU appellent à une “journée nationale de grèves et manifestations” le mardi 10 septembre. Même si un appel plus franc à la grève aurait été préférable, même si le mouvement syndical ne paraît pas aussi déterminé qu’il serait nécessaire, c’est une mobilisation à ne pas manquer.

Des appels unitaires sont lancés dans les secteurs professionnels, les manifestations s’organisent dans tous les départements, parfois dans un cadre plus large (en Maine-et Loire, les manifestations partiront à 10h30 à l’appel de CGT, FO, FSU, Solidaires et Unef - Angers : place Leclerc ; Cholet : place Travot ; Saumur : place de la mairie ; Segré : place de la République). Réussir cette action nationale interprofessionnelle est la première étape pour construire le mouvement national qui nous permettra de gagner !

Pour nos retraites, unité du mouvement social (syndical, associatif et politique) contre les mauvais coups !

Mardi 10 septembre, c’est le début d’un mouvement à construire ensemble !

Plus nous serons nombreux-ses, plus vite nous gagnerons !

JPEG - 152 ko
24 août 2013, par NPA 49

[1] [Selon le journal Le Monde, J-M Ayrault dévoilera l’essentiel du projet dimanche 25 août au journal télévisé de France 2. Syndicats et patronat seront reçus pour la forme les deux jours suivants. L’âge d’ouverture des droits à la retraite devrait rester celui de la réforme Sarkozy-Woerth de 2010 (62 ans) et la durée de cotisation (actuellement à 41 ans) continuerait à augmenter après 2020, au-delà des 41,75 ans prévus par la loi Fillon de 2003, pour atteindre 42 ou 43 ans. La hausse des cotisations et de la CSG reposerait essentiellement sur les salariés et les retraités. Le bonus de 10 % de retraites réservé aux parents d’au moins trois enfants serait supprimé et remplacé par un forfait unique versé dès le premier enfant à un seul des des deux parents (le rapport Moreau préconisait un forfait compris entre 70 et 100 euros par mois et par enfant). Enfin, les quatre trimestres validés offerts aux femmes pour chaque enfant seraient progressivement supprimés. Afin de sauver les apparences, les entreprises devraient pour leur part être appelées à financer la prise en compte de la pénibilité.