De Brignoles à Angers : l’urgence d’une gauche anticapitaliste !

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Brignoles : le PCF coulé par la politique du gouvernement

Les élections partielles se suivent et se répètent  : progression massive de l’abstention, poussée de la droite et du Front national, élimination de la gauche dès le premier tour. À Brignoles dans le Var, ce scénario s’est joué au détriment du conseiller général PCF dont l’élection avait été invalidée. Divisant ses voix quasiment par deux par rapport à 2011 et par trois sur 2012 où il était le candidat unique de la gauche, le candidat du PCF a expliqué sa défaite par la division à gauche, ne voyant la progression de l’abstention que comme le résultat de la politique du gouvernement «  qui suscite de la désespérance chez les électeurs de gauche  ». Pourtant le PCF devrait méditer cette leçon  : soutenu par le PS dès le premier tour, il a pâti lui aussi du discrédit de la politique du gouvernement...

Une pseudo-gauche au service des patrons

Car comment ne pas faire le lien entre cette grève des urnes, qui se double de plus en plus d’un basculement d’une partie des couches populaires vers le vote FN, et l’offensive anti-ouvrière menée par le PS et ses alliés ? Sur tous les terrains — emploi, salaire, fiscalité, écologie, démantèlement des protections sociales, des services publics — les ministres assènent servilement politique d’austérité et alignement sur les revendications patronales, abandonnant les quelques mesures vaguement de gauche promises par le candidat Hollande. Relayant et assumant ouvertement les thèmes favoris de la droite (travail du dimanche, ras-le-bol fiscal), c’est sur le terrain même de l’extrême droite que s’aventurent certains, faisant des Roms les nouveaux boucs émissaires. Après l’affaire Cahuzac, tout cela se combine pour accentuer l’écœurement et la perte de repères qui font le lit de l’extrême droite et nourrissent la démoralisation à gauche. Dans ces conditions, le renoncement des confédérations syndicales à mener sérieusement la bataille contre la réforme des retraites ne peut qu’empirer la situation.

Angers et ailleurs : Résister et construire !

Pour les militantEs soucieux de défendre les intérêts de notre camp social, l’alternative ne pourra venir que d’un regain des mobilisations adossé à la construction d’une opposition clairement à gauche, en toute indépendance d’un PS qui nous conduit à la catastrophe sociale, politique et écologique.

C’est pourquoi aussi le NPA49 renouvelle son appel à l’unité de la Gauche non gouvernementale lors des prochaines élections municipales, notamment à Angers, car les élections peuvent être un moyen de rassembler et un point d’appui pour les mobilisations ultérieures.

Or, dans l’Humanité de ce 9 octobre, le secrétaire fédéral du PCF49 défend ce qui apparaît comme la ligne générale du PCF (au-delà d’un discours sur l’indépendance locale des sections et la liberté de leurs choix) : l’alliance avec le PS et EELV et la rupture de facto du Front de gauche, ne serait-ce que le temps des élections municipales. Ce choix du “moindre mal” (et donc du mal !) - qui nous l’espérons ne sera pas celui des militant(e)s du PCF - nous semble catastrophique et suicidaire.

Le PS mène une politique anti-sociale et le PCF dénonce à juste titre nombre de ses aspects les plus réactionnaires. À Angers, l’équipe municipale, héritière de celle qui avait exclu le PCF de ses rangs en 1983, traîne derrière elle un bilan peu reluisant : absence de politique visant à développer les logements vraiment sociaux et à combattre la spéculation immobilière, politique de prestige marquée par les grands projets inutiles comme Gare+ (heureusement le projet d’un nouveau Centre des congrès est pour l’instant reporté, crise aidant...), politique associative féodale et obstruction larvée à l’organisation d’une vie politique dans les quartiers, soutien récurrent à l’enseignement supérieur privé, délégation de service public à Keolis, etc. Surtout, elle sera inévitablement considérée comme la représentante locale d’un gouvernement qui est clairement celui des patrons. Il y a déjà assez de la direction d’EELV pour avaler toutes les couleuvres en échange de quelques fauteuils ministériels, régionaux ou municipaux.

Pour combattre le FN et la droite, il faut affirmer une gauche 100% à gauche qui redonne vraiment l’espoir d’un changement de société. Ce n’est pas, par exemple, pour des inventions loufoques comme la "gratuité partielle des transports" (sic !) proposée par le secrétaire fédéral du PCF49 que la population va se mobiliser. La gratuité et l’extension des services publics ne peut se faire à moitié, au quart ou au dixième. Ce n’est pas non plus en faisant croire qu’une action opiniâtre d’élus PCF ultra-minoritaires au sein des équipes municipales PS permettra petit à petit d’accéder à une gestion vraiment “de gauche” des municipalités. Cela fait des décennies que ce scénario de “petite fourmi travailleuse” est un échec, alors même que l’humanité est confrontée à l’urgence d’un changement de cap radical, à la fois social et écologique, alors même que les organisations fascistes se développent presque partout en Europe, et notamment en France, en surfant sur les effets délétères des politiques austéritaires.

L’urgence aujourd’hui, est d’avoir une politique claire de dénonciation de la politique du gouvernement et de ses relais locaux. Ceux qui sont au service des patrons ne peuvent mobiliser derrière eux les couches populaires et ouvrent la voie à la désespérance et aux démagogues fascisants. Il faut par conséquent une gauche totalement indépendante du gouvernement Hollande et de ses relais locaux. À Angers comme partout ailleurs, il faut une gauche anticapitaliste, écologiste, féministe et antiraciste, vite !

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9 octobre 2013, par NPA 49