Gaza solidarité : plus de 400 Angevin-e-s le 26 juillet

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Ce samedi 26 juillet, le bilan des bombardements israéliens sur Gaza, qui n’épargnent ni les hôpitaux ni les écoles, y compris celles de l’ONU, s’est encore alourdi : un millier de morts, dont une écrasante majorité de civils, et des milliers de blessés. A Angers, plus de 400 personnes se sont rassemblées place du Ralliement pour dénoncer le dernier en date de ces massacres répétitifs de Palestiniens qui s’arrêteraient si les Etats-Unis cessaient leur soutien militaire et financier continuel à Israël.

Étaient présents les militants des organisations signataires de l’appel unitaire local (AFPS, NPA, PG, Ensemble, PCF, JC, LDH, Mouvement de la Paix…), mais aussi de Lutte ouvrière et du POI. Plusieurs prises de parole ont eu lieu pour dénoncer, au-delà des actes de guerre israéliens, la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie, le blocus de Gaza et demander la libération des prisonniers politiques palestiniens.

Un camarade du NPA a lu une déclaration reprenant l’essentiel de ces points et dénonçant l’interdiction de la manifestation parisienne par le pouvoir soi-disant « socialiste ». Il a évoqué la solidarité internationale qui se construit avec la lutte du peuple palestinien, y compris à l’intérieur des frontières de l’Etat d’Israël, avec des manifestations d’une minorité courageuse à Tel Aviv.

Notre camarade a insisté aussi sur la nécessité impérieuse pour le mouvement de solidarité d’écarter absolument toute confusion entre
-  l’antisionisme, qui est partagé par de nombreux juifs, en France comme en Israël, et qui s’est opposé de longue date à l’entreprise de colonisation juive en Palestine,
-  et l’antisémitisme, idéologie raciste qui a été portée essentiellement (jusqu’à présent) par les extrêmes-droites européennes, notamment fascistes et nazies, et qui fut responsable du massacre planifié de six millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cette mise au point n’était pas inutile après l’intervention pour le moins ambiguë d’un conseiller municipal angevin d’opposition, et d’autant plus que de tels propos, s’ils étaient banalisés, ne pourraient que renforcer à la fois les mouvements d’extrême-droite ouvertement antisémites et les tentations autoritaires de cet admirateur de Clémenceau qu’est notre actuel Premier ministre, qui n’attend qu’un prétexte pour faire donner les flics. [1]

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Texte de l’intervention du NPA49 :

Depuis le 7 juillet, les Palestiniens de Gaza sont l’objet d’une nouvelle campagne de terreur de la part de l’État israélien. On dénombre d’ores et déjà plus de 800 victimes, principalement civiles, et 3000 blessés. Les troupes israéliennes n’hésitent même pas à cibler des hôpitaux et des écoles... Dans ce contexte, nous devons saluer le courage des quelques centaines de manifestants pacifistes israéliens qui, sous les insultes et les menaces, se sont rassemblés dès le troisième jour de l’offensive terrestre sur la place Habima de Tel Aviv. Ils ont crié de toutes leurs forces « libérez Gaza  ! » ou « Bibi, on te retrouvera à la cour pénale internationale de la Haye pour les crimes de guerre  ».

Pour nous il s’agit bien d’un conflit colonial, pas d’une guerre de religions

Depuis le début de l’offensive, le gouvernement français n’a eu cesse de manifester sa proximité avec Netanyahou et son gouvernement d’extrême-droite.

Ce fut d’abord un communiqué de Hollande reprenant à son compte l’essentiel des thèses israéliennes. Puis ça a été l’interdiction de manifestations de solidarité avec les Palestiniens.

Hollande et Vals tentent maintenant de laisser croire que l’offensive israélienne contre Gaza s’inscrirait dans un conflit ayant des causes religieuses et ethniques. D’où la réunion organisée en grande pompe à l’Élysée avec divers dignitaires religieux. Le but de l’opération est évident : il s’agit d’occulter autant que possible l’horreur des crimes perpétrés par l’armée israélienne et la politique du gouvernement de Valls et Hollande. *Quelques mots sur la question de l’antisionisme et de l’antisémitisme Dans son discours de commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, Valls a eu le cynisme d’accuser d’antisémitisme tous les jeunes « de nos quartiers populaires » qui sont révoltés par les crimes de l’État d’Israël. « Une jeunesse, a-t-il dit, souvent sans repère, sans conscience de l’Histoire et qui cache sa haine du Juif derrière un antisionisme de façade et derrière la haine de l’État d’Israël ».

C’est exactement l’inverse. Si les démagogues dangereux qui font profession d’antisémitisme, comme Dieudonné, connaissent un certain succès, c’est parce que les dirigeants d’Israël eux-mêmes, avec la complicité d’un Valls et d’un Hollande, couvrent leurs crimes contre les Palestiniens au nom de la protection des Juifs.

Le NPA combat, il l’a toujours fait, l’antisémitisme sous quelle que forme que ce soit.

Combattre l’obscurantisme ne peut se faire si on reconnait la légitimité de l’État sioniste, d’un État religieux, basé sur une ségrégation des Palestiniens de tous les instants.

À l’inverse, le NPA soutient les revendications palestiniennes, notamment :
-  droit à l’autodétermination pour l’ensemble des Palestiniens,
-  droit au retour des réfugiés,
-  démantèlement des colonies,
-  levée du blocus de Gaza,
-  libération des prisonniers politiques.

Dans le monde entier, les manifestations de soutien se multiplient.

À Londres, des dizaines de milliers ont manifesté samedi. Mais il y a aussi New York, Vienne, Dublin... même Jérusalem ! Plus que jamais, tout doit être fait pour isoler le gouvernement de Netanyahou, c’est la fonction de la campagne de boycott de l’État d’Israël qui doit s’élargir et s’intensifier.

Enfin, au-delà des divergences (légitimes) qui peuvent exister au sein du mouvement de solidarité, l’unité la plus large doit se réaliser contre l’offensive israélienne, pour l’arrêt immédiat de l’opération « barrière de protection » et pour les droits des Palestiniens.

26 juillet 2014, par NPA 49

[1] Le NPA49, désapprouve les propos tenus par ce conseiller municipal élu sur la liste de F. Béatse, porte parole de Falsafa. Quelles que soient leurs intentions réelles et leur aspect “provocateur”, des propos comme « Et si dénoncer la mort d’enfants innocents par les missiles de Tsahal c’est être antisémite, alors je vous le dis, je suis antisémite et fier de l’être » peuvent encourager l’antisémitisme dans les secteurs les moins politisés de la population. Au-delà, ils peuvent trahir une vision “ethnique” du conflit que nous ne partageons absolument pas. Il ne s’agit pas à Gaza d’un conflit entre “juifs” et “musulmans”. Il s’agit d’un conflit colonial entre un État colonialiste et un peuple exproprié. Ce serait entrer dans le jeu du pouvoir étatique français et des partisans de Netanyahou que de ramener, dans le discours politique sur Gaza, la Shoah ou une adresse au “peuple” juif pris dans une globalité supposée (faussement) favorable à la politique de l’État d’Israël. Cela donnerait des arguments à nos adversaires et cela ne pourrait que diviser le mouvement de solidarité.