Mobilisation du 9 avril : réveil réussi du mouvement social

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Au petit matin du jeudi 9 avril, près de 800 militant-e-s CGT et FO du Maine-et-Loire ont pris les cars les emportant à la manifestation parisienne. À 10h30, environ 600 militant-e-s de la FSU et de Solidaires ont battu le pavé du centre-ville d’Angers contre l’austérité et les politiques libérales autoritaires. Après de longs mois d’atonie du mouvement social, alors qu’un gouvernement de droite gouverne au nom de la gauche, détruit les acquis sociaux et joue délibérément avec le danger du FN, cette première mobilisation printanière -essentiellement militante pour l’instant- est un bol d’air pour le mouvement social et un encouragement à la coordination des luttes.

Les manifestations du jeudi 9 avril appelées par la CGT, FO, la FSU et Solidaires ont réuni plusieurs dizaines de milliers de manifestantEs à Paris, de la Place d’Italie aux Invalides, et autant dans les manifestations dans plusieurs villes en régions notamment à Marseille, Bordeaux, Nîmes, Nancy, Metz, Rouen. En tout selon la CGT, près de 300.000 manifestants ont défilé en France contre l’austérité, dont 120.000 à Paris. [1] Dans les rangs des manifestantEs, comme à Angers (où pourtant les camarades de la CGT et de FO montés à Paris faisaient défaut), le succès du jour ne pouvait que remonter le moral de toutes et tous.

En conclusion, un refus social et syndical de la politique d’austérité du gouvernement Valls existe (pas uniquement au plan politique et parlementaire) et la journée du 9 a été celle d’une première véritable expression de la colère des salarié-es. Les participant-es à la journée vont enfin pouvoir relever la tête et surtout le montrer aux autres !

La suite à donner reste cependant incertaine. Les vacances scolaires, les ponts de Mai rendent compliquée la mise en avant de perspectives concrètes et précises au niveau national. Mais deux idées dominent : la construction d’initiatives décentralisées permettant de regrouper les luttes souvent dispersées, isolées qui se maintiennent depuis des semaines au-delà des classiques mobilisations autour des Négociations Annuelles Obligatoires et une nouvelle initiative nationale, une date « relais » à la mi-mai.

Manifestation de Paris

L’essentiel des manifestantEs a défilé derrière les banderoles de la CGT et de Force Ouvrière. Les cortèges étaient dynamiques avec des mots d’ordre, des chansons contre la loi Macron mais aussi contre le blocage des salaires, les conditions de travail. Le ras-le-bol et la colère étaient perceptibles dans le secteur de la santé (dont un bonne délégation venue d’Angers) et des collectivités territoriales. On relevait la présence, un peu partout, de cortèges de salariéEs mobiliséEs -notamment celles et ceux du commerce- dans leur entreprise. Le cortège de Radio France a été particulièrement applaudi. Un point fixe du NPA était bien visible (malheureusement, les camarades parisiens ont manqué de tracts, d’affiches et des autocollants anti-Macron que les manifestantEs se sont quasiment arrachés).

Manifestation d’Angers

La manifestation d’Angers, réduite à FSU et Solidaires en dépit de la présence d’une quinzaine de militant-e-s de la CGT qui n’avaient pas fait le voyage de Paris, a été essentiellement militante. Cependant, elle était beaucoup plus conséquente que les rares manifestations appelées cette année et a été plutôt combative, ce qui ne pouvait que redonner de l’espoir. Les nombreuses prises de parole avant le départ de la manifestation ont permis d’exprimer la colère et le refus des réformes libérales du gouvernement (notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation). Sans oublier celles et ceux qui sont entrés en lutte, comme au collège Jean Lurçat à Angers...

Prise de parole de la FSU Militantes SUD-Santé Tête de cortège Dans le cortège... Lycéens en lutte Panneaux anticapitalistes Le SMG contre le libéralisme en santé Toutes et tous contre l'austérité !

9 avril 2015, par NPA 49

[1] Plus de 80 défilés étaient programmés. Parmi les cortèges les plus importants figurent ceux de Bordeaux (10 000 manifestants selon la CGT, 4 700 selon la police), de Lyon (7 000, selon les organisateurs, 4 200 selon la police) et de Toulouse (8 000 selon les organisateurs, 4 000 selon la police).