Rapidex : usine occupée !

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Nous ne sommes pas des kleenex ! Les salariés restants de l’usine Rapidex d’Écouflant ont fini par en avoir assez des manœuvres liquidatrices des cadres dépêchés par la maison mère Martin (*) afin de récupérer leur savoir-faire avant de les « jeter comme des kleenex » Depuis mardi 6 octobre, ils occupent l’usine. Ils ont mis à la rue les cadres, "benné" leurs petites affaires, et réclament maintenant des primes de licenciement à la hauteur de celles qu’ont obtenues leurs camarades déjà licenciés.

La lutte des Rapidex dure maintenant depuis trois mois, après que Martin-Bobst a décidé de réduire à (presque ?) rien sa filiale angevine de fabrication de machines pour l’emballage.

De grève aux pseudo-négociations, de séquestration du PDG à son évasion peu glorieuse organisée par le préfet, en passant par une opération escargot sur l’autoroute, 31 salariés sur 56 ont été licenciés dans le cadre d’un plan social. Celui-ci, s’il a laisssé un goût amer (voir article du 27 août), n’en ménageait pas moins aux licenciés des primes substantielles.

L’usine devait officiellement continuer avec les 17 salariés restants. Mais il est apparu très vite que ce n’était que partie remise. La société Martin ne cherchait qu’à assurer un transfert des savoir-faire avant liquidation totale en envoyant 8 de ses cadres (soit 1 pour 2 salariés !) à Angers. Le plan de sauvegarde de l’entreprise n’avait aucune crédibilité d’après les salariés mais aussi d’après le cabinet SYNDEX recruté par le CE (sans service commercial, et sans bureau d’études, difficile de relancer quelque activité que ce soit !). Devant la menace de plus en plus évidente d’un licenciement sec, les salariés « survivants », aidés par leurs collègues déjà licenciés, réclament eux aussi le bénéfice des primes extra-légales de licenciement acquises par la lutte. Et ils le font maintenant savoir au grand jour d’une occupation d’usine qu’ils font tourner eux-mêmes, sans les missi dominici du groupe Bobst-Martin !

Suite à une réunion avec le préfet, un accord pourrait aboutir pendant la semaine du 12 octobre.

Le NPA 49 soutient inconditionnellement la lutte des Rapidex et exige de la direction de Martin qu’elle satisfasse intégralement leurs revendications.

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(*) Martin est une entreprise lyonnaise fondée en 1923, intégrée depuis 1985 au groupe suisse Bobst. Martin est spécialisée dans le montage de machines utiles à la fabrication de caisses en carton ondulé. Basée à Prilly et Mex, Bobst était la 87e entreprise suisse en 2005 (en chiffre d’affaires). Elle est possédée par quelques familles suisses dont celle de son fondateur de la fin du XIXe siècle.


Codicille du 15 octobre :

L’accord final entre les élus du personnel et la direction de Rapidex à Écouflant a été signé jeudi 15 octobre. Les 17 salariés encore présents dans l’entreprise bénéficieront des mêmes conditions prévues par le plan social signé en août pour les 31 salariés alors licenciés : prime fixe de 15000 € et prime variable en fonction de l’ancienneté et de critères sociaux. Une “victoire” amère, comme la précédente, mais à mettre en regard du licenciement sans primes extra-légales qui attendaient les salariés s’ils n’avaient pas mené la lutte.

7 octobre 2009, par NPA 49