2000 Angevins à nouveau dans la rue contre la loi travail

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Jeudi 19 mai, la presse annonce que la CFDT de Chassis Brakes (fabrique de freins à St Barthélemy d’Anjou à côté d’Angers) a accepté, conformément à ce que permet l’ANI (2013), de signer un accord d’entreprise réduisant de 14 à 5 le nombre de jours de RTT et supprimant les temps de pause. Le secrétaire départemental de la CFDT commente : “La compétitivité est une réalité dont il faut tenir compte si l’on veut tirer le marché de l’emploi”. L’emploi est en effet devenu le mot creux qui justifie toutes les régressions : l’extension de la précarité et du stress au travail, l’augmentation du temps de travail et le recul des salaires ! Accordons au responsable CFDT le mérite de la cohérence : son syndicat s’est rallié à la “loi travail” qui présente le contrat de travail comme le fruit d’une négociation de gré à gré entre deux personnes strictement équivalentes, le patron et l’employé (le renard libre et le poulailler libre), et décrète que l’accord d’entreprise peut se substituer aux garanties minimales qu’offre le code du travail. Un des élus CFDT de Chassis Brakes, un peu plus lucide sur la réalité des rapports de force au sein d’une entreprise, reconnaît pourtant que l’accord a été négociée un “couteau sur la gorge” (cf. Courrier de l’Ouest du 19/05/2016)...

C’est contre cette violente remise en cause de tous les acquis sociaux, par ANI, loi Macron ou loi El-Khomri interposés, qu’ont à nouveau manifesté 2000 Angevins jeudi 19 mai (1600 à Angers, 200 à Cholet et autant à Saumur et Segré). C’est davantage que le mardi 17 mai et près de quatre fois plus que le 12 mai. En dépit de tous ceux qui rêvent de voir le mouvement “s’essouffler”, parient sur son “pourrissement” et tentent de surfer sur l’angoisse de la population, celui-là se maintient partout, voire s’étend (cf. le communiqué de la CGT reproduit ci-dessous ; le blocage du port du Havre -quasiment passé sous silence par les médias- en est la plus brillante illustration). Reste toujours à tracer une perspective qui redonne confiance au plus grand nombre et leur permette de descendre dans la rue pour arracher le retrait de cette loi travail, pour imposer une autre voie que l’impasse mortifère de la concurrence, de la compétitivité et du productivisme. Mais cette perspective anticapitaliste peut et doit être construite. Continuons la lutte !

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Communiqué de la CGT

Vous avez dit essoufflement ???!!!

Jeudi 19 mai, près de 400 000 personnes ont rejoint les manifestations contre la loi Travail, soit près du double de mardi dernier, des dizaines de milliers d’autres étaient sur les barrages et les piquets de grève. 6 raffineries sur 8 sont arrêtées ; la grève est reconduite dans des ports comme Nantes-Saint Nazaire ou Rouen ; 1 cheminot sur 3 est en grève ; chez Rhodia, 16 sites sur 18 sont en grève, les salarié-e-s des aéroports de Paris sont en grève reconductible, la mobilisation des routiers s’étend... Et ce ne sont que quelques exemples !

Et le Premier Ministre ose parler d’essoufflement ! Il ose s’interroger sur la pertinence des manifestations ! Les salarié-e-s, vent debout contre la loi Travail, les 70% de la population opposés au projet de loi, les milliers de manifestants bravant les discours alarmistes sur les manifs viennent de lui apporter une réponse magistrale.

Ils ont pris leurs responsabilités, ce qui est loin d’être le cas du gouvernement.

Oui, irresponsable de parier sur le pourrissement d’un mouvement !

Oui, irresponsable d’entretenir un climat anxiogène !

Oui, irresponsable de dresser les citoyens les uns contre les autres !

Oui, irresponsable de s’obstiner à vouloir imposer une loi qui fait l’objet d’un tel rejet !

Que dire enfin du Premier Ministre qui voudrait opposer manifestations sociales et initiatives sportives et culturelles. Toutes doivent pouvoir se dérouler sans limitation des libertés individuelles et collectives.

Les travailleur-euses, les retraité-e-s, les privé-e-s d’emploi ont le droit de faire entendre leur voix en toute sécurité ! C’est ça l’Etat de droit, c’est ça la démocratie !

Monsieur Valls, cessez vos provocations, n’ayez pas peur du débat, ne perdez pas votre sang froid !

La CGT continuera pour sa part à prendre ses responsabilités, avec pour volonté, dans le cadre unitaire le plus large possible, le retrait de la loi Travail. Sa détermination est entière. Elle appelle l’ensemble des salarié-e-s à poursuivre la mobilisation, à se rassembler en assemblées générales, à participer aux grèves et manifestations.

Ensemble, gagnons le retrait de la loi Travail et la conquête de nouveaux droits, un code du travail du XXIème siècle.

Montreuil, le 19 mai 2016

Télécharger l’appel intersyndical angevin aux mobilisations des 12, 17 et 19 mai.

19 mai 2016, par NPA 49