Les 9 et 14 juin, urgence contre la loi travail !

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La mobilisation du jeudi 9 juin et surtout celle, d’ampleur nationale, du mardi 14 juin à Paris seront des étapes décisives dans la lutte contre la loi travail du gouvernement PS-MEDEF. En Maine-et-Loire le 14, des cars partiront d’Angers, Cholet et Saumur. Une votation citoyenne est maintenant organisée sur les lieux de travail et dans les quartiers afin de mobiliser contre le court-circuitage du code du travail qui serait rendu possible par la loi El Khomri.

La situation politique et sociale de ce début du mois de juin reste marquée par l’affrontement entre le monde du travail et le gouvernement autour de la loi travail. Mais cet affrontement dépasse la question de la seule loi El Khomri. En effet, la bataille cristallise également la colère populaire contre l’ensemble de la politique austéritaire du gouvernement et la crise telle qu’elle est ressentie par une majorité de travailleurs/euses et chômeurs ou chômeuses. L’accumulation de déceptions provoquées par la politique pro-MEDEF du gouvernement lui a coupé pratiquement toute base sociale à part dans les secteurs les plus élevés de la bureaucratie de quelques syndicats d’accompagnement (la CFDT principalement, car même la CGC se prononce maintenant contre la loi El Khomri). À gauche, et même dans le PS, de larges secteurs prennent leurs distances avec le gouvernement Valls. La pétition “De Haas” (“loi travail, non merci !”), la préparation des mobilisations par les équipes intermédiaires de l’appareil CGT ou les sondages donnant une popularité très faible à Hollande, Valls et leur loi en sont l’illustration. La direction confédérale de la CGT a été amenée, petit à petit, en raison de l’intransigeance du gouvernement, à un affrontement national avec le gouvernement. Les tentatives de la direction confédérale, comme celle des frondeurs, de trouver un compromis ont été accueillies par un « non » catégorique de M. Valls, qui pousse la direction confédérale de la CGT à continuer la mobilisation et à augmenter la pression.

Parallèlement, et même si cela est resté peu perceptible à Angers jusqu’à présent, le gouvernement applique une répression inégalée à ce jour, même par les gouvernements de droite. Il est en effet allé jusqu’à casser physiquement Nuit Debout (encore aujourd’hui : intervention de la BRI pour faire cesser l’occupation par Nuit Debout de l’église St Nicaise à Rouen [1]), à prononcer des interdictions individuelles de manifester, à frapper et à blesser les manifestants et à attaquer les cortèges syndicaux les moins combatifs. La répression est telle que l’ONU même se penche sur son ampleur. Tout cela confirme, après l’exemple de la Grèce, de l’Italie et des gouvernements Villepin puis Sarkozy, la marche à un « État fort » dans de nombreux pays à tradition démocratique. Le projet de la bourgeoisie est de restreindre fortement les capacités de révolte de la classe ouvrière et de la jeunesse. Les violences et les provocations policières ont aussi pour but de diviser et affaiblir la mobilisation en criminalisant une partie des manifestantEs en particulier dans la jeunesse. Cette violence est un mode de gouvernement utilisé sciemment par ceux qui n’ont aucune légitimité pour imposer leur politique.

Il est plus que temps d’arrêter cette course insensée des classes dirigeantes et de leurs laquais “politiques” aux régressions antisociales et antidémocratiques. Une victoire contre la loi travail est nécessaire de ces deux points de vue. Alors, toutes et tous à Paris le mardi 14 juin !

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Matériel militant :
-  Télécharger l’appel intersyndical du Maine-et-Loire à la mobilisation du jeudi 9 juin.
-  Télécharger l’appel à la votation citoyenne sur la loi travail.
-  Télécharger les bulletins de vote de la votation citoyenne.
-  Télécharger l’appel intersyndical angevin à la mobilisation du mardi 14 juin à Paris.

6 juin 2016, par NPA 49

[1] Cette église désaffectée, inscrite au patrimoine mais non classée, a été promise par la municipalité PS à la démolition par Bouygues, en dépit des vitraux de sa partie du XVIe siècle. C’est à cela qu’on mesure l’urgence de l’intervention de la BRI, de la brigade des stups avec chien renifleur, de la BAC et d’un quinzaine de fourgons de CRS contre des militant-e-s pacifiques !