Une manifestation monstre contre la loi travail !

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Les tentatives médiatico-gouvernementales de minimisation de l’ampleur de la mobilisation, de culpabilisation des manifestants au nom de la lutte contre le terrorisme de Daech ou au nom de l’Euro de football, de mise en avant des agissements des groupes autonomes ou d’occultation parallèle des violences policières n’y changeront rien : ce sont des centaines de milliers de salarié-e-s et jeunes qui sont descendus dans la rue le mardi 14 juin pour dire non à la loi travail. La lutte continue !

La très grosse manifestation parisienne n’était pas que celle de la CGT (contre laquelle se focalisent le gouvernement et tous les médias aux ordres de celui-ci ou des grands groupes capitalistes). FO y était présente de façon significative, ainsi que Solidaires. Même la FSU était là quoique de façon assez marginale. Si l’estimation de la CGT (1 million) peut paraître exagérée, celle de la préfecture (80.000) est de très loin inférieure à la réalité. [1] L’affluence de la proche province en est un témoignage. [2] Rien qu’en Maine-et-Loire, c’est une vingtaine de cars qui avait été réservée par les syndicats CGT, FO, Solidaires et FSU. À Paris, l’encombrement provoqué par les autocars était tel que les manifestants angevins ont dû être débarqués sur les bretelles du périphérique ! Il a fallu 2h pour que les mêmes puissent quitter la place d’Italie (après un regroupement Bd de l’Hôpital) et 4h pour “vider” cette même place. Enfin, beaucoup de manifestants ont dû emprunter les trottoirs (ce qui a perturbé toute tentative de comptabilisation). Les incidents violents dus aux groupuscules autonomes (sur lesquels les médias ont concentré leurs commentaires) et les charges policières (qui ont fait plusieurs blessés graves) n’ont touché que la tête du cortège. Le reste de celui-ci (et notamment son cœur où manifestaient les Angevin-e-s) a été tout à fait normal et “tranquille”, hormis la curieuse impression que laissaient les barrières anti-émeutes dressés de façon provocatrice dans les rues adjacentes tout au long du parcours... Quoi qu’il en soit, la colère et la détermination contre la loi travail étaient bien là, très palpable. Il faudra bien plus que les rodomontades autoritaires et liberticides des néolibéraux F. Hollande, M. Valls et B. Cazeneuve pour éteindre l’incendie qu’ils ont déclenché (à la fois par la loi travail et par leur choix délibéré d’une stratégie de tension). [3] La loi travail et son monde, c’est toujours non !

Lire sur le site national du NPA : Témoignage contre les violences policières le 14 juin

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CGT – FO – FSU – Solidaires – UNEF – FIDL – UNL

Le gouvernement pratique le dialogue de sourd !

Massive, dynamique, combattive, revendicative, la manifestation nationale unitaire d’hier à Paris et en province est une grande réussite. Elle illustre la détermination sans faille des salarié-e-s, des privé-e-s d’emploi, des jeunes et des retraité-e-s à gagner le retrait du projet de loi Travail et à obtenir de nouveaux droits.

Les organisations dénoncent une nouvelle fois les violences qui ont émaillé les abords de la manifestation. Leur service d’ordre a joué son rôle en assurant le bon déroulement du cortège syndical.

Les organisations demandent au gouvernement de garantir les bonnes conditions d’exercice du droit de manifester. Il est de sa responsabilité d’assurer la sécurité et le maintien de l’ordre.

Le Premier ministre assimile les manifestants à ceux qu’il qualifie de casseurs et rejette sa propre responsabilité sur les organisations syndicales en leur imputant le climat social qui se détériore.

Il veut interdire les manifestations ! Comme si en muselant la contestation, il réglait le problème !

C’est inadmissible !

Le gouvernement refuse d’entendre ! Il cherche à détourner l’opinion publique du cœur du sujet posé par le projet de loi. Les organisations quant à elles restent centrées sur : l’inversion de la hiérarchie des normes, les accords de développement et de maintien de l’emploi, les conditions de licenciement, le référendum d’entreprise, la médecine du travail. Autant d’éléments dans le projet de loi qui en l’état sont défavorables aux salariés.

Comment peut-il continuer de mépriser ainsi l’expression de millions de salarié-e-s, de privé-e-s d’emplois, de jeunes et de retraité-e-s ?

Comment peut-il refuser le dialogue que demandent les organisations depuis des mois ?

Le Président de la République reste silencieux après le courrier des organisations syndicales du 20 mai. Restera-t-il de marbre devant les milliers de votations que lui remettront les organisations le 28 juin prochain ?

D’ores et déjà des dizaines de milliers de votation pour le retrait du projet de loi sont recueillies. Les organisations appellent les salarié-e-s, les privé-e-s d’emploi, les jeunes, et les retraité-e-s à voter massivement.

Depuis trois mois se multiplient les pétitions, manifestations, grèves, occupations de lieu de travail... le rejet du projet de loi est bien réel et il demeure profondément ancré y compris dans l’opinion publique.

Les organisations appellent à poursuivre les actions revendicatives sous les formes décidées localement et à participer massivement aux journées de mobilisation nationales les 23 et 28 Juin prochains :

Le 23 juin, pendant l’examen au Sénat (grèves, interpellations des parlementaires, rassemblements, manifestations, conférences de presse …) ;

le 28 juin prochain, date prévue du vote du Sénat, pour remettre la votation citoyenne auprès des préfectures et à la Présidence de la République pour la région parisienne et en organisant des grèves et des manifestations.

Elles se retrouveront le 24 juin prochain.

Les Lilas, le 15 juin 2016

15 juin 2016, par NPA 49

[1] La manifestation a mis environ 4h30 a défiler devant les points fixes des organisations politiques, en étant très compacte dans les deux premiers tiers. Même en n’estimant qu’à 2,5km/h=0,7m/s la vitesse de marche moyenne, le nombre de 80.000 avancé par la préfecture donnerait 7 manifestants par mètre linéaire. Or, c’était à peu près le triple pour les deux premiers tiers du cortège (voir les photos), surtout si on tient compte des trottoirs. En considérant que le dernier tiers du cortège était plus dispersé, on peut finalement évaluer (grossièrement) la participation à environ 200.000 personnes.

[2] Il y eut également des manifestations dans plusieurs grandes villes éloignées comme Lyon, Toulouse ou Marseille.

[3] La Ligue des droits de l’homme dénonce à cet égard les propos de M. Valls dans un communiqué du 15 juin intitulé “Ne pas se tromper de responsabilité” : « Une fois de plus, la manifestation parisienne du mardi 14 juin a donné lieu à des violences inadmissibles de la part d’individus qui s’en sont pris notamment à un hôpital. La LDH condamne sans réserve de tels actes. En même temps, elle rappelle que la responsabilité du maintien de l’ordre incombe aux pouvoirs publics et non pas aux organisations syndicales, contrairement à ce que vient de prétendre le Premier ministre sur les ondes de France Inter, ce matin. Par ailleurs, dans ces mêmes propos, Manuel Valls a accusé la CGT d’avoir eu une attitude « ambigüe » vis-à-vis des casseurs, laissant ainsi croire que cette centrale syndicale, qui était à l’initiative de la manifestation parisienne avec six autres organisations de salariés et de jeunesse, encourage les actes de violence. Dans un Etat de droit et compte tenu de leur gravité, de telles accusations à l’encontre d’une organisation syndicale, quelle qu’elle soit, ne sauraient être portées sans preuve. La LDH a déjà demandé la mise en place d’une commission parlementaire afin que toute la lumière soit faite sur les violences policières et sur la stratégie de maintien de l’ordre mise en place par les pouvoirs publics. Plus que jamais, alors que le droit de manifester semble être remis en cause par les plus hautes autorités, elle réitère cette demande. »