Sans-abris : après l’expulsion, la résistance !

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La préfecture a envoyé sa police et sa gendarmerie mettre à la rue les habitant-e-s de trois réquisitions mardi 11 juillet au matin à Saint-Barthélemy-d’Anjou, Ponts-de-Cé et à Saint-Sylvain-d’Anjou. De fait, l’expulsion avait été anticipée et il ne restait plus qu’une vingtaine de personnes en tout dans les trois lieux.

Fidèle à sa novlangue orwellienne, la même préfecture justifie sa politique répressive (commanditée notamment par le président du CD49, C. Gillet) en arguant que la centaine de sans domicile occupaient les bâtiments (vides !) "dans des conditions de salubrité et de sécurité indignes". Comme si la rue était plus salubre et confortable, en particulier pour les enfants en bas âge ! Et la fausse promesse d’un "accompagnement social" faite la préfecture ne règle évidemment pas la question du logement des sans-abris. Comme le souligne la LDH49, “Madame Abollivier [la préfète] peut, si elle le décide, réquisitionner des logements vacants, la loi le lui permet. Apparemment elle ne le fera pas.”

Le collectif de syndicalistes pour l’entraide et la solidarité appelait à un rassemblement de protestation à 18 heures devant les grilles de la préfecture à Angers. Il a réuni 70 personnes, dont les militant-e-s du CSSP49 et plusieurs Rroms figurant parmi les expulsé-e-s. En face, la préfecture a cru bon de faire une minable opération d’intimidation : deux voitures de police, une fourgonnette, deux motos garées devant les grilles, jusqu’à 24 policiers, dont un équipé de grosses lunettes noires qui photographiait ostensiblement les manifestants, un autre équipé d’un fusil-mitrailleur (!) et quatre policiers en civil dont l’allure et le look n’encouragerait personne à leur confier des économies...

Un peu avant le rassemblement, les mêmes avaient fait une démonstration de force au jardin du mail, où quelques uns des expulsés étaient tranquillement assis sur les bancs publics ! Que fait la police ?

Ces provocations indignes ne sont sans doute pas gratuites : depuis l’état d’urgence et la mobilisation contre la loi travail, l’État français cherche à boucler tous les espaces démocratiques et de solidarité pour mieux imposer sa politique d’austérité et son ordre néolibéral. Mais cela ne découragera pas le mouvement engagé pour la solidarité et la justice sociale. Résistance !

11 juillet 2017, par NPA 49