Convergence des luttes, acte I : près de 2500 à Angers

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Près de 2 500 personnes (selon la CGT ; 1800 selon la police) ont manifesté ce jeudi dans le centre-ville d’Angers (Ralliement, rue d’Alsace, bd Foch, rue de la préfecture, gare, rue Hoche, Toussaint, Ralliement) dans le cadre de la manifestation interprofessionnelle de «  convergence des luttes  » organisée par l’intersyndicale CGT-FSU-UNEF-UNL et des intersyndicales plus larges (avec Solidaires) de secteurs en lutte (cheminots, hospitaliers, université, lycéen.ne.s...). Une mobilisation encourageante, même si, à Angers, elle reste très en-deçà de ce qu’elle peut être dans les grandes villes voisines (Tours, où près de 6000 personnes ont manifesté aujourd’hui, Rennes, Nantes...) Contre Macron et son monde, la colère monte !

En tête des manifestant.e.s d’Angers, venaient bien sûr les cheminots. Les personnels hospitaliers du CHU et du CESAME n’étaient pas moins de 400. [1] Les Centres d’information et d’orientation menacés de régionalisation/privatisation (à l’instar de l’ONISEP rayé d’un trait de plume) étaient présents et visibles. Les retraités étaient encore là pour protester contre la hausse non compensée de la Contribution sociale généralisée (CSG). Enfin, les étudiant.e.s et surtout les lycéen.ne.s s’élevaient contre Parcoursup et la loi Vidal (ORE) qui instaure une “sélection mine de rien” [2] sur la base d’une mise au rencart progressive du baccalauréat. Sans oublier les soutiens aux habitants de la ZAD de NDDL !

Alors que, cette fois, FO n’avait pas appelé, que la FSU n’était que faiblement présente (seul un préavis de grève avait été déposé nationalement - dans l’enseignement supérieur cependant, le SNESUP-FSU appelait à la grève), les milliers de personnes qui ont manifesté ce jeudi sont un encouragement pour la convergence des luttes, seule réponse à un projet techno-libéral autoritaire qui se décline de façon cohérente contre tous les cadres collectifs de protection des individus et les droits sociaux :
-  destruction du statut des cheminots et privatisation à peine dissimulée de la SNCF ;
-  paupérisation-marchandisation de l’hôpital public et de ses personnels ;
-  ponctions sur les revenus des retraités (“improductifs” ?) ;
-  n-ième “réforme” des retraites, accompagnée de l’introduction de fonds de pension et d’une individualisation/diminution des pensions ;
-  réformes judiciaires au détriment de la carte judiciaire, des avocats et du droit des justiciables ;
-  rémunération au mérite dans la fonction publique et casse prévisible du statut ;
-  remise en cause de plusieurs conventions collectives et réforme du code du travail par ordonnances ;
-  réforme de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’assurance chômage ;
-  réforme du lycée et du bac ; loi ORE, ParcourSup et mise en place d’une sélection à l’entrée de l’université ;
-  nouveau durcissement des lois sur l’immigration et rabotage du droit d’asile ;
-  réformes du marché du travail, de l’audiovisuel, de la fiscalité, du logement social, de l’agriculture, de l’alimentation, de l’État…

Le gouvernement Macron-Philippe vise à casser toutes les solidarités et à réduire chacune et chacun à n’être qu’un individu désarmé face à la puissance capitaliste. Mais il ne pourra pas toujours se protéger en exerçant la violence étatique (ici, contre les habitants de la ZAD, là, contre les étudiant.e.s et les salarié.e.s en lutte) avec ses escadrons blindés de gendarmes mobiles et ses CRS. Si, comme en mai 1968, les mobilisations éclosent de toutes parts et convergent, il sera submergé et devra reculer. Contre le rouleau compresseur du néolibéralisme, le temps nous est compté. Agissons !

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Annexe : tract départemental d’appel à manifestation de convergence des luttes

19 avril 2018, par NPA 49

[1] Les 400 hospitaliers mobilisés dans le cortège intersyndical Sud et CGT du CHU d’Angers et CGT du CESAME appellent une assemblée générale nationale des hôpitaux en lutte, mardi 24 avril, au CHU d’Angers. Lire le tract du CHU appelant à cette AG.

[2] Selon l’expression du professeur R. Gary-Bobo, inspirateur du programme d’E. Macron pour l’enseignement supérieur. Et, de fait, le discours de la ministre nie en permanence qu’elle instaure la sélection en même temps que son ministère ordonne aux universités de faire le contraire !

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