L’ONU et le parlement européen condamnent les violences policières

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C’est un véritable camouflet qu’a subi jeudi le gouvernement Macron-Castaner : trois rapporteurs de l’ONU d’une part, le parlement européen à une très large majorité d’autre part, ont condamné l’usage disproportionné de la force et l’utilisation des armes à létalité réduite par la police ainsi que les restrictions à la liberté de manifester. La dérive autoritaire et violente de L’État français est apparemment plus visible depuis l’étranger que depuis l’hexagone où une partie de la presse (dont le Courrier de l’Ouest et Ouest-France) fait silence sur ces condamnations ou les minimise, sans doute au nom de la “liberté de la presse”...

Du côté de l’ONU, au titre des Procédures Spéciales du Conseil des droits de l’homme, ce sont Seong-Phil Hong, rapporteur du groupe de travail sur la détention arbitraire, Michel Forst, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, et Clément Nyaletsossi Voule, rapporteur spécial pour les droits de réunion et d’association qui dénoncent “les restrictions et tactiques de gestion des rassemblements” par la police française, ainsi que “la proposition d’interdiction administrative de manifester, l’établissement de mesures de contrôle supplémentaire et l’imposition de lourdes sanctions constitu[a]nt de sévères restrictions à la liberté de manifester. Ces dispositions pourraient être appliquées de manière arbitraire et conduire à des dérives extrêmement graves.” Les rapporteurs soulignent en premier lieu “les restrictions imposées aux droits [qui] ont également entraîné un nombre élevé d’interpellations et de gardes à vue, des fouilles et confiscations de matériel de manifestants, ainsi que des blessures graves causées par un usage disproportionné d’armes dites « non-létales » telles que les grenades et les lanceurs de balles de défense”. On peut lire l’intégralité de leur communiqué du 14 février ICI.

Mais l’ONU n’est pas la seule à s’inquiéter : même le Parlement européen est obligé de réagir ! Il a adopté ce même jeudi 14 février, par 438 voix pour contre 78 contre, une résolution “sur le droit à manifester pacifiquement et l’usage proportionné de la force” qui vise clairement l’État français, même s’il n’est pas explicitement nommé. Le parlement réaffirme le “droit à la liberté de réunion pacifique”, condamne les “interventions violentes et disproportionnées par les autorités publiques lors de protestations et manifestations pacifiques”, demandent aux “États membres à veiller à ce que le recours à la force par les services répressifs soit toujours légal, proportionné et nécessaires et qu’il ait lieu en ultime recours et à ce qu’il préserve l’intégrité physique des personnes” et d’en finir avec “l’adoption de lois qui restreignent la liberté de réunion”. De façon encore plus claire, une première version de la résolution condamnait l’usage des “armes à létalité réduite” telles que les LBD...

Ces communiqué et résolution renforcent le combat contre les violences policières et les droits humains aujourd’hui bafoués par un gouvernement autoritaire et sans réelle légitimité populaire. Un combat dont on ne discute évidemment pas dans les parodies de démocratie que sont les réunions du soi-disant “Grand débat”. Mais un combat qui va continuer, à la fois au niveau judiciaire contre les donneurs d’ordre et leurs exécutants les plus zélés, et au niveau politique. Car au-delà de cette question des violences policières, ce sont les fondements des libertés démocratiques qui sont en jeu dans ce pays...

Interdiction des armes à létalité réduite (LBD, grenades GLI-F4...) !

Abrogation de la loi anti-casseurs !

15 février 2019, par NPA 49