Référendum contre la privatisation d’ADP : SIGNONS !

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Depuis une modification constitutionnelle de 2008, le Référendum d’Initiative Partagée (RIP) permet que 20 % des parlementaires (soit 185) prennent, dans certaines conditions, l’initiative d’un projet de loi pouvant être soumis à référendum. 248 parlementaires (les groupes de gauche plus l’apport de 73 élus LR) ont déposé un projet de loi affirmant « le caractère de service public national d’Aéroport de Paris » (ADP). Le processus est donc lancé. 10 % du corps électoral, soit 4,7 millions de signatures, doivent signer dans un délai de 9 mois pour que le référendum soit lancé.

Le ministère de l’Intérieur a été contraint d’ouvrir un site à cet effet : https://www.referendum.interieur.gouv.fr

Le projet de privatisation d’ADP se situe dans un cadre plus large où le gouvernement ambitionne de privatiser la Française des jeux et Engie (ex GDF-Suez). Le gouvernement justifie cette privatisation en expliquant que l’argent servirait à abonder le Fonds pour l’innovation et l’industrie, mais cela permettrait surtout de diminuer la dette publique qui flirte avec les 100 % du PIB... et de faire un cadeau à Vinci, évincé de NDDL. Accessoirement, le gouvernement s’assoit ainsi une fois de plus sur la nécessité de réduire le trafic aérien pour lutter contre le réchauffement climatique...

Une campagne de gauche contre les privatisations et pour les communs

Mercredi 19 juin, une première réunion s’est tenue à l’initiative d’Attac et de la Fondation Copernic à la Bourse du travail de Paris. Étaient notamment présents Solidaires, la FSU, la confédération CGT, Alternatiba, Convergence Services Publics, République et Socialisme, le POID, le PCOF, Génération.s, l’UCL, le PG, la fête à Macron, Ensemble et le NPA. Y a été soulignée la nécessité d’avoir à gauche un espace commun où se rassembler pour mener cette campagne : pour concevoir et mettre à disposition du matériel décidé collectivement, avec un site national ; pour revenir sur les privatisations qui sont passées, en cours ou prévues et faire de la question des communs un axe central ; pour se lancer dans une campagne d’éducation populaire qui se déclinerait localement dans des collectifs unitaires. Proposition a également été faite de faire le lien entre la lutte pour le maintien d’ADP comme service public et les mobilisations “climat”, notamment celles à venir en septembre.

Finalement, aura été acté à la réunion le lancement d’un collectif contre la privatisation des ADP et plus largement contre l’ensemble des privatisations, pour le développement des services publics et des communs, avec la volonté de construire ce collectif de manière ouverte afin de pouvoir intégrer des forces nouvelles qui n’auraient pas trop l’habitude de ce type de coordination. Cela n’empêchera pas les organisations de construire leurs campagnes propres.

Un appel va être rédigé pour lancer le collectif officiellement, avec l’idée de le publier début juillet, notamment en direction des collectifs locaux. On envisage d’organiser des bureaux de vote de rue avec des ordinateurs connectés et la mise en place d’un site national avec des modes d’emploi, des argumentaires, du matériel de campagne, etc.

Cette campagne apparaît comme une occasion de mener un travail de masse pour s’opposer à la privatisation d’ADP, mais plus largement pour défendre un autre projet de société. Cette campagne pourrait s’appuyer sur quelques axes forts :
-  lutter aux côtés des salarié.e.ss d’ADP qui s’opposent à la privatisation de leur entreprise ;
-  développer l’idée qu’il faut défendre et développer les services publics, dans un contexte de mobilisations importantes dans d’autres secteurs : les urgences et le secteur hospitalier, La Poste, dans l’Éducation nationale, etc.
-  poser la question du coût écologique de ces politiques (comment réduire le trafic aérien si on privatise ADP ?) et renforcer les liens avec la large mouvance écologiste ;
-  mener une campagne militante de terrain qui articule un travail unitaire et des initiatives autour de la défense des services publics dans leur ensemble.

C’est en tout cas ce que le NPA défendra lors des prochaines échéances du collectif qui se construit. Évidemment, cela exclut toute dérive chauvine, toute volonté d’union sacrée autour d’AdP (pas de compromission avec la droite !), toute volonté hégémonique d’un parti ou d’un autre. Partout, c’est dès maintenant qu’il faut donner une impulsion réellement à gauche à cette campagne.

SIGNONS TOUTES ET TOUS CONTRE LA PRIVATISATION d’ADP !!!

30 juin 2019, par NPA 49