Thomson-Angers : Non au redressement judiciaire ! Réquisition !

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Une quinzaine de salariéEs angevins représentant l’intersyndicale CGT-CFDT-CGC, dont Odile Coquereau, secrétaire CGT du CE, étaient venuEs jeudi matin en délégation au tribunal de commerce de Nanterre pour dénoncer la faillite programmée de l’usine -le dernier site de production du groupe en Europe- concoctée par la direction de Technicolor. Olivier Besancenot était là pour leur apporter le soutien du NPA.

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Copyright : Photothèque Rouge/JMB

Cependant, conséquence “logique” en droit bourgeois du dépôt de bilan du vendredi précédent, le couperet du tribunal est tombé ce 1er juin : mise en redressement judiciaire de l’usine Thomson-Technicolor d’Angers et de ses 351 salariés (avec cessation de paiement le 15 avril, période d’observation de six mois avec consignation de 2 millions d’euros et nouvelle audience le 28 juin pour examiner le bilan économique de l’usine). Les salaires de mai seront payés par le régime de garantie des salaires et non par Technicolor.

En dépit de l’évidence, le tribunal a donc avalisé l’argumentation à trois sous de la direction selon laquelle l’usine (artificiellement séparée du groupe d’un point de vue juridique et comptable) n’aurait pas su résister à la concurrence asiatique, ce qui “obligerait” Technicolor à se tourner vers des pays à “bas coûts” comme la Chine, le Vietnam ou l’Indonésie. On sait qu’il en est tout autrement (voir article précédent sur ce site). Relevons aussi que tout le discours sur la lutte contre l’effet de serre n’entre toujours pas dans la petite tête des dirigeants capitalistes (et des juges). Pour eux, c’est bien le profit qui prime sur tout, quitte à faire payer à la population le coût écologique et énergétique des transports transcontinentaux de marchandises... Quitte aussi à faire payer aux collectivités territoriales (en l’occurrence angevines, mais pas seulement car des sous-traitants de l’usine existent ailleurs sur le territoire) le coût social d’une fermeture d’usine...

La Technicolère des salariéEs s’est immédiatement manifestée à Angers par des dizaine de débrayages ce matin, puis cet après-midi. Odile Coquereau a fait part de l’indignation des salariéEs qui avaient exigé le rejet de la cessation de paiement et du redressement judiciaire. Elle a en particulier dénoncé les mensonges éhontés de la direction sur l’existence de repreneurs alors qu’il ne s’agit au mieux que de marques d’intérêt.

Le gouvernement, à travers la personne de Fleur Pellerin, ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif qui avait reçu l’intersyndicale mardi, et à laquelle au moins un sous traitant de Montpellier a écrit (cf. article du Monde), doit prendre ses responsabilités. Il faut faire cesser les logiques boursières aujourd’hui à l’œuvre dans les groupes capitalistes, au besoin par la réquisition des entreprises et l’expropriation.

La mobilisation des salariéEs est juste. Elle doit être soutenue. La convergence des luttes est le seul moyen d’inverser les rapports de force et de faire reculer les patrons (et derrière eux, les actionnaires).

Vive la lutte des salariéEs de Thomson !

1er juin 2012, par NPA 49