Macron, méprisant de la République

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Lundi 15 mai, Macron a rencontré 200 grands patrons lors du sommet « Choose France ». Le soir même, il nous a encore réservé une intervention télévisée illustrant son mépris pour les classes populaires. Annoncée à la dernière minute pour lui éviter les concerts de casseroles, son interview sur TF1 a été du même acabit que ce à quoi il nous a habitué·e·s...

Président des ultra-riches

Au salon « Choose France », il a reçu 200 patrons à Versailles, à l’endroit même où il n’avait pas pu accueillir le roi Charles III. Une façon de nous montrer qui sont ses amis, ses alliés. Quelques heures plus tôt, Macron avait même reçu à l’Élysée Elon Musk, le patron de Tesla et Twitter, symbole du capitalisme prédateur et sans scrupule.

À la télévision, Macron a continué à défendre sa réforme des retraites, en prétendant que le mouvement ne représente pas tout le pays, et en tentant de faire croire que la mobilisation avait été faible notamment dans le secteur privé. Il a ensuite annoncé des baisses d’impôts, deux milliards d’euros. Macron continue d’entretenir l’idée selon laquelle « les Français paient trop d’impôts » alors qu’il n’a eu de cesse d’alléger la fiscalité des plus riches et des grandes entreprises, qu’il faudrait plutôt supprimer la TVA, l’impôt injuste payé par tout le monde, quel que soit son revenu, et que les services publics vont subir de nouvelles restrictions financières. En substance, il a réaffirmé la continuité d’une politique qui approfondit les inégalités.

Et le lendemain, creusant le sillon d’un capitalisme toujours plus productiviste, le Parlement a adopté une loi permettant la construction de nouvelles centrales nucléaires et une répression accrue contre les militant·e·s écologistes. Pendant ce temps-là, l’agro-industrie continue à polluer les nappes phréatiques avec ses pesticides, tout en les vidant au détriment de l’alimentation en eau de toutes et tous... [1]

Macron isolé et illégitime

De toutes les apparitions récentes de Macron, il faut aussi se rappeler du défilé du 8 Mai, qui résume bien la situation : un président qui marche seul sur les Champs-Élysées, puisqu’il avait interdit à la foule de venir pour ne pas afficher son impopularité, saluant cette même foule… absente car interdite !

Le mépris de ce président est sans limite. Après des mois de mobilisation, alors que ses ministres sont illégitimes et isolés, incapable de sortir sans subir des concerts de casseroles, il continue ses attaques. La dernière trouvaille du pouvoir est de tenter d’empêcher la proposition de loi abrogeant la réforme des retraites d’être discutée puis mise au vote à l’Assemblée, utilisant, après le 47-1, le 44-3 et le 49-3, un nouvel article antidémocratique de la Constitution, l’article 40, qui permet d’acter l’irrecevabilité d’un projet de loi. La Constitution de la 5e République est décidément pleine de ressources pour limiter les droits démocratiques et donner tout pouvoir au président et à ses sbires.

Construire une alternative au capitalisme

La dégradation de la note de la France à AA- par l’agence Fitch illustre les contradictions de la politique néolibérale de Macron : plus on donne aux marchés financiers, plus ils deviennent voraces, comme Elon Musk et l’ensemble du grand patronat.

À l’opposé de ce type de politiques, et dans le contexte d’une crise écologique sans précédent, nous avons besoin d’une rupture avec le capitalisme, de contrôler l’économie en réquisitionnant les grandes entreprises des secteurs clés afin de pouvoir planifier l’économie pour décider de ce que l’on produit en prenant en compte les équilibres écologiques, d’interdire les licenciements, de partager le temps de travail et d’augmenter les salaires.

Avec toutes les forces en accord avec cette perspective, c’est ce que le NPA souhaite discuter dans le cadre de “forums anticapitalistes”, avec pour objectif de transformer la contestation contre Macron et sa réforme des retraites en force politique révolutionnaire.

17 mai 2023, par NPA 49

[1] Ainsi dans le secteur se Cuhon-Massognes (Vienne), des restrictions d’eau frappent-elles déjà 11 communes en raison de la contamination des ressources par un fongicide utilisé par l’agro-industrie (voir ici). Et nous ne sommes qu’en mai !