Promesse électorale tenue par la majorité municipale (Modem, UMP… jusqu’au MPF) de Saumur. La police municipale se met en place et devrait atteindre douze agents à la fin de l’année 2010...
Le conseiller municipal délégué à la sécurité civile et publique, Patrick Daviaud (élu MPF) déclare dans le Courrier de l’Ouest (CO) du 19 décembre : « Le but, c’est de créer une ambiance de sécurité pour les personnes de plus en plus nombreuses qui se sentent en situation d’insécurité ».
Et revoilà la vieille rengaine sécuritaire pour susciter la peur et la division chez les habitants ! Venant d’un élu villieriste, cela n’a rien d’étonnant. Mais que va apporter cette police municipale si ce n’est de flatter un électorat partisan d’une idéologie portée sur la peur de l’Autre et le tout sécuritaire ?
On constate ici que la politique répressive décidée au niveau national (culture du « chiffre », multiplications des caméras, fichages, pistolet Taser…) est appliquée localement à Saumur par le renforcement des forces policières. Le problème de l’utilité de cette Police municipale est posé car on sait que la plupart des actes à appréhender ont lieu la nuit, moment où elle ne devrait pas intervenir pas (son service s’étale de 8h à 21h d’après le CO du 19 décembre).
Ce n’est pas de policiers supplémentaires dont nous avons besoins pour les communes associées et les quartiers (Chemin vert, Hauts quartiers, Croix verte), mais davantage de moyens pour les services éducatifs, sociaux, culturels ainsi que la MJC et les SCOOPE de quartiers.
Et quel coût pour les finances de la ville surendettée (auprès de quelles institutions bancaires et sous quelles conditions d’ailleurs ?) depuis l’ère Hugot (maire de 1983 à 2001 et sénateur de 1992 à 2001) ?
D’après le CO du 19 décembre, « en France, une Police municipale coûte en moyenne 23€ par habitant ». Approximativement, en considérant 29 000 habitants (Saumur plus les cinq communes associées) que l’on multiplie par 23 €, on obtient un montant de 667 000 € (pour une année a priori) ! On peut sérieusement penser que la hausse des impôts locaux s’explique aussi par cette décision sécuritaire.
Pour nous, militant-e-s anticapitalistes, « les personnes de plus en plus nombreuses qui se sentent en situation d’insécurité » sont aussi les victimes des violences policières (cf. par exemple l’article“Police partout, justice nulle part” sur le site national du NPA www.npa2009.org) et d’abord les travailleur-euse-s licencié-e-s (notamment ceux de France Champignon), précaires ou intérimaires (ils sont légion dans le Saumurois et souvent depuis plusieurs années, à croire que les CDI n’existent pas…)
C’est d’une autre politique municipale dont Saumur a besoin, ne cultivant pas la peur et le stress mais la solidarité et bien vivre ensemble !
- samedi 21 juin à 15h : Rassemblement hebdomadaire de solidarité avec le peuple palestinien. Place du Ralliement à Angers.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Le groupe d’opposition “Demain Angers” (PS-LE-Après-PCF) voulait que la municipalité se déclare “ville antifasciste”, à l’instar de Bruxelles par exemple. Le maire C. Béchu s’y est opposé. Normal : son équipe municipale comporte des élus issus de l’extrême droite traditionaliste de “Sens commun” tels que les adjoints Roch Brancour (également promoteur de la “Nuit du Bien commun” du milliardaire d’extrême droite C.-E. Stérin) et Maxence Henry. Afin de donner une explication plus présentable, C. Béchu explique que « l’extrême gauche alimente l’extrême droite » (Ouest-France du 27/05/2025) et qu’il faudrait ne pas condamner l’une sans condamner l’autre. La cause première de la montée de l’extrême droite ne serait donc pas les politiques néolibérales destructrices des amis de C. Béchu et leur complaisance envers le racisme anti-immigré et anti-musulman qui “légitime” cette même extrême droite mais « l’extrême gauche » ! Son explication loufoque tend à relativiser le danger que représente le fascisme. Normal : la droite prépare petit à petit une alliance avec le RN. La leçon de l’Allemagne de 1933, quand les partis du centre et de la droite ont donné le pouvoir à Hitler n’a visiblement pas été apprise par C. Béchu. Mauvais élève !
« Folie des grandeurs », « Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le Boeuf », le dernier numéro du trimestriel “La Topette” épingle avec justesse les projets immobiliers de la Cie Béchu regroupés derrière le slogan “Imagine Angers”. Car, au-delà de son projet sous-jacent de gentrification de la ville et de mise à l’écart des classes populaires, les fiascos s’y accumulent. Dernier en date selon Ouest-France du 26/04/2025, le dôme de verre au pied du prétentieux bâtiment “Métamorphoses”, qui était censé devenir une serre « méditerranéenne » et un alibi écologique, qui ne va plus être qu’un espace pour « événements » (sic) à climatiser à grands frais... “La Topette” dresse un état des lieux du reste : flop du musée des collectionneurs qui (heureusement !) ne verra probablement jamais le jour près du théâtre “Le Quai”, projets radicalement modifiés en cours de route (“Quintessence”, “Climax”), constructions au rabais comme avec “Arborescence” dont les caves ont été délibérément laissées inondables (avec pour conséquence en cas de crue de rendre hors service les ascenseurs, notamment pour les retraité·e·s qui y sont logé·e·s à prix d’or), etc. Bref, tout est à l’image de la dalle de béton engazonnée pompeusement baptisée “Cœur de Maine”, qu’il a fallu entourer de barrières (très laides de surcroît) pour y éviter les « débordements » populaires... Spéculation immobilière d’une part, laissez-faire de la municipalité d’autre part. C’est aussi cela, le bilan peu imaginatif de la maison Béchu...
De façon symptomatique, même la presse nationale (cf. Libération) évoque le nouveau scandale de la politique néolibérale d’appels d’offres dans le secteur associatif. L’APTIRA, association d’intégration des immigrés dans la région angevine, qui aidait les exilé·e·s depuis 1968, en particulier pour les cours de français langue étrangère, s’est vue retirer en 2022 les subventions de l’Office français de l’immigration et de l’intégration au profit d’IDC Formation, entreprise de formation parisienne à but lucratif qui fait son marché dans l’Ouest. Depuis la dette a gonflé et une tentative de reprise par France Horizon a capoté, sans que les salarié·e·s aient vraiment été informé·e·s. Leurs emplois sont maintenant directement menacés. La CGT a lancé une PÉTITION CONTRE LA FERMETURE D’APTIRA. Signons-là, et participons aux mobilisations à venir aux côtés des salarié·e·s de l’APTIRA !
Ce sont environ 200 personnes qui se sont rendues dans la salle Annick Belet de l’espace Longuenée à La Meignanne pour rendre hommage à Sylvie Cognard (voir notre article) ce samedi 28 juin. Enfants, famille proche, ami·e·s, collègues médecins et secrétaires médicales, généralement militant·e·s du Syndicat de la médecine générale, Gilets jaunes, représentant de la CGT (syndicat de Rémy Barbier, le dernier compagnon qu’elle a décidé de rejoindre parmi les étoiles) et ancien éducateur du quartier Verneau (où Sylvie a exercé à l’écoute de la population défavorisée du quartier) se sont succédé pour témoigner de sa personnalité exceptionnelle : chaleureuse et solaire, profondément humaniste, féministe engagée, notamment pour le droit à l’IVG (ce qu’il fallait bien rappeler en cette journée internationale de lutte pour le droit à l’avortement !), militante infatigable pour une médecine et un monde plus justes. Ponctuée de chansons et de projection de photos illustrant la vie de Sylvie, cette cérémonie fut à la fois profondément émouvante et clairement militante. L’appel à participer aux manifestations du 1er octobre qui a conclu l’intervention du camarade de la CGT fut dans sa logique et comme un dernier hommage. Sylvie, continuons ton combat !
Dans un nouvel article du 18 août, le RAAF (réseau angevin antifasciste) revient sur le rachat du bail de l’ex Café des sports du Lion d’Angers par d’ex membres de l’Alvarium, groupe fasciste dissous devenu Red ou Mouvement chouan, mais toujours connu pour ses provocations, un nombre affligeant de méfaits violents, d’intimidations, d’agressions racistes ou LGBT-phobes et... de passages devant les tribunaux (régulièrement “cléments”, cependant...) Si les points d’appui à l’extrême droite ne manquent malheureusement pas dans le Segréen, les antifascistes y existent aussi, qui ont très vite dénoncé cette tentative subreptice d’implantation, sur laquelle les élus locaux avaient fait mine de fermer les yeux. Le NPA49 assure de tout son soutien les habitant·e·s opposés à toute nouvelle implantation fasciste dans le Segréen. No pasaran !