Alors que la gratuité totale des trains, bus et tramways qui existe au Luxembourg depuis 2020 était jusqu’alors restée confidentielle, les récentes décisions de l’Allemagne et de l’État espagnol ont mis sur le devant de la scène, à une échelle jusqu’alors inconnue, la question de la gratuité des transports en commun. Des exemples à faire connaître, en particulier à Angers où le ministre “de la transition écologique” Christophe Béchu et l’ex-écologiste Corinne Bouchoux les récusent obstinément...
C’est principalement pour lutter contre les effets de l’inflation que le gouvernement socialiste de l’État espagnol a rendu les trains régionaux et de banlieue gratuits pour les quatre derniers mois de 2022, une mesure qui concerne les grandes villes. La décision allemande, entrée en vigueur le 23 mai, d’un pass transports mensuel à 9 euros pour tous les transports en commun (à l’exclusion des trains grandes lignes) était plus centrée sur les questions environnementales. Si ce n’est pas la gratuité, c’est une avancée considérable, qui a eu un succès énorme, 52 millions de pass vendus en Allemagne, en plus des 10 millions d’abonné·e·s habituels. Le bilan est sans appel : une économie de 1,8 million de tonnes de CO2, la diminution de la pollution de l’air de 6 %, moins de bouchons routiers dans la plupart des villes, et une utilisation plus importante des transports collectifs dans les territoires à faible revenus. Le débat est ouvert pour rendre la mesure permanente.
La gratuité, ça marche
En France une quarantaine de villes ont d’ores et déjà instauré la gratuité. La dernière en date est Morlaix. D’autres l’ont mise en place les week-ends, comme à Nantes, avec une fréquentation en hausse de 15 %. Montpellier, qui prévoit la gratuité totale en 2023 pour concilier pouvoir d’achat et décarbonation des transports, l’a également initiée le week-end et l’étend à diverses catégories. Comme toujours, les mesures de tarification sociale ont une limite, elles ne s’appliquent qu’à celles et ceux qui font les démarches (50 % des concerné·e·s). Malgré cela, les déplacements des jeunes de moins de 18 ans ont augmenté de 70 % à Montpellier. Partout, le bilan est le même : lorsque l’offre de transports est adaptée aux besoins de la population et que la gratuité est mise en place, la fréquentation augmente, jusqu’à doubler en quelques années.
Le débat s’invite dans les agglomérations les plus polluées aux particules fines et autres gaz toxiques, concernées par les zones à faible émission (ZFE) instaurées par la loi mobilités de 2018. Les véhicules les plus anciens en sont exclus, ce qui limite les contraintes à celles et ceux qui n’ont pas les moyens de changer de véhicule, qui sont rejetés loin de leur lieu de travail et des centres-villes par le montant des loyers. La mesure est non seulement discriminatoire et injuste socialement, mais elle est aussi inefficace. Les aides gouvernementales et locales pour acheter des véhicules « propres » sont catastrophiques pour le réchauffement climatique : entre le bilan carbone de la destruction d’un véhicule ancien et la construction d’un véhicule neuf, pour avoir un bilan carbone positif, il faut rouler… 300 000 km. Sans compter que les véhicules électriques polluent aussi, plus de 40 % des particules fines émises par les véhicules provenant de l’usure des pneus et des freins. [1]
Là encore, la seule solution efficace, c’est le développement de transports en commun au travers d’investissements massifs, pour qu’ils soient rapides, de qualité, accessibles et bien raccordés aux autres mobilités. Et, bien sûr, totalement gratuits. C’est la seule manière pour répondre efficacement aux défis sociaux, climatiques et sanitaires. Aujourd’hui, et vite !
[1] Le démarrage assez brusque des véhicules électriques actuels renforce même l’émission de particules fines au démarrage en raison du frottement plus important intervenant alors au niveau des pneus. Par ailleurs, la production de l’électricité comme la construction et le recyclage des véhicules électriques et de leurs composants alourdissent considérablement le “bilan carbone” des voitures électriques : en moyenne, on estime que la voiture électrique émet 100g de CO2 par kilomètre, soit seulement deux fois moins qu’un véhicule à essence.
- mercredi 27 mars à 18h : conférence-débat sur la question palestinienne, suivie d’une soirée artistique à la salle Claude Chabrol (Angers).
- mercredi 27 mars à 19h : assemblée-débat contre le démantèlement de l’école publique à l’appel du Collectif Vigilance Laïcité ? Salle Pelloutier de la Bourse du travail d’Angers.
- samedi 30 mars à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza à l’appel de AFPS49, ACAT, Amnesty International, ATTAC 49, LDH, Libre Pensée, Mvt de la PAIX, CGT, FSU, Solidaires49, JC49, LFI, les Écologistes, NPA, PCF, UCL, 4ACG
- mercredi 3 avril 2024 à 20h : vidéoprojection de « Un pognon de dingue », documentaire d’Infoscope, et débat avec Espaces Marx Anjou. Trois-Mâts, quartier des Justices à Angers
- samedi 6 avril à 15h : grande manifestation pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza à l’appel de AFPS49, ACAT, Amnesty International, ATTAC 49, LDH, Libre Pensée, Mvt de la PAIX, CGT, FSU, Solidaires49, JC49, LFI, les Écologistes, NPA, PCF, UCL, 4ACG
- samedi 13 avril à partir de 15h : fête de Lutte Ouvrière, salle Aragon à Trélazé. Intervention de N. Arthaud à 18h.
- vendredi 19 avril : grève mondiale pour le climat à l’appel de Fridays for future (FFF)
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.
Face aux droites macroniste ou LR et à l’extrême droite RN ou zemmourienne, face au danger mortel de l’autoritarisme et du fascisme, le NPA souhaite que la gauche de transformation sociale s’unisse et construise de façon pluraliste et démocratique un projet politique susceptible de remotiver et remobiliser la classe travailleuse. C’est pourquoi, le NPA s’est adressé en ce sens à La France Insoumise (FI) à l’occasion des élections européennes. Une liste largement unitaire à ces élections pouvaient en effet être un point d’appui, une tribune et un barrage à l’extrême droite. Las, après trois mois de négociations, FI vient de nous opposer un refus motivé par des raisons au moins en partie contestables (voir ICI). Le NPA le regrette fortement (voir notre communiqué de presse), d’autant plus que la réponse de FI à notre communiqué de presse ne nous a pas convaincu. Mais nous ne renoncerons pas à défendre un front unique de toutes les organisations 100% à gauche contre le libéralisme autoritaire et le fascisme, pour l’urgence écosocialiste.