La campagne des municipales s’annonce problématique à Angers. Face au maire néomacroniste sortant, qu’il faudrait sortir, les oppositions sont dispersées. Le PS résiduel présente une liste. Verts/EELV, PC et le courant social-libéral “Nouvel élan” autour de J.-L Rotureau se sont unis derrière Yves Auregan. Des militant.e.s de France insoumise, de Pas sans nous et du Parti animaliste ont le projet d’une liste citoyenne et populaire (ACP) conduite par Claire Schweitzer et Djamel Blanchard. Mais cette liste voit déjà se lever contre elle la ligue des bien-pensants, comme le démontre un article du Courrier de l’Ouest du 18/01 particulièrement diffamatoire. Analyse...
Le NPA49 et les municipales à Angers : une riche histoire
Certain.e.s militant.e.s du NPA49 étaient à la LCR d’Angers en 2001 quand elle fit liste commune avec le collectif « Citoyenneté pour tous » (CPT) et le PCF. En 2008, la LCR présenta également une liste à laquelle participait la tête de liste CPT de 2001 (cette liste approcha alors les 5% des voix). En 2014, le NPA s’associait au Parti de Gauche pour constituer la liste « Résister, Construire à gauche ». Au fil de ces expériences, nous avons dégagé un programme qui essaye de faire le lien entre les politiques antisociales et anti-écologistes qui sont déployées au niveau national et ce qui se passe à Angers. Des mesures à la fois sociales et/ou écologistes ont été mises en avant, comme la gratuité des transports en commun, la rénovation “haute qualité environnementale” (HQE) des logements sociaux sans augmentation des loyers, la laïcité de l’école, le développement des services publics et la création de nouveaux services publics municipaux tels que ceux de la petite enfance et du 4e âge (voir nos professions de foi et positions successives : 2001, 2008 [ ici et là ] et 2014). Dans la ville voisine de Poitiers, nos camarades du NPA ont développé cette année un programme similaire (que l’on peut consulter ICI).
Une gauche institutionnelle dispersée et inconséquente
Cette fois, il est probable que nous ne présenterons pas de liste aux élections municipales de 2020. Le paysage politique est tellement fragmenté qu’il est difficile de s’y faire une place. Et puis soyons honnêtes : le NPA49 n’a, aujourd’hui, guère les moyens militants et financiers de se lancer seul dans une nouvelle campagne électorale. Quant à s’allier à une des deux listes de la gauche institutionnelle, il n’en est évidemment pas question. Dans chacune des deux listes, on retrouve les forces qui animaient le PS, celles qui ont précipité le pays dans le néolibéralisme et permis à C. Béchu de s’emparer de la ville. De plus, quelle que soit la sincérité de leurs militant.e.s et de leur tête de liste, EELV n’a pas rompu avec le « capitalisme vert » et son programme social reste squelettique. Ce n’est pas la présence opportuniste du PCF sur la liste d’Yves Auregan qui peut corriger le tir.
Une liste “citoyenne et populaire” ?
Restent les listes qui rompent avec la gauche institutionnelle et, potentiellement, dégagent une perspective démocratique, sociale et écologiste. Sans nouvelle de celle de Lutte ouvrière, celle d’« Angers citoyenne et populaire » (ACP) apparaît comme une liste que le NPA49 pourrait soutenir. La présence de l’association “Pas sans nous” et de militant.e.s associatifs des quartiers populaires fonde son intérêt. Il reste cependant à espérer que son analyse de la situation politique nationale (marquée par la lutte contre la réforme des retraites !) et locale, et que son programme lui-même soient à la hauteur des enjeux. Autant la démarche citoyenne est louable et peut permettre de politiser une population laissée à l’abandon, autant elle ne doit pas retarder la mise en avant d’objectifs urgents comme la gratuité des transports ou la rénovation et l’extension sans hausse de loyers des logements (vraiment) sociaux. Invité à la 5e assemblée d’ACP en décembre, observateur à la 6e, le NPA49 reste attentif à la constitution de cette liste, et l’assure de sa solidarité après l’attaque inadmissible contre Djamel Blanchard faite dans le Courrier de l’Ouest par un de ses journalistes les plus en vue.
Un article diffamatoire dans le Courrier de l’Ouest
Sous prétexte de dresser un portrait de celui qu’il présente comme le premier des candidats de la liste ACP (alors qu’il est le deuxième), le Courrier de l’Ouest s’est en effet livré à une véritable chasse aux sorcières dans son édition du samedi 18 janvier (page 9). Suffit-il de penser qu’Yves Tréca-Durand se serait vexé après que D. Blanchard aurait par deux fois manqué son rendez-vous avec lui ? Est-ce une vengeance télécommandée de la mairie après que des jeunes et Djamel Blanchard ont perturbé les vœux du maire à La Roseraie ? Quoi qu’il en soit, le portrait dressé est odieux et à charge. L’investissement de ce militant sur les causes de défense des sans-papiers, des migrants, des Roms, du racisme, de la question des politiques des quartiers populaires est pourtant connu. Visiblement YTD n’a pas pris la peine d’écouter l’émission Du Grain à moudre par Hervé Gardette sur France Culture intitulée : Qui vote pour l’abstention ? et diffusée le 15/03/2017. YTD cite une intervention de Djamel à Médiapart en 2015 et la résume à “[il] dézingue à tout va” sans évoquer ce que met en place ce militant pour réinventer la cité, avec ouverture et autonomie. Considère-t-il que tout va bien dans les quartiers populaires, que les mairies successives ont pris en compte les habitants sans penser à leur place ? Mais surtout YTD fait fi de toute déontologie journalistique en faisant proférer à de prétendus interlocuteurs anonymes des accusations clairement diffamatoires. Des “élus” dont les noms ne sont pas cités [1] lui reprocheraient de n’être pas « constructif », de se comporter comme un « petit caïd » (sic). Et puis YTD va encore plus loin dans le rôle du corbeau : « Certains voient son influence derrière les récents feux de voiture à la Roseraie » ; « Certains le soupçonnent de rapprochement avec les islamistes », « il aurait été impliqué dans une photo de jeunes pastichant L’État islamique », « les forces de l’ordre [...] le tiennent à l’œil », etc. Sans apporter le moindre début de preuve évidemment, ce qui balaye toute argumentation sur un supposé “secret des sources”. Si YTD veut continuer à produire de telles inepties, nous lui conseillons d’écumer les comptoirs des bars de la ville. Son article est une honte.
Au-delà des élections, construire une alternative écosocialiste à tous les niveaux
La situation politique actuelle est confuse mais les résistances à l’ordre néolibéral ne cessent de croître. Au-delà des élections municipales, ce qui importe reste de construire à tous les niveaux, local, national et international un rapport de forces et une alternative face au capitalisme. Le NPA49 essaiera d’y contribuer à la fois dans les luttes écologiques ou sociales et pendant les élections. L’actuelle peur panique des possédants face à une explosion sociale (que l’article d’YTD traduit à sa manière) montre que la bourgeoisie n’est plus si sûre d’elle-même. Il faut maintenant que la classe ouvrière et la jeunesse prennent pleinement conscience de leur force. En sus de la lutte contre la réforme des retraites, puisse la campagne pour les élections municipales y aider à Angers !
Post scriptum :
- sur les résultats finaux : Municipales 2020 : crises majeures et abstention massive (16 mars 2020)
[1] hormis Michelle Moreau qui, en bonne “humaniste”, veut faire expulser l’Association des jeunes de la Roseraie de ses locaux car -horreur !- « ils y hébergeaient des migrants » ; on sait que la mairie préfère voir les migrant.e.s à la rue, sous la pluie et dans le froid !
- samedi 27 juillet de 15h à 16h : Rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien à l’appel de l’AFPS49, place du Ralliement à Angers. Point d’information sur la situation (Bande de Gaza, Cisjordanie et Jérusalem-Est).
- du dimanche 25 au mercredi 28 août : Université d’été du NPA-l’Anticapitaliste (accueil samedi 24 à partir de 14h, départ jeudi 29 après le petit-déjeuner) au Village vacances Rives des Corbières à Port-Leucate. Brochure ; Inscriptions en ligne
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Un sondage aux questions biaisées payé par la ville, un hors-série de “Vivre à Angers” relayant ce sondage bidon, également payé par la ville, C. Béchu photographié en cinq exemplaires dans les quatre premières pages, et pas moins de 52 pages en quadrichromie pour célébrer de façon hagiographique les dix ans de mandature antisociale du ci-devant maire et futur ci-devant ministre d’une “transition écologique” qui se fait dramatiquement attendre. Pendant la campagne des législatives, dans la 1e circonscription, C. Béchu a cru bon de soutenir son candidat de droite, F. Gernigon, en diffamant publiquement la candidate écologiste Elsa Richard. Dans ce hors-série, il pousse la mesquinerie jusqu’à “oublier” le portrait de celle-ci et celui des autres élus de gauche dans le trombinoscope des élus municipaux figurant en page 50. Comme Staline effaçant les portraits des bolcheviks qu’il avait éliminés, Béchu fait disparaître celui de ses opposants, alors même que la gauche est arrivée en tête sur la ville d’Angers aux législatives ! Il est décidément temps de tourner la page du règne de l’ennemi de la démocratie, du social et de l’écologie qu’est C. Béchu.
Après son saccage lors d’une manifestation contre l’extrême droite le
lundi 10 juin, Le Bazar, un ancien bar de la rue Parcheminerie, a refait
surface dans l’actualité angevine. Pour la presse locale le lieu serait
« soupçonné d’abriter des identitaires », il serait un « repère supposé
de l’ultra-droite » ou encore il s’agirait d’un « lieu controversé ».
Beaucoup de précautions oratoires inutiles pour qui suit le travail du Réseau angevin antifasciste (RAAF). Celui-ci l’affirme clairement : Le Bazar EST la base arrière de la milice fasciste Red qui perpétue les activités malfaisantes de
l’Alvarium après la dissolution administrative de ce dernier. Un article documenté du RAAF revient sur le sujet. On peut le lire ICI
Le 15 juin au soir, dans la guinguette angevine « Le Héron carré » en bord de Maine, des militants des comités de campagne du Front populaire étaient venus fêter le lancement de la campagne des législatives. Il y avait aussi un concert de rap militant, de Vin’s et Davidka. Vers 21h45 cependant, les nazis de l’ex Alvarium (dont l’un malheureusement trop connu, a été condamné pour violences l’an dernier, scandaleusement avec sursis) ont déboulé avec matraques télescopiques et bombes lacrymogènes. Il y a eu un blessé. Le NPA49 condamne fermement ces violences fascistes, qui montrent une nouvelle fois la nécessité impérative de faire barrage au Rassemblement national, dans les urnes le 30 juin et le 7 juillet, et aussi dans la rue. Toutes et tous ensemble, barrons la route à l’extrême droite !
L’extrême centre ne recule pas devant les amalgames infâmes : en dehors de lui-même, il y aurait des extrêmes gauche et droite à mettre dans le même sac. Cela évite d’avoir à penser, certes. En avril, en interdisant une fête antifasciste (voir ICI), la très macroniste présidente de l’Université d’Angers avait de fait assimilé fascistes et antifascistes. Le futur ex-ministre de la “transition écologique”, C. Béchu, vient lui aussi, à l’instar de son patron Macron, d’ânonner dans la presse angevine que RN et LFI seraient de même nature. Tous ces tenants inconditionnels d’un ordre capitaliste prédateur et destructeur qui conduit l’humanité et la biosphère à la catastrophe ne seraient quant à eux que des gens parfaitement “raisonnables”. Imposer une réforme des retraites contre l’avis ultra-majoritaire de la population, perpétrer des violences policières contre le mouvement social, organiser une chasse au sorcières contre les militants écologistes ou solidaires du peuple palestinien, légiférer des attaques racistes contre les immigrés, écraser militairement une révolte anticoloniale en Kanaky, et bien d’autres choses encore ne seraient que le signe de la “modération” ? Certains “innocents” ont les mains bien sales...
Radio Campus Angers a, dans le cadre de son émission “La Soupe angevine”, organisé un débat intitulé “Une seule bannière : le front populaire” avec les élues Claire Schweitzer (LFI) et Elsa Richard (Les Écologistes) et les militants William (PS), Félix (PCF) et Jean-Luc (NPA-l’Anticapitaliste). Pour les organisateurs, ce débat s’imposait car « l’annonce a fait l’effet d’une bombe. À la suite des résultats de l’élection européenne, plaçant l’extrême droite en tête, le président de la République Emmanuel Macron a dissout l’Assemblée Nationale. La gauche a une responsabilité historique pour empêcher le pire, à savoir la victoire du fascisme. » Le Podcast de l’émission est accessible ICI.