Ce sont entre 600 et 1000 jeunes qui ont manifesté à Angers ce vendredi 19 mars pour rappeler l’urgence de la lutte contre le réchauffement climatique, condamner l’inaction gouvernementale (après la condamnation du tribunal administratif !) et appeler à changer le système avant qu’il ne soit trop tard. C’est bien plus que la manifestation précédente du 13/03/2020, signe que les luttes écosocialistes de la jeunesse n’ont pas été éteintes par la pandémie et les mesures liberticides que le gouvernement a prises à cette occasion. Changeons le système et pas le climat !
Dure journée que ce vendredi 19 mars pour le gouvernement Macron, déjà déconsidéré par sa gestion désastreuse de la crise sanitaire (voir le dernier communiqué du NPA), déjà condamné par le tribunal administratif de Paris pour “inaction climatique”, déjà ridiculisé par la note (3/10 !) que la Convention Citoyenne sur le Climat a attribué à sa loi hypocrite intitulée sans honte “Climat et résilience” (sic !) : le matin, le Conseil constitutionnel a jugé que les “chartes” dites "de bon voisinage" mises en place par le gouvernement pour soi-disant “encadrer” l’utilisation des pesticides à l’échelle départementale sont contraires à la Constitution [1] et l’après-midi ce sont des milliers de jeunes pour le climat qui ont dans tout le territoire montré qu’ielles ne s’en laissaient pas compter par le joueur de pipeau dénommé E. Macron.
À Angers, la manifestation -essentiellement composée de lycéen.ne.s- fut particulièrement dynamique, avec les habituels slogans (de « Et un, et deux, et trois degrés : c’est un crime contre l’humanité ! » à « Changeons le système, et pas le climat ! ») mais aussi de plus radicaux (« anti, anti, anticapitalistes ! »). Tout au long du trajet parti du jardin du Mail et passée par le Bd Foch, le Bd du Roi René, la rue Toussaint, la place du Ralliement, la rue Lenpveu et la rue du Mail, les jeunes mobilisé.e.s ont aussi réalisé quelques performances comme la végétalisation d’abribus, des slogans dessinés à la craie et des collages d’affiches. Sans compter les sit-in !
[1] Comme le souligne Générations futures, non seulement les chartes réduisaient les distances de sécurité prévues entre les habitations et les parcelles traitées alors qu’elles étaient déjà beaucoup trop faibles, mais en plus les concertations préalables à leur rédaction n’étaient absolument pas démocratiques : restriction de la concertation aux seuls représentants des riverains, absence d’informations officielles, concertations uniquement en ligne, observations des participants non prises en compte... Une caricature de démocratie participative. Ou plutôt le visage autoritaire de la pseudo-démocratie ordolibérale !
- lundi 5 avril de 14h30 à 19h : journée de convergence des luttes. Parvis du Quai, à Angers.
- mardi 6 avril : journée d’action à l’appel de 4 organisations de la Fonction publique.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Une cinquantaine de militant.e.s (Cité Jaune Angers, Cercle 49, ATTAC 49, Pas Sans Nous 49, UDFO 49, ULCGT 49, FSU 49, Solidaires 49, NPA 49, UCL 49, EELV 49, Ligue des Droits de l’Homme 49, Angers Citoyenne et Populaire, Amnesty Angers, Faucheurs volontaires du 49, Comité d’Angers du Mouvement de la Paix et Extinction Rébellion Angers) se sont retrouvés mercredi 17 mars à 10 heures devant l’hôtel de police de la rue Dupetit-Thouars afin de soutenir le camarade qui y était convoqué pour avoir participé à des rassemblements dits “non autorisés” (mais pas interdits !) et “entravé” la circulation ! Avec 4 autres camarades, il fait l’objet de grossières manœuvres d’intimidation de la part de la Préfecture et du parquet. Le droit de manifester est clairement en ligne de mire de l’État français. Nous ne laisserons pas faire ! Arrêt de toutes les “convocations” ! Liberté de manifestation !
La pétition Vidal Démission ! a collecté plus de 14000 signatures d’enseignants-chercheurs et chercheurs ce 22 février (voir le communique de “Université ouverte”). Le rejet des propos inacceptables et réitérés d’une ministre qui préfère occuper son temps à alimenter le discours d’extrême droite plutôt que de s’occuper des étudiant.e.s en difficulté est donc très majoritaire dans le milieu universitaire. Malheureusement, à l’occasion de la polémique médiatique, le fantasme de l’ennemi intérieur “islamo-gauchiste” propagé par les ministres Vidal, Blanquer et Darmanin se trouve “légitimé” dans une partie de la population. La déconstruction de ce concept fasciste est donc urgente. Côté sciences, on lira une étude instructive de D. Chavalarias, directeur de recherches au CNRS : “Islamogauchisme” : Le piège de l’Alt-right se referme sur la Macronie. Mais c’est côté politique qu’il faut aussi agir, en particulier pour éviter que la “politique” se résume au duel Macron-Le Pen. Face à la barbarie des fascismes et crypto-fascismes, la construction d’une alternative écosocialiste est toujours plus nécessaire.
À Angers, 650 manifestant.e.s (selon la police) ont répondu à l’appel intersyndical et interprofessionnel à manifester jeudi 4 février en matinée. C’est une participation inférieure à ce qui pouvait être attendu en cette occasion, et une nouvelle illustration des contradictions d’une période marquée par la crise sanitaire et l’absence de perspective positive pour le mouvement ouvrier. En grande partie, les militant.e.s venaient du secteur public et de différents secteurs en lutte, mais ils n’en étaient que des délégations. S’il y avait très peu d’étudiant.e.s et d’enseignant.e.s, on remarquait les intermittent.e.s qui ont animé et coloré (avec des ballons rouges) la manifestation, laquelle qui s’est terminée là où elle avait commencé, place du Ralliement.
Assiste-t-on à un retour à l’eugénisme médical de sinistre mémoire ? Est-ce le fruit du néolibéralisme utilitariste ambiant qui ne voit dans l’être humain qu’un outil économique, à éliminer dès lors qu’il perdrait cette fonction ? À entendre l’infectiologue et chef de service de l’Hôpital Bichat Xavier Lescure sur le Journal de France Inter du dimanche 24 janvier (voir en particulier à 12’40"), celui-là apparaît en tout cas avoir contaminé une partie du corps médical. Car dire que “ce qu’on vit après 80 ans c’est du bonus” (sic !) s’interroger pour savoir si “on peut encore s’autoriser ces bonus” et conclure “qu’il faut qu’on [la société] fasse des choix qui sont difficiles” est décidément très éloigné, non seulement du serment d’Hippocrate mais de toute humanité. Le comble est que ce médecin s’attribue sans honte “une vision globale du courage”. Ce mot “courage” est couramment employé par les capitalistes quand ils licencient leurs employé.e.s. Faudra-t-il que des médecins dévoyés l’invoquent pour refuser de vacciner ou soigner les patients qui ne sont plus utiles au productivisme capitaliste ?
Le dernier rapport d’Oxfam révèle comment, malgré la crise, les milliardaires les plus fortunés ont retrouvé leur niveau richesse d’avant la pandémie en seulement 9 mois alors qu’il pourrait falloir plus de 10 ans aux personnes les plus pauvres pour se relever des impacts économiques de la pandémie.
La tendance est la même en France : les milliardaires français ont non seulement retrouvé leur fortune d’avant la crise mais ils se sont même enrichis : ils ont gagné 175 milliards d’€ entre mars et décembre 2020. C’est l’équivalent de deux fois le budget de l’hôpital public français. C’est aussi la 3ème plus forte progression de richesse après les États-Unis et la Chine ! Sur l’ensemble de l’année 2020, malgré la crise, la fortune de Bernard Arnault a augmenté de 44 milliards d’euros soit un bond de 41 %. Pendant ce temps, un million de personnes seraient tombées dans la pauvreté en France en 2020, selon les associations caritatives, et on compterait 8 millions bénéficiaires de l’aide alimentaire (+2,5 millions qu’avant la crise). Lire le communiqué d’OXFAM