Une vague de chaleur, la cinquième depuis 2003 et la deuxième cette année, a submergé la France, le sud-ouest et l’ouest en particulier. Plus de la moitié des départements en vigilance orange ou alerte rouge, des pointes à 40°C/42°C (38°C prévus à Angers) ; la canicule s’installe à nouveau. Elle était prévisible, mais rien n’a été fait : ni pour la prévention ou pour les moyens de lutte contre les incendies, ni pour l’isolation généralisée des bâtiments et plus globalement pour la réduction de la consommation d’énergie. Bien au contraire...
La sécheresse annoncée dès mars
Un déficit de pluies en automne et hiver dans nombre de départements, de –20 % à – 40 %, a favorisé la sécheresse. Dès le printemps, des températures au-dessus des normes, pendant 38 jours d’affilée, ont aggravé le problème. Sécheresse mais aussi orages dévastateurs avec de phénoménales quantités d’eau, de grêlons parfois, qui ne profitent pas aux nappes phréatiques, qui tombent sur des sols de plus en plus artificialisés, bitumés, bétonnés, sur des campagnes remembrées, sans talus.
Loin d’être la solution, tant vantée par l’État et la FNSEA, les bassines (réservoirs de 10 à 20 ha, rendus étanches par des bâches plastiques) aggravent la sécheresse. Pour irriguer par grande chaleur, l’eau des crues et des nappes phréatiques, plus abondante en hiver, est accaparée par l’agriculture productiviste.
Assez de baratin !
Les gouvernants, gardiens du système, n’agissent pas, ou font semblant de croire qu’une initiative privée abreuvée de subventions suffirait à résoudre les problèmes. Pire, ils ne jurent que par une “croissance” sans fin, c’est-à-dire par la reproduction élargie du capital pour plus de profits et sans tenir compte des limites de la planète. Macron évoque même une “économie de guerre”, avec toujours plus de ventes d’armes et d’avions aux pires dictatures de la planète. Mais il a oublié les Canadair pour éteindre les incendies...
Le soi-disant “capitalisme vert” ne nous met pas sur le chemin du « zéro émissions nettes » en 2050, indispensable pour rester sous 1,5°C de réchauffement. Le GIEC est formel : « Sans nouvelles mesures climatiques, la température moyenne de surface du globe augmentera de 3,3 à 5,4°C d’ici 2100. Rester sous 1,5°C nécessite des réductions d ’émissions rapides et des changements structurels fondamentaux à l’échelle globale. […] une action climatique trop faible à court terme rendra les objectifs climatiques inaccessibles dans le futur. Rester sous 1,5°C avec 50 % de chance et un léger dépassement nécessite des réductions d’émissions de 35 à 60 % en 2030 et de 73 à 94 % en 2050. »
La tâche est immense
Les mesures à prendre doivent être radicales, rapides, pour réduire la production matérielle, la consommation globale et les transports, changer de modèle agricole, en finir avec les énergies fossiles et sortir du nucléaire. Ces mesures doivent aussi répondre à l’urgence sociale et permettre de vivre mieux, de mener une vie bonne tout en réduisant les émissions et les impacts sur les écosystèmes. Pour cela, elles doivent faire payer les riches et les capitalistes pour réparer la société, la nature et la relation entre la société et la nature.
La justice sociale est bonne pour le climat
Un euro dans la poche du 1 % le plus riche émet trente fois plus de CO2 qu’un euro dans la poche des 50 % les plus pauvres, il faut donc à la fois l’augmentation du SMIC, l’extension de la protection sociale et l’instauration d’un salaire maximum. Avec une forte progressivité de l’impôt, l’abolition du secret bancaire, la mise en place d’un cadastre des fortunes, la suppression des paradis fiscaux, l’imposition des gros patrimoines, la taxation des transactions financières… la justice fiscale permet à la fois de prendre aux plus riches et de financer le secteur public, socialisé, dans lequel la logique du commun permet la gratuité pour les besoins de base, le contrôle, les choix politiques démocratiques selon les besoins sociaux et écologiques, non des profits.
Produire moins, vivre mieux !
Il faut reconnaître, valoriser le travail de santé, d’éducation, de prise en charge des personnes âgées et/ou dépendantes, d’accueil de la petite enfance, de restauration des écosystèmes. Autant d’activités indispensables à la vie, peu émettrices, aujourd’hui invisibilisées et dévalorisées par le capitalisme patriarcal.
Produire moins c’est travailler moins. La lutte pour la réduction collective du temps de travail, sans perte de salaire ni dégradation des conditions de travail, est décisive.
La transformation radicale de tous les grands secteurs soit s’accompagner de la mise en route de la reconversion et avoir comme préalable absolu la continuité du salaire des salarié·e·s des secteurs concernés.
Construire un pouvoir nouveau
Des projets de transformation de la société venant des milieux associatifs, syndicaux, citoyens, partisans (dont le NPA), d’expériences de terrain (ZAD…), s’élaborent, se discutent, se concrétisent. Des luttes se développent, se coordonnent, comme au travers des « Soulèvements de la terre ».
Il est plus que temps de faire converger les unes et les autres pour déclencher les vastes mobilisations sociales qui, seules, pourront nous permettre de sortir du capitalisme destructeur de nos vies.
- samedi 5 juillet à 15h : Rassemblement hebdomadaire de solidarité avec le peuple palestinien. Jardin du mail à Angers.
- samedi 5 juillet de 15h à 05h : Fête au RAARE à St-Georges-s/Loire (voir détails).
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Mardi 13 mai à 11h30, environ 120 personnes se sont rassemblées devant la préfecture d’Angers à l’occasion de la journée d’action, grèves et manifestations de la Fonction publique à l’appel de CGT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC. Les militant·e·s présent·e·s se revendiquaient essentiellement de la FSU (SNUIPP, SNES, SNESUP...) et de la CGT. Ce sont d’ailleurs ces deux organisations qui ont pris la parole vers midi pour dénoncer la politique austéritaire, antisociale et de saccage de la fonction publique menée par les gouvernements depuis au moins deux décennies. La journée n’était pas vraiment programmée pour être celle d’une grande mobilisation (le taux de grévistes est très faible ; il n’y a eu par exemple que 5% de grévistes au CESAME). Il est pourtant plus que nécessaire de la construire. La CGT appelle à une nouvelle journée début juin. Il faudra cette fois se donner les moyens de la réussir !
Samedi 3 mai à Doué-la-Fontaine, une dizaine d’individus cagoulés et vêtus de noir sont venus perturber pendant plusieurs heures l’entrée du Bioparc au nom de la lutte contre la maltraitance des animaux. Sur leurs uniformes, le logo du “Réseau Pythagore” était reconnaissable. Le site de ce groupuscule antispéciste ne laisse aucun doute sur son orientation politique. Se présentant comme le “bouclier”, le “rempart entre eux et les Animaux”, et “l’épée”, “la force de frappe pour repousser les malveillants”, dispensant des cours de boxe et se proposant “d’expulser sans tolérance de la lutte” ce qui renvoie à l’intersectionnalité, ce groupuscule se rattache à l’extrême droite la plus radicale. Un article de Streetpress lui est consacré, qui pointe ses liens avec d’autres groupuscules néofascistes, liste ses “dérapages” homophobes ou islamophobes et éclaire ses fondements idéologiques, au croisement de la deep ecology et du nationalisme le plus rance. Présent jusqu’ici dans l’est du territoire français, il cherche visiblement à s’implanter à l’ouest (il était déjà intervenu le 18 janvier dans le centre-ville d’Angers)... La vigilance antifasciste s’impose. No pasaran !
Ce sont plus de 160 personnes qui, à Angers samedi 3 mai, ont répondu à l’appel de l’AFPS49 et des organisations solidaires (dont le NPA49) à se rassembler à nouveau pour la Palestine, contre la guerre génocidaire conduite par le gouvernement fasciste de Netanyahou, contre l’épuration ethnique à l’œuvre à Gaza comme en Cisjordanie, contre la complicité active et passive des États impérialistes (et notamment de l’État français ; la vague promesse d’une reconnaissance de l’État palestinien ne s’accompagnant d’aucune sanction contre la puissance occupante). Lors du point d’information, outre le récit dramatique des derniers massacres commis par l’armée israélienne, l’attaque pirate commise par des drones israéliens au large de Malte contre une navire humanitaire de l’ONG Freedom Flotilla Coalition a été vivement dénoncée. A également été affirmée la nécessité de combattre les menées gouvernementales liberticides contre le mouvement de solidarité avec la Palestine (multiplication des poursuites pour de soi-disant “apologies du terrorisme”, dissolution du collectif Urgence Palestine, etc.) La solidarité avec le peuple palestinien est aussi un combat pour les libertés publiques !
Samedi 26 avril se tenait la fête départementale annuelle de Lutte ouvrière (LO), à Trélazé, dans une salle bien remplie. Plusieurs camarades de LO sont intervenus, notamment pour raconter l’histoire de leur intervention politique au CHU d’Angers depuis plus de 50 ans ou encore pour évoquer la montée du nazisme en Allemagne. La porte-parole de LO, Nathalie Arthaud, a développé ensuite son analyse de la situation mondiale, avec le risque accru de guerres provoquées par les rivalités inter-impérialistes. Un débat intéressant a suivi, dans lequel ont été évoquées les limites du syndicalisme et la nécessité de l’action politique.
Samedi 26 avril, ce sont plus de 200 manifestant·e·s – dont beaucoup de Chemillois·e·s – qui se sont rassemblé·e·s devant le théâtre Foirail de Chemillé-en-Anjou où Éric Zemmour tenait un meeting. Le rassemblement antifasciste avait été interdit par le préfet, soucieux de ménager le multicondamné pour provocation à la haine raciale et injures racistes qu’est le président de « Reconquête ». Et les CRS n’ont pas pu s’empêcher de charger ce rassemblement pourtant des plus pacifique. Mais cela n’a pas suffi à décourager celles et ceux qui entendent se dresser contre le racisme et le fascisme qui gangrènent la société à travers les discours de haine des Zemmour, Bardella et Le Pen, complaisamment relayés par les grands médias de milliardaires comme Bolloré ou Stérin. Le rassemblement a donc continué jusqu’en milieu d’après-midi. No Pasaran !