En finir avec la frénésie immobilière antisociale et écocide à Angers

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De l’ancien maire au nouveau, de Béchu, promu ministre de la destruction écologique, à Verchère, l’homme de paille, la politique immobilière d’Angers continue à se décliner en bétonisation-gentrification et en priorité maintenue à l’automobile (même si les discours proclament le contraire). Le tout au profit des mêmes promoteurs immobiliers, des mêmes architectes, des mêmes investisseurs... Des “Halles gourmandes” au projet de “parking-silo” de l’Académie, la politique de la ville et de l’agglo va à l’encontre des urgences écologique et sociale.

La cuisine municipale de Favre d’Anne

En attendant le déménagement du vélodrome, prélude à une grande opération immobilière près du parc Balzac et de la nouvelle ligne de tramway (voir ici), les réalisations et projets immobiliers de la municipalité continuent à conforter les accapareurs bien en cour. La prochaine ouverture des “Halles gourmandes”, à côté de la trop fameuse esplanade dite du “Cœur de Maine”, non loin du tramway et de la passerelle des Arts et métiers, en est une illustration des plus frappante. La Topette, “journal local, populaire et indiscipliné”, y consacre deux articles dans son numéro 10 (décembre 2022-février 2023), aux titres évocateurs : « Futures Halles : Angers aux mains des Bobos » et « Opacité autour de l’attribution ». Et, de fait, ces soi-disant “Halles” sont un condensé de la politique et des pratiques de l’actuelle municipalité de droite : le public visé est particulièrement aisé et la mise en place des Halles laisse planer un lourd soupçon d’affairisme. Peut-on en effet ne pas s’étonner de leur montage financier ? En 2019, le maire Béchu délègue à Alter Cités, une société d’économie mixte (SEM) que la ville contrôle à 75%, le soin de construire les bâtiments pour 5,5M€ en vue de les revendre ensuite à une société ad hoc (ce qui n’est toujours pas fait). Pour piloter l’opération, cette SEM se tourne immédiatement vers Biltoki, une société liée à Agro Invest, et vers le mari d’une conseillère municipale de la majorité, le chef étoilé Favre d’Anne, pour lequel Mme Béchu a dans le passé assuré plusieurs prestations. Et tout cela sans aucun appel d’offres. C’est d’ailleurs pour dénoncer cette procédure qu’Elsa Richard, conseillère municipale EELV, a adressé fin novembre un courrier au Procureur de la République. Aujourd’hui, la municipalité prétend que l’appel d’offres n’était pas nécessaire. Or, le droit européen impose la soumission des sociétés d’économie mixte au droit des marchés publics (cf. Arrêt UNSPIC de 2003 du Conseil d’État). Et au-delà de la légalité ou non du choix de Biltoki-Favre d’Anne, au-delà de la question d’une éventuelle corruption active ou passive, c’est le principe même de ces Halles, accompagnant la création massive de logements de luxe dans le centre-ville et l’expulsion des classes populaires qui doit être remis en cause. Car c’est le projet même de la municipalité LR-Horizons-“Sens Commun” et de leurs supplétifs venant de la gauche et de l’écologie institutionnelles : embourgeoiser la ville et s’y assurer une prééminence électorale pour mieux la livrer aux “investisseurs”, c’est-à-dire aux affairistes. Et ce projet doit échouer !

Le parking-silo de Rolland and co

Tout comme doit échouer le monstrueux projet de parking-silo près de la place de l’Académie et du château, un quadrilatère de 57x43=2450 mètres carrés de surface et sur quatre niveaux, pouvant attirer jusqu’à 300 véhicules motorisés. La conception du projet a, comme souvent, été confiée à l’architecte Rolland, récemment relaxé au procès de la catastrophe des balcons du Surcouf (voir ici ; un appel est en cours). Pour soigner sa communication, la ville signale que 10% des places auront des bornes électriques, oubliant que les voitures électriques ont également un bilan carbone très lourd (construction et recyclage, notamment des batteries, et production d’électricité). Électrique ou pas, la voiture individuelle reste le mode de transport le plus problématique à l’heure d’un réchauffement climatique qui met en danger l’humanité, lui impose un changement radical du mode de production et ne saurait être combattu par un simple greenwashing. Pour désengorger la ville, ce que prétend faire la municipalité par ailleurs, il ne faut plus y attirer les automobiles mais développer un réseau gratuit de transports en commun, partout et à toutes les heures du jour et de la nuit. Et pour protéger les enfants à la sortie de l’école de La Blancheraie, il n’est vraiment pas utile d’en faire une sortie de parking ! C’est ce qu’ont proclamé des opposant·e·s au parking silo, habitant·e·s ou parents d’élèves, lundi 19 décembre lors du Conseil municipal, soutenu·e·s par les élu·e·s d’opposition. La mobilisation ne fait que commencer. Parking-silo, NON MERCI !

19 décembre 2022, par NPA 49