Une réunion était organisée le 19 septembre, par Sortir du Nucléaire et l’association d’espéranto, à la maison de quartier St-Aubin à Angers. Elle était animée par deux Japonais, pratiquant l’espéranto et militants antinucléaires. Un militant du NPA49 était présent qui livre ici son compte rendu de la conférence. Bien entendu, ces notes n’engagent pas les conférenciers.
Compte Rendu de la conférence « Fukushima et Maintenant ! »
Le Japon compte 54 réacteurs nucléaires
Il y avait, avant la catastrophe nucléaire de Fukushima, une croyance dans la sureté du nucléaire. Les villages pauvres autour des centrales y percevaient un signe de prospérité. Avant le tsunami, les gens avaient demandé la construction de dignes plus hautes, mais TEMCO avait refusé pour faire des économies.
A Tchernobyl, 1 seul réacteur à été détruit, au Japon, il y en a eu 4. Tout à été contaminé par la radioactivité. Le gouvernement à nié cette réalité en prétendant que la radioactivité s’étendait par cercles concentriques. En réalité, elle s’est déplacée avec les vents qui l’ont porté. Il y a beaucoup de problèmes d’accès à l’eau potable, et les gens éprouvent une réticence à en acheter car ils craignent qu’elle soit radioactive.
Beaucoup de gens ont fui vers l’Ouest pour échapper à la radioactivité. Cependant, on a retrouvé des gouttes de pluie gluantes à plus de 200km à l’Ouest de la centrale. Le 18 Mars 2011, la radioactivité atteignait les USA. Le 22 Mars, elle atteignait la France.
Le Japon étant situé sur une faille sismique, il y a de fortes probabilités qu’il y ait un séisme de magnitude 6 à 7 dans les 30 ans à venir, donc une probabilité d’un nouveau Fukushima.
300 000 personnes habitent actuellement dans des logements provisoires.
Des indicateurs de radioactivité ont été installés au Japon. A Fukushima (la ville est à 80km de la centrale), il y a un taux de radioactivité de 0.267 μSv/h [1]. Pour indication, en France, le seuil de tolérance pour les travailleurs dans les centrales est fixé à 0.200 μSv/h. D’après le gouvernement, la limite acceptable pour les civiles serait de 0.114 μSv/h. Il serait légalement interdit d’habiter aux endroits dépassant ce seuil. Après la catastrophe, 200 000 personnes ont été obligés de déménager, ainsi que les autorités administratives locales. Le gouvernement laisse planer un espoir de retour aux exilés de la région de Fukushima. Mais ces personnes ne pourront pas revenir, en tout cas pas avant très longtemps. De plus, ceux qui souhaitent revenir sont généralement les plus âgés. Les plus jeunes ne le veulent pas.
Fukushima était une région dont l’activité économique était basée sur l’agriculture et la pêche. La production est devenue invendable du fait de la radioactivité, et l’activité économique s’est effondrée. De plus, l’eau des rivières est également contaminée par la radioactivité.
Il y a 2 sortes de réfugiés :
- Les exilés obligés : ils ne prennent en général plus soin de leur santé et on constate une augmentation du taux de suicides chez cette population.
- Les exilés volontaires : Il s’agit surtout de femmes avec enfants, les maris étant restés sur place pour garder un salaire. Cette situation engendre beaucoup de doubles dépenses. Beaucoup de familles ont été détruites par la distance, sont traversée de querelles internes. On constate une augmentation du nombre de divorces.
Beaucoup d’enfants souffrent d’aphtes, de démangeaisons et de vomissements, et 20% des élèves souffrent de problèmes de thyroïde. Les médecins prétendent que ces problèmes n’ont pas de rapport avec la radioactivité, cependant, avant la catastrophe, ces enfants n’avaient aucun problème. Le gouvernement prétend que ces maladies ne sont pas graves.
Beaucoup de gens ont peur d’être atteints de stérilité. Fukushima est devenue une source de discrimination et de ségrégation. Il s’est produit les mêmes phénomènes après Hiroshima et Nagasaki.
A certains endroits, il y a un manque de travailleurs. Les travailleurs portent à présent un dosimètre. Si l’indicateur est supérieur à la norme, ils doivent partir. Il faut donc trouver de nouveaux travailleurs, ce qui s’avère difficile. Il n’y a pas d’endroits pour jeter les matériaux irradiés. Le gouvernement souhaite les entreposer aux alentours des centrales, mais les gens refusent, car cela impliquerait l’impossibilité de toute possibilité de retour.
Le gouvernement faisait croire que les centrales Japonaises étaient les plus sures, les moins chères, les moins polluantes. Ce calcul excluait cependant les coûts des subventions et des compensations pour les villes aux alentours.
Tous les japonais savent qu’il n’y a pas d’endroit pour stocker les déchets.
« L’énergie atomique à donc pour fondement la pauvreté ! »
Elle se développe du fait des besoins des régions et des travailleurs pauvres. Les travailleurs actuels ne veulent pas de ces conditions de travail. Ce sont les plus pauvres qui les acceptent. L’énergie produite par et au détriment des plus pauvres est surtout utilisée par les riches. Ce paradoxe est une véritable injustice sociale, une sorte de discrimination. Actuellement, 80% des Japonais sont contre l’énergie nucléaire. Les industriels argumentent qu’il y a besoin du nucléaire si les japonais ne veulent pas manquer d’électricité. Le gouvernement se trouve pris entre deux feux. Il y a quelques jours, il a décrété l’arrêt de l’ensemble des réacteurs d’ici 2030. Les gens n’ont aucune confiance ni certitude à ce sujet. La population devra beaucoup manifester pour la sortie du Nucléaire.
« L’énergie atomique est un crime pour la Terre et pour l’Avenir ! »
Fin de la conférence.
[1] microsievert par heure. Une “dose équivalente” de rayonnements est exprimée en sieverts (Sv). Elle est égale au produit de la “dose absorbée” moyenne dans l’organe, ou dans le tissu (exprimée en grays : 1 Gy = 1 Joule/kg) par un facteur de pondération qui tient compte de la nature du rayonnement (photons, électrons, neutrons, alpha, etc.)
- samedi 13 mai à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de l’AFPS49 et d’un collectif d’organisations (dont le NPA49). Place du Ralliement à Angers.
- jeudi 16 mai de 18h à 22h : “Conférence Culture de guerre ou culture de paix ?” organisée par Société des Lectrices et Lecteurs de
L’Humanité, CGT, Mouvement de la Paix, Espaces Marx Anjou, Libre Pensée, Attac, FSU, MNLE. Bourse du Travail d’Angers (Pelloutier).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.