Chaque année, le 21 mars est la journée internationale contre le racisme. En France, des manifestations, rassemblements, événements, étaient prévus dans de nombreuses villes entre le 21 et 23 mars. Samedi 23 mars à Paris,la manifestation a rassemblé plusieurs milliers de personnes, ce qui reste insuffisant (aux côtés des Collectifs de Sans-papiers, de Droits devant et de Solidaires, il y eut peu d’organisations politiques significativement présentes, hormis le NPA). À Angers, malheureusement, rien n’avait été vraiment organisé, d’autant plus que 8 heures pour la Palestine étaient programmées ce même 23 mars...
Or, plus que jamais, il est nécessaire qu’une opposition déterminée s’affirme contre les politiques racistes, anti-migrant·e·s, des gouvernements, des droites et des extrêmes droites qui se lèvent en Europe et dans le monde, menaçant les étrangères et étrangers, les pauvres en général, les femmes, les jeunes, les LGBTI, les droits sociaux et les libertés.
La loi asile immigration, exemple de cette politique raciste
À l’initiative du gouvernement Macron-Darmanin et adoptée en décembre, la loi “asile immigration” a repris l’orientation politique de Ciotti, de Zemmour et du RN, accompagnée durant des mois d’une propagande mensongère, haineuse, faisant passer les immigré·e·s pour de dangereux délinquant·e·s. C’est la loi la plus répressive contre les étranger·e·s depuis 1945. Il n’est pas étonnant qu’elle soit donc passée grâce au soutien des députés de LR et du RN, ce dernier célébrant une « victoire idéologique ». Cette loi remet en cause le droit d’asile et le droit du sol ; multiplie les obstacles à l’obtention d’un titre de séjour, en y répondant systématiquement par des OQTF (obligation de quitter le territoire) ; augmente le nombre de CRA (centres de rétention administratif). L’objectif est d’expulser un maximum. Elle ne vise pas que les exilé·e·s en situation irrégulière, et permet de retirer leur titre de séjour à des étranger·e·s en situation régulière en instrumentalisant la « menace à l’ordre public ». Elle met à disposition des préfets tout un arsenal répressif, augmentant toujours plus leur pouvoir et leur arbitraire. Et ce n’est pas fini ! Les articles refusés par le Conseil constitutionnel ne le sont que sur la forme, et les Républicains veulent au Sénat reprendre certaines des pires mesures censurées. De plus, le gouvernement Macron remet toujours en cause l’Aide médicale d’État, examinée en juin prochain pour la supprimer ou la restreindre encore davantage !
Non à l’Europe des murs ! Résistances !
À Mayotte, l’État français veut faire de ce territoire un laboratoire d’expulsions à grande échelle, avec les méthodes les plus barbares du colonialisme. Parfaire toujours la machine répressive, la machine infernale à fabriquer des « sans-papiers », mais rien pour offrir un accueil digne aux milliers de jeunes qui dorment dans la rue, aux femmes et aux enfants. En Europe, le pacte migratoire est dans la même logique raciste. Les partis d’extrême droite se lâchent. Leur cible est comme toujours les immigré·e·s, les étrangères et étrangers, comme l’a fait M. Maréchal Le Pen en lançant sa campagne. Le RN, lui, a recruté l’ancien directeur de Frontex (la police européenne des frontières), sinistre personnage qui avait dû démissionner parce qu’il avait soutenu les gardes-frontières responsables du naufrage au cours duquel 600 migrant·e·s avaient péri au large des côtes grecques.
Les mobilisations pour le retrait de la loi Asile immigration ont été importantes, rassemblant un arc large d’associations, de collectifs de sans-papiers, de syndicats, de partis. Mais elles n’ont pas suffi. Nous devons
continuer le combat pour la solidarité :
- Pour l’abrogation de la loi asile immigration, contre la remise en cause du droit du sol et de l’Aide médicale d’État ;
- Pour un accueil digne des migrant·e·s, la régularisation de toutes et tous les sans papiers, et la liberté de circulation et d’installation ;
- Pour la justice sociale, pour une vie libre et digne contre le racisme.
- samedi 4 mai à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de l’AFPS49 et d’un collectif d’organisations (dont le NPA49). Place du Ralliement à Angers.
- jeudi 16 mai de 18h à 22h : “Conférence Culture de guerre ou culture de paix ?” organisée par Société des Lectrices et Lecteurs de
L’Humanité, CGT, Mouvement de la Paix, Espaces Marx Anjou, Libre Pensée, Attac, FSU, MNLE. Bourse du Travail d’Angers (Pelloutier).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.