Loi Darmanin : gagner contre le racisme et l’extrême droite

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Pour une fois, Marine Le Pen a raison : la dernière loi « immigration » défendue par Darmanin et portée par la macronie, la droite et le Rassemblement national, est bien une victoire idéologique pour l’extrême droite, c’est-à-dire une victoire de son projet de société.

Combattre le racisme d’État

De fait surtout mais parfois même de droit, la préférence nationale existe déjà. Par toutes les mesures qui vont encore davantage précariser les étrangères et étrangers, qu’ils soient en situation régulière ou pas, la loi Darmanin approfondit le racisme structurel et ses effets à la fois sociaux, économiques et politiques. Mais en faisant de la détention de la nationalité française une condition pour accéder à certains droits sociaux, cette loi franchit un nouveau cap et marque un début d’institutionnalisation de la préférence nationale. Autrement dit, le racisme d’État commence sa mue finale en un État raciste.

Cette loi vient de loin, de décennies de reculs sociaux et démocratiques imposés par un néo-libéralisme de plus en plus autoritaire à mesure qu’il s’effondre sous le poids de ses contradictions, de ses ravages et de son absence de légitimité. Fragilisé aussi par son personnel politique discrédité, cet ordre injuste et inégalitaire doit se consolider politiquement par la constitution d’un nouveau bloc bourgeois réactionnaire. Certes, ce bloc connaît des crises de croissance, comme le montre le vote chaotique de la loi Darmanin en décembre. La minorité présidentielle est plus affaiblie que jamais et sa Première ministre a dû partir, remplacée par un Attal tout autant aux ordres de Macron. La concurrence fait rage entre toutes les nuances plus ou moins extrêmes de la droite. Mais de la macronie au RN en passant par LR, débordant sur des ex-PS tel que Valls d’un côté et sur Reconquête de l’autre, ce bloc en fusion marche au pas de charge vers sa maturité illibérale. Cela ouvre de fait la voie à l’accès au pouvoir de l’extrême droite.

Se mobiliser pour l’égalité des droits

Contre l’infâme loi Darmanin et son monde, la mobilisation se construit depuis l’automne. Ces derniers jours, notamment les dimanches 14 et 21 janvier, des manifestations ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes partout en France (300 le 14 à Angers, puis près de 2000 le 21), afin de demander la non promulgation de cette loi. Par ailleurs, ces prochains jours, le Conseil Constitutionnel pourrait en annuler les mesures les plus démentes. Le NPA a été, et sera de toutes les mobilisations contre cette loi dévastatrice pour les étrangères et étrangers mais aussi pour l’ensemble de la classe travailleuse.

L’égalité et la réalité de l’accès aux droits sociaux doit être garantie entre Français et étrangers, en situation régulière ou pas. Les dispositifs spéciaux, tels que l’Aide médicale d’État, doivent être maintenus et même développés. Tous les sans-papiers doivent être régularisés et obtenir rapidement des titres de séjour stables selon des conditions connues, réalistes et limitées. Le droit d’asile doit être garanti, tout comme le regroupement familial. Pour cela, tout l’appareil législatif raciste doit être abattu et le CESEDA refondu. Par ailleurs, sur ce terrain comme sur les autres, les services de l’État doivent recevoir les moyens nécessaires pour faire leur travail.

Contre l’Europe forteresse qui préfère voir mourir des milliers et des milliers de migrant·e·s en mer Méditerranée, le NPA défend la liberté de circulation et d’installation. Cela veut dire une citoyenneté de résidence ouvrant immédiatement et totalement les droits sociaux et civiques aux étrangers et étrangères. Une liberté qui ne peut réellement exister que dans une société débarrassée de l’exploitation et de toutes les oppressions.

23 janvier, par NPA 49