« En regroupant toutes celles et tous ceux qui se battent au quotidien, nous pouvons rendre crédible une alternative écosocialiste, en France et dans le reste de l’Europe ». Plusieurs personnalités du NPA, dont Philippe Poutou et Olivier Besancenot, s’adressent aux courants antilibéraux ou anticapitalistes, notamment à la France insoumise, pour l’élaboration collective d’un programme en vue d’une campagne commune aux prochaines élections européennes.
Tribune publiée sur Mediapart et Regards, par Christine Poupin et Pauline Salingue, les deux porte-parole du NPA, Roseline Vachetta, ancienne députée européenne, Philippe Poutou et Olivier Besancenot, anciens candidats à l’élection présidentielle.
Les crises sociales, écologiques, démocratiques se conjuguent et se renforcent, causant toujours plus de précarité et de désespoir. Partout en Europe, nous sommes des millions à nous soulever contre des politiques autoritaires, violentes et injustes. Mais sans perspectives collectives et émancipatrices, c’est l’extrême droite, de plus en plus menaçante, qui marque des points. Nous n’avons plus le temps d’attendre ! Celles et ceux qui luttent et résistent, doivent regrouper leurs forces, leurs énergies et construire ensemble une proposition politique unitaire à la hauteur des urgences.
En France, les élections européennes sont le prochain rendez-vous électoral. Tout porte à croire que la Nupes partira en ordre dispersé. C’est logique tant les projets de ses différentes composantes sont divergents. D’un côté, le PS ou EELV ont participé depuis des décennies à construire une Union européenne au service des capitalistes. De l’autre, des courants antilibéraux ou anticapitalistes sont prêts à désobéir aux traités de l’Union pour mettre en place des politiques de rupture avec la gestion capitaliste de la société. Nous nous adressons à ces derniers pour une campagne commune au printemps prochain, et notamment à la France Insoumise, si nous arrivons à réunir les conditions programmatiques, et sans nier les désaccords stratégiques entre nos organisations.
Car avant le casting, le programme est déterminant. Un programme pour en finir avec les politiques européennes qui détruisent les services publics, organisent le dumping social, saccagent l’environnement et font la guerre aux migrantEs.
Contre l’Europe libérale et antidémocratique, défendre les solidarités
Après le Brexit, le Covid et sous la pression de la guerre en Europe de l’Est, l’Union européenne vit une crise historique, économique, sociale et politique. La fin de l’inflation, comme l’espoir d’une reprise de la croissance, ne sont que des fables répétées par des gouvernements qui refusent de s’attaquer aux profits des grandes entreprises. En réalité, pour eux, l’heure est à nouveau à la cure d’austérité européenne : retour du pacte de stabilité, relèvements des taux des banques centrales, ajustements structurels et pression par le chômage.
Face à cela, nous mettons en débat quelques mesures d’urgence. Il faut annuler la dette, réquisitionner les banques. Nous portons les revendications d’un SMIC européen indexé sur les prix, d’une hausse coordonnée des salaires pour bloquer la concurrence entre les travailleur·es dans l’Union européenne. Nous voulons une Europe ouverte qui accueille dignement les réfugié·es, plutôt que de les condamner à la mort dans la Méditerranée ou le désert Saharien, une Europe qui garantisse les droits des femmes et des LGBTQI.
L’Union européenne porte une forte responsabilité dans l’accélération de la crise écologique. Elle promeut une agriculture industrielle destructrice et s’accroche aux énergies fossiles et au nucléaire. La planification écologique à l’échelle européenne est vitale pour affronter la crise climatique, tout en protégeant les conditions de vie des populations. Nous défendons un service public européen des transports et de l’énergie qui portera l’extension de la gratuité pour les populations, associé à un plan de sortie des énergies fossiles et nucléaire. Nous voulons une agriculture paysanne, biologique qui nourrisse sainement, rémunère correctement les paysan·nes et maintienne nos campagnes vivantes.
Cela impose une rupture avec l’Europe libérale et antidémocratique, pour une Europe de la solidarité, des peuples, basée sur les choix démocratiques de ces derniers.
L’Europe doit soutenir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et celles et ceux qui luttent contre les occupations coloniales (Palestine, Ukraine...). Elle doit s’engager dans la refonte drastique des relations économiques, financières et militaires organisées aux profits des grandes puissances et qui continuent d’écraser les pays du Sud et leurs populations.
Porter les combats écosocialistes au Parlement européen
Face aux crises, c’est l’extrême droite qui progresse chaque jour un peu plus. Elle a déjà gagné des positions qui étaient inimaginables jusque-là. Elle dirige ou participe aux gouvernements de plusieurs pays (Italie, Danemark, Hongrie…). En France, la politique actuelle menée par Macron, Darmanin et Cie lui ouvre la voie.
Ce n’est pas une fatalité ! En regroupant toutes celles et tous ceux qui se battent au quotidien, nous pouvons rendre crédible une alternative écosocialiste, en France et dans le reste de l’Europe. Les forces sociales concernées, nous les connaissons. Nous nous sommes retrouvé·es côte à côte dans les mobilisations de ces dernières années : contre les réformes des retraites, dans le mouvement des Gilets jaunes, dans les mobilisations féministes, environnementales ou contre le racisme et les violences policières.
Révolutionnaires, nous nous réjouissons de ces mobilisations et de celles à venir. Nous pensons que l’auto-organisation et le rapport de force dans la rue restent l’essentiel pour rompre avec le système capitaliste. Mais ces luttes et ces combats doivent aussi entrer massivement au Parlement européen. C’est pourquoi nous proposons à toutes les forces politiques qui s’opposent aux ravages de l’Europe capitaliste et qui se situent sur le terrain de l’émancipation de nous rencontrer pour discuter les contours d’une campagne commune aux élections européennes de 2024.
- mercredi 1er mai : journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs. Manifestations intersyndicales à 10h30 à Angers (pl. Imbach), Saumur (pl. Bilange), Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.