Meeting de la France Insoumise à Angers

Partager

Pari réussi pour La France Insoumise (FI) à Angers : plusieurs centaines de personnes (400, 500 ?) ont assisté à la réunion publique programmée ce jeudi 16 novembre aux Greniers Saint-Jean. Compte-rendu...

À l’entrée, Claire Schweitzer, conseillère municipale FI d’Angers, et ses camarades ont distribué le programme du regroupement Angers en commun qu’ils et elles viennent de lancer en vue des prochaines échéances municipales (en principe en mars 2026…)

Dans la magnifique salle des Greniers Saint-Jean, devant un public plutôt âgé et constitué de pas mal de militant·e·s, la première intervention au micro a été celle de la députée FI de Loire-Atlantique, Ségolène Amiot, qui a longuement décrit les difficultés des classes populaires, avec la hausse des prix des produits alimentaires, des loyers, etc., non compensée par des hausses de revenus (salaires, pensions de retraites, etc.) équivalentes, avec, en miroir, l’explosion des profits des grandes entreprises (elle n’a pas dit : capitalistes). Elle a aussi dénoncé à juste titre les revenus inférieurs imposés aux femmes.

Manon Aubry, élue députée au Parlement européen en 2019 à la tête de la liste de la France Insoumise, a ensuite développé plusieurs thématiques, dont les problèmes de niveau de vie, les questions écologiques, ciblant notamment le renoncement de Macron à supprimer l’autorisation du glyphosate (avec plusieurs piques méritées à destination de Christophe Béchu). Elle a aussi évoqué les luttes communes au Parlement européen, notamment avec les Espagnols de Podemos. Dénonçant à son tour les superprofits des grands groupes, elle se contente cependant - cohérente en cela avec le programme de la NUPES qui ne préconise pas la socialisation des entreprises capitalistes, de ne demander que leur limitation. Elle a longuement dénoncé l’extrême-droite, qui vote tous les textes les plus libéraux (au sens économique, bien sûr) au Parlement européen. Elle a enfin affirmé le soutien de la FI aux manifestations pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

Manuel Bompard, coordinateur national de la FI, s’est, lui, chargé de rejeter les accusations infamantes d’antisémitisme contre son mouvement. Il a aussi dénoncé la stigmatisation de la FI par ceux qui ont choisi de défiler dimanche dernier avec les soi-disant ex-antisémites et qui promeuvent au Sénat des mesures xénophobes, comme la suppression de l’Aide Médicale d’État. En un mot, la FI rejette autant l’antisémitisme que le racisme anti-arabe ou anti-musulman et toute forme de discrimination. Par rapport à la situation au Proche-Orient, Manuel Bompard, se référant à la tradition gaulliste et aux positions de l’ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin, reproche à Macron « d’isoler la France » et de nuire par sa politique à « l’unité du peuple ». En politique intérieure, il affirme aussi vouloir continuer à défendre le programme de la NUPES, remis en cause par le PCF, les Verts et le PS qui envisagent de se présenter séparément aux élections européennes (qui se font à la proportionnelle) du printemps prochain. Certes, avant de lancer de fait la campagne européenne de la FI - alliée à Génération.s ? - il évoque à la fin de son discours, à juste titre, la nécessité de « sortir du capitalisme », mais la tonalité générale du meeting n’était pas franchement anticapitaliste, mais plutôt réformiste classique et un tantinet patriotarde. On aura droit ainsi dès la fin de son discours, non suivi d’un débat, à une Marseillaise lancée par la sono, heureusement contrebalancée par une Internationale entonnée poing levé par une partie de la salle. Par certains aspects, on se serait crus dans un meeting du PCF de la fin des années 60… moins les drapeaux rouges. À coup sûr, ce style patriotique et les références constantes aux intérêts de la France sont une vraie régression par rapport au souffle internationaliste des années post-68. Mais de fait, c’est l’ensemble du champ politique français (entre autres) qui se trouve aujourd’hui, comme Manuel Bompard le dit lui-même, « sous la menace de l’extrême-droite ».

17 novembre 2023, par NPA 49