Angers/Gaza : mobilisation dans l’urgence et dans la durée

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Comme la semaine précédente, ce sont 250 Angevin·e·s qui, au Ralliement et dans les rues du centre ville d’Angers, ont manifesté leur solidarité avec la population palestinienne de Gaza, victime quotidienne de massacres innommables, et de Cisjordanie, victime de l’occupation militaire et des exactions des colons d’extrême droite. C’est une mobilisation qui dure depuis les premiers bombardements de la population civile à Gaza, en octobre, et qui va continuer, notamment le samedi 23 (« 8h pour la Palestine » au Centre Jean Vilar à La Roseraie, de 14h à 22h) et le mercredi 27 mars (conférence-débat suivie d’une soirée artistique, salle Claude Chabrol, à 18h).

Gaza se meurt… avec la complicité des puissances impérialistes

La situation est extrêmement dramatique à Gaza. Fin janvier, la Cour internationale de Justice a rendu un avis qui qualifie de plausible le génocide à Gaza et a demandé à Israël « de prendre des mesures pour que son armée ne viole pas la Convention sur le génocide ». Depuis, plus de 3 500 Palestinien·ne·s ont été tué·e·s par l’armée israélienne.

Depuis le début de l’offensive, plus de 38 000 mort·e·s ont été comptabilisé·e·s, auxquel·le·s s’ajoute la lente agonie de centaines de milliers de Gazaoui·e·s due à la famine, en particulier dans le nord de la bande de Gaza où survivent 700 000 personnes qui n’ont plus accès aux vivres. Le système hospitalier est effondré, et le manque d’électricité menace les quelques infrastructures hospitalières qui restent. L’aide humanitaire arrive très difficilement  : le flux d’aide a été divisé par deux depuis l’avis rendu par la CIJ. Les parachutages et l’acheminement par barge de l’aide alimentaire sont tout-à-fait insuffisants pour conjurer la famine alors que l’État d’Israël bloque la majeure partie de l’aide qui pourrait arriver par la route. Lors du rassemblement d’Angers ce samedi 16 mars, le représentant de l’AFPS49 a lu des extraits d’un carnet de bord d’un Palestinien bloqué à Rafah, où celui-ci exprimait sa colère devant l’hypocrisie des puissances occidentales qui d’un côté claironnent qu’elles contribuent à l’aide humanitaire et de l’autre alimentent l’armée israélienne en armes et en bombes...

Stop aux massacres  !

La situation humanitaire et civile est absolument terrible à Gaza, ce qui a permis aux Israéliens de redéployer une partie de leurs forces en Cisjordanie et au Sud-Liban. Aujourd’hui, il y a plus de militaires israéliens en Cisjordanie que dans la bande de Gaza. Cela n’a pas empêché ce qu’on appelle le « massacre de la farine » le 29 février : 115 personnes tuées par l’armée israélienne alors qu’elles cherchaient à obtenir de la nourriture auprès d’un camion d’aide alimentaire. Déclencher et entretenir une famine puis profiter d’une distribution alimentaire pour tirer sur une foule affamée a ému l’opinion mondiale…. Pas assez semble-t-il pour arrêter la ­barbarie et le massacre en cours  !

De l’autre côté de la frontière, en Égypte, les images satellites montrent que l’Égypte a construit une zone de 20 km2 dans le Sinaï et y a installé des tentes. Avec de hauts murs, cette construction est vraisemblablement plus une prison qu’un camp de réfugié·e·s. En plein désert… À Jérusalem, la situation aussi est tendue : car pendant le mois de ramadan qui a commencé le 10 mars, l’accès à la mosquée de Al-Aqsa est restreint...

Des négociations sans issue rapprochée

Les “négociations” entamées le 25 janvier entre Israël et le Hamas piétinent : il y a des désaccords sur le taux d’échange entre prisonniers palestiniens et otages et aussi la garantie d’un cessez-le-feu pérenne. Alors que le Hamas vient d’accepter qu’il soit limité dans le temps, il est clair que la pression est sur les Israéliens ; 26 pays sur 27 de l’Union européenne ont appelé à un cessez-le-feu et même les États-Unis commencent à sentir les effets de la pression mondiale sur cette échéance. La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a appelé à un cessez-le-feu « immédiat ». Un retournement bien tardif pour une trêve de seulement six semaines, tandis que les États-Unis ­continuent ­d’envoyer des armes à Israël.

Offensive sur Rafah programmée

Le ramadan a démarré le 10 mars. Les tensions vont probablement croître, notamment autour de Jérusalem. Cela rend possible une éruption de révolte en Cisjordanie, en Israël et à Jérusalem. De plus, dès le 15 mars, Netanyahou a a approuvé « les plans d’action » de son armée en vue d’une offensive à Rafah, ville à la frontière égyptienne où sont amassées près d’un million et demi de personnes. Israël a promis cette offensive même en cas d’accord pour une trêve.

Pour l’instant, seul un bain de sang est à prévoir. Netanyahou a annoncé être à quelques semaines de la victoire totale ! Même s’il est clair qu’il s’agit de propagande grossière, l’État israélien s’apprête à commettre un massacre supplémentaire. Il mène aussi la bataille sur un autre front, en disqualifiant ­systématiquement l’UNRWA, l’agence de l’ONU qui répartit l’aide alimentaire et médicale.

Se mobiliser dans les prochaines semaines

La récente polémique montée de toutes pièces après une réunion de solidarité avec Gaza à Sciences Po montre que le gouvernement Macron cherche à nouveau à assimiler la solidarité avec la Palestine à de l’antisémitisme afin de dissimuler le profond cynisme de sa politique. Il faut donc accentuer la pression sur ce gouvernement qui, bien qu’en parole pour le cessez-le-feu, reste un soutien, un complice et, par ses livraisons d’armes, un acteur d’une guerre génocidaire. Une mobilisation massive dans tout le pays reste plus que jamais nécessaire.

16 mars, par NPA 49