Pas d’aéroport à NDDL : une victoire contre le productivisme capitaliste !

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Le gouvernement a finalement été contraint d’abandonner le projet destructeur d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. La résistance des habitants et des Zadistes aura eu eu raison des élus technocrates et productivistes autoritaires comme J.M. Ayrault ou B. Retailleau et de la multinationale Vinci. Mais le combat n’est pas terminé. Contre les projets d’évacuation violente de la ZAD par les forces de répression de l’État français, la solidarité avec les Zadistes s’impose plus que jamais. Toutes et tous au rassemblement festif du samedi 10 février à NDDL !

La lutte paie : la preuve par la victoire de Notre-Dame-des-Landes

C’est fait. Le gouvernement a annoncé le 17 janvier que l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne serait pas construit. Malgré les incertitudes quant à l’avenir de la Zad et les menaces d’intervention policière brandies par le gouvernement, qui imposent de rester vigilants et de poursuivre la mobilisation, l’abandon du projet d’aéroport est une victoire historique contre l’État et les multinationales : la preuve qu’une lutte déterminée peut l’emporter, y compris lorsque les puissants se coalisent pour tenter de la défaire.

Une lutte de longue haleine

Notre-Dame-des-Landes, c’est 50 ans de lutte, 10 ans d’occupation, des manifestions mémorables, des dizaines de milliers de personnes – paysanEs, urbainEs, occupantEs, jeunes et moins jeunes – mobilisées à de multiples reprises… Des rencontres, des jours et des nuits de discussions et de fête, des expériences et des cultures diverses qui nourrissent les luttes, des dizaines de comités locaux. Notre-Dame-des-Landes, ce sont aussi des pressions, des menaces, des interventions policières, des violences, des blesséEs, des arrestations. Mais les opposantEs ont tenu bon, et la victoire n’en est que plus belle. Et les déclarations pleines d’assurance, de Sarkozy (« Ils seront expulsés et l’aéroport se fera ») à Macron (« L’aéroport se fera ») en passant par Valls (« Ce projet, nous le soutenons, et il se fera ») et Hollande (« L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sera construit ») n’y auront rien changé. Le projet est désormais retiré, et la lutte va se poursuivre pour que ce territoire reste un espace d’expérimentation sociale, environnementale et agricole. Le NPA appelle à répondre massivement à l’appel à converger le 10 février dans le bocage pour fêter l’abandon de l’aéroport et pour poursuivre la construction de l’avenir de la Zad. C’est le mouvement anti-aéroport qui doit déterminer l’usage des terres pour de nouvelles installations, agricoles ou non, officielles ou non, pour « un avenir sans aéroport dans la diversité et la cohésion ».

Un exemple à suivre

Le combat victorieux contre le projet d’aéroport est une lutte exemplaire, au sens où elle est admirable et mérite d’être saluée, mais aussi dans la mesure où elle montre l’exemple. À l’heure où les attaques pleuvent contre les droits sociaux et démocratiques, et où le sentiment d’impuissance domine, Notre-Dame-des-Landes est une bouffée d’oxygène pour celles et ceux qui entendent résister à Macron. La preuve que lorsqu’on se mobilise autour d’objectifs communs dans un cadre unitaire qui respecte les points de vue de chacunE, on peut renverser des montagnes.

À l’heure du macronisme triomphant, la victoire de Notre-Dame-des-Landes ouvre une brèche dans laquelle il s’agit de s’engouffrer. C’est évidemment, en premier lieu, un signal pour celles et ceux qui luttent, ici comme ailleurs, contre tous les projets destructeurs de l’environnement, contre le nucléaire et ses déchets à Bure, contre des projets d’autoroutes ou de centres commerciaux et de lignes à grandes vitesses… Mais c’est aussi, à une échelle plus large, un grain de sable de taille dans les rouages de la machine macronienne, un point d’appui pour les luttes en cours, et à venir. En dépit de son recul sur Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement entend en effet poursuivre l’offensive anti-sociale, anti-démocratique, anti-migrantEs, qui ne s’arrêtera que si nous l’arrêtons. Telle est la leçon de Notre-Dame-des-Landes : unis, déterminés, conscients de nos forces, nous pouvons gagner !

Vinci dégaze !

Communiqué commun dont le NPA est signataire :

NDDL : Communiqué commun du mouvement anti-aéroport suite à la décision du gouvernement

Ce midi, le gouvernement vient enfin d’annoncer l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Nous notons que la DUP ne sera officiellement pas prorogée. Le projet sera donc définitivement nul et non avenu le 8 février.

Il s’agit bien d’une victoire historique face à un projet d’aménagement destructeur. Celle-ci aura été possible grâce à un long mouvement aussi déterminé que divers.

Nous voulons d’abord saluer chaleureusement aujourd’hui toutes celles et ceux qui se sont mobilisées contre ce projet d’aéroport au cours des 50 dernières années.

En ce qui concerne l’avenir de la zad, l’ensemble du mouvement réaffirme dès aujourd’hui :
-  La nécessité pour les paysan-ne-s et habitant-e-s expropriés de pouvoir recouvrer pleinement leurs droits au plus vite.
-  Le refus de toute expulsion de celles et ceux qui sont venus habiter ces dernières années dans le bocage pour le défendre et qui souhaitent continuer à y vivre ainsi qu’à en prendre en soin.
-  Une volonté de prise en charge à long terme des terres de la zad par le mouvement dans toute sa diversité - paysans, naturalistes, riverains, associations, anciens et nouveaux habitants.

Pour le mettre en œuvre, nous aurons besoin d’une période de gel de la redistribution institutionnelle des terres. Dans le futur, ce territoire doit pouvoir rester un espace d’expérimentation sociale, environnementale et agricole.

En ce qui concerne la question de la réouverture de la route D281, fermée par les pouvoirs publics en 2013, le mouvement s’engage à y répondre lui-même. La présence ou l’intervention policières ne feraient donc qu’envenimer la situation.

Nous souhaitons par ailleurs, en cette journée mémorable, adresser un fort message de solidarité vis-à-vis d’autres luttes contre des grands projets destructeurs et pour la défense de territoires menacés.

Nous appelons à converger largement le samedi 10 février dans le bocage pour fêter l’abandon de l’aéroport et pour poursuivre la construction de l’avenir de la zad. [1]

Acipa, Coordination des opposants, COPAIn 44, Naturalistes en lutte, les habitant-e-s de la zad.

Contacts presse :
-  ACIPA - Dominique Fresneau : 06 71 00 73 69
-  COPAIn 44 - Cyril Bouligand : 06 21 04 76 84
-  Coordination - Geneviève Coiffard : 06 80 84 19 89
-  Naturalites en lutte - Jean-Marie Dréan : 07 69 40 45 75
-  Zad presse : 06 95 06 81 49

Conférence de presse commune : mercredi 17 janvier, 15h30, à la Vache Rit (les Domaines, 44130 Notre-Dame-des-Landes)

Je n'étais jamais venue sur la ZAD

17 janvier 2018, par NPA 49

[1] Départs en car (12€) depuis Angers à 9h (retour vers 20h). Inscriptions ICI.