À 10 jours des élections municipales, l’actualité nationale est dominée par deux problèmes majeurs : la crise du coronavirus (ou Covid-19), qui met encore davantage en évidence la situation dramatique de l’hôpital public, mais aussi la réforme des retraites avec l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement pour étouffer le débat.
Dans ce contexte à Angers, des six listes qui sont en présence pour le prochain scrutin municipal, le NPA 49 considère que plusieurs d’entre elles sont d’emblée à écarter :
- à l’extrême-droite, la liste du Rassemblement national, à l’image de ses dirigeants nationaux, ne fait que chercher des boucs émissaires (l’UE, les étrangers) à la colère des travailleurs en épargnant bien évidemment la principale source de leurs difficultés, le capitalisme. Aucun-e travailleur/se conscient-e ne peut voter pour une telle liste, dont une éventuelle progression ne pourrait qu’encourager le développement du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie.
- à droite, la liste du maire sortant néo-macroniste, solidaire d’un gouvernement qui traite les luttes sociales par une répression féroce, continue sur sa lancée prétendument « sécuritaire » en préconisant encore plus de caméras de vidéosurveillance. Surtout, son bilan social et écologique est tout autant détestable : priorité au retour de la voiture en centre-ville, bétonnage tous azimuts, volonté de gentrification de la ville-centre par la baisse du pourcentage de logements sociaux, baisse des subventions à la culture et aux associations. La majorité sortante a aussi fait preuve d’une homophobie, potentiellement criminelle, en ordonnant en novembre 2016 le retrait des affiches de la campagne de prévention du VIH menée nationalement par AIDES. Certain-e-s des élu-e-s ont refusé aussi de célébrer des mariages homosexuels. De plus, par le biais de la SOCLOVA, la municipalité, loin de soutenir l’école publique comme on pourrait le souhaiter, a facilité l’installation à Angers d’une école hors-contrat à l’idéologie réactionnaire. Enfin, face à la réouverture d’un local « identitaire » à deux pas de la Bourse du Travail, l’équipe de Christophe Béchu n’a pas jugé utile de s’exprimer. Pour nous, les choses sont claires : même repeinte en « vert », la liste Béchu doit être battue !
À gauche, quatre listes concurrentes sont en lice :
- La liste composée sur les ruines du Parti dit « socialiste » porte sur elle le fardeau de la politique antipopulaire de François Hollande, qu’elle n’a jamais désavouée publiquement. Nous n’avions aucune confiance dans les sociaux-libéraux pour répondre à la crise du capitalisme et aux besoins sociaux et écologiques à l’échelle nationale. C’est la même chose au plan local.
- Derrière l’étiquette porteuse des Verts, une liste hétéroclite s’est constituée avec Générations, issu de la gauche du PS, le PCF, et, curieusement, Nouvel Élan, un groupe issu de la droite du PS qui s’était positionné en 2014 contre l’ancienne municipalité PS. Ces derniers ont même soutenu un moment la politique d’Emmanuel Macron. Même si les autres militant-e-s de cette liste ont participé aux manifestations contre la réforme des retraites, la liste en tant que telle n’a pas pris position sur cette question. Nous n’appellerons donc pas à voter pour elle.
- La France Insoumise, la Gauche Républicaine et Socialiste, et le Parti Animaliste, après avoir tenté sans succès de faire cause commune avec les Verts, ont lancé une liste intitulée « Angers Citoyenne et Populaire ». La plate-forme très localiste développée par ces militant-e-s, dont certain-e-s sont implanté-e-s dans les quartiers populaires, rejoint certaines des propositions de la liste NPA-parti de Gauche de 2014, notamment en ce qui concerne le soutien nécessaire au logement social. Néanmoins, bien qu’une grande partie de ses soutiens aient participé à la mobilisation actuelle en défense des retraites, la liste a fait jusqu’à présent, dans sa communication publique, l’impasse sur le nécessaire soutien aux luttes sociales, démocratiques, féministes ou écologiques, et sur la politique du gouvernement.
- À l’inverse, la liste présentée par Lutte ouvrière, dont nous côtoyons les militants au quotidien dans nos syndicats, préconise à juste titre la mobilisation sociale contre la réforme des retraites et, au-delà, la perspective du renversement du capitalisme. Cependant, elle fait malheureusement l’impasse sur les problématiques locales de défense des intérêts des travailleurs, et reste trop discrète sur les enjeux écologiques et féministes. Or même si les marges de manœuvre des municipalités sont faibles, elles n’en existent pas moins et méritent d’être utilisées, comme d’ailleurs le mouvement ouvrier l’a toujours fait dans son histoire.
À notre sens, du point de vue des exploité-e-s, l’idéal dans cet épisode municipal angevin aurait été la constitution d’une liste regroupant les militantes et militants les plus actifs du mouvement social, sur une plate-forme intégrant à la fois les problématiques nationales (contre Macron et son univers capitaliste impitoyable) et les revendications locales, comme nous avions essayé de le faire en 2014. Malheureusement, un tel rassemblement n’a pu se faire.
Dans ces conditions, à Angers, le NPA 49 appelle à voter, malgré leurs insuffisances respectives, soit pour la liste présentée par Lutte ouvrière, soit pour la liste Angers Citoyenne et Populaire.
Dans les autres communes du département où elles sont présentes (Trélazé, Les Ponts-de-Cé et Cholet), le NPA 49 appelle à voter pour les listes de Lutte ouvrière.
ANNEXES
- Notre article du 19 janvier 2020 : Municipales d’Angers 2020 : entre confusion et diffamation ;
- Lettre du NPA49 à la liste ACP (09/01/2020)
- samedi 27 juillet de 15h à 16h : Rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien à l’appel de l’AFPS49, place du Ralliement à Angers. Point d’information sur la situation (Bande de Gaza, Cisjordanie et Jérusalem-Est).
- du dimanche 25 au mercredi 28 août : Université d’été du NPA-l’Anticapitaliste (accueil samedi 24 à partir de 14h, départ jeudi 29 après le petit-déjeuner) au Village vacances Rives des Corbières à Port-Leucate. Brochure ; Inscriptions en ligne
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Un sondage aux questions biaisées payé par la ville, un hors-série de “Vivre à Angers” relayant ce sondage bidon, également payé par la ville, C. Béchu photographié en cinq exemplaires dans les quatre premières pages, et pas moins de 52 pages en quadrichromie pour célébrer de façon hagiographique les dix ans de mandature antisociale du ci-devant maire et futur ci-devant ministre d’une “transition écologique” qui se fait dramatiquement attendre. Pendant la campagne des législatives, dans la 1e circonscription, C. Béchu a cru bon de soutenir son candidat de droite, F. Gernigon, en diffamant publiquement la candidate écologiste Elsa Richard. Dans ce hors-série, il pousse la mesquinerie jusqu’à “oublier” le portrait de celle-ci et celui des autres élus de gauche dans le trombinoscope des élus municipaux figurant en page 50. Comme Staline effaçant les portraits des bolcheviks qu’il avait éliminés, Béchu fait disparaître celui de ses opposants, alors même que la gauche est arrivée en tête sur la ville d’Angers aux législatives ! Il est décidément temps de tourner la page du règne de l’ennemi de la démocratie, du social et de l’écologie qu’est C. Béchu.
Après son saccage lors d’une manifestation contre l’extrême droite le lundi 10 juin, Le Bazar, un ancien bar de la rue Parcheminerie, a refait surface dans l’actualité angevine. Pour la presse locale le lieu serait « soupçonné d’abriter des identitaires », il serait un « repère supposé de l’ultra-droite » ou encore il s’agirait d’un « lieu controversé ». Beaucoup de précautions oratoires inutiles pour qui suit le travail du Réseau angevin antifasciste (RAAF). Celui-ci l’affirme clairement : Le Bazar EST la base arrière de la milice fasciste Red qui perpétue les activités malfaisantes de l’Alvarium après la dissolution administrative de ce dernier. Un article documenté du RAAF revient sur le sujet. On peut le lire ICI
Le 15 juin au soir, dans la guinguette angevine « Le Héron carré » en bord de Maine, des militants des comités de campagne du Front populaire étaient venus fêter le lancement de la campagne des législatives. Il y avait aussi un concert de rap militant, de Vin’s et Davidka. Vers 21h45 cependant, les nazis de l’ex Alvarium (dont l’un malheureusement trop connu, a été condamné pour violences l’an dernier, scandaleusement avec sursis) ont déboulé avec matraques télescopiques et bombes lacrymogènes. Il y a eu un blessé. Le NPA49 condamne fermement ces violences fascistes, qui montrent une nouvelle fois la nécessité impérative de faire barrage au Rassemblement national, dans les urnes le 30 juin et le 7 juillet, et aussi dans la rue. Toutes et tous ensemble, barrons la route à l’extrême droite !
L’extrême centre ne recule pas devant les amalgames infâmes : en dehors de lui-même, il y aurait des extrêmes gauche et droite à mettre dans le même sac. Cela évite d’avoir à penser, certes. En avril, en interdisant une fête antifasciste (voir ICI), la très macroniste présidente de l’Université d’Angers avait de fait assimilé fascistes et antifascistes. Le futur ex-ministre de la “transition écologique”, C. Béchu, vient lui aussi, à l’instar de son patron Macron, d’ânonner dans la presse angevine que RN et LFI seraient de même nature. Tous ces tenants inconditionnels d’un ordre capitaliste prédateur et destructeur qui conduit l’humanité et la biosphère à la catastrophe ne seraient quant à eux que des gens parfaitement “raisonnables”. Imposer une réforme des retraites contre l’avis ultra-majoritaire de la population, perpétrer des violences policières contre le mouvement social, organiser une chasse au sorcières contre les militants écologistes ou solidaires du peuple palestinien, légiférer des attaques racistes contre les immigrés, écraser militairement une révolte anticoloniale en Kanaky, et bien d’autres choses encore ne seraient que le signe de la “modération” ? Certains “innocents” ont les mains bien sales...
Radio Campus Angers a, dans le cadre de son émission “La Soupe angevine”, organisé un débat intitulé “Une seule bannière : le front populaire” avec les élues Claire Schweitzer (LFI) et Elsa Richard (Les Écologistes) et les militants William (PS), Félix (PCF) et Jean-Luc (NPA-l’Anticapitaliste). Pour les organisateurs, ce débat s’imposait car « l’annonce a fait l’effet d’une bombe. À la suite des résultats de l’élection européenne, plaçant l’extrême droite en tête, le président de la République Emmanuel Macron a dissout l’Assemblée Nationale. La gauche a une responsabilité historique pour empêcher le pire, à savoir la victoire du fascisme. » Le Podcast de l’émission est accessible ICI.