Lors du deuxième tour des législatives, la majorité des électrices et électeurs ont fait barrage au RN et ont donné une majorité relative au Nouveau Front populaire. Pourtant, deux mois après, Macron nomme Barnier premier ministre. Il est le point d’équilibre entre la macronie et le Rassemblement National.
Macron impose Le Pen comme arbitre de la situation politique
Barnier est un pur produit de la bourgeoisie conservatrice, un vieux routier de la politique qui a cumulé les participations à des gouvernements anti-sociaux depuis 30 ans et à des institutions européennes non élues, garantes de l’orthodoxie budgétaire et des frontières, c’est-à-dire de la destruction des services publics et des droits sociaux, mais aussi de la mort de dizaines de milliers de migrants. Rien d’étonnant à ce qu’il ait utilisé, en recevant ses nouvelles fonctions, l’expression « les gens d’en bas » pour désigner la classe travailleuse ! Nous n’oublions pas ses prises de positions pour la retraite à 65 ans, celles - violemment anti-immigré·e·s - lors de la primaire de la campagne présidentielle de 2022 ou encore, dans un passé plus lointain, ses votes (en 1981) contre la fin de la loi homophobe qui fixait une majorité sexuelle différente pour les hétérosexuel·le·s et les homosexuel·le·s et (en 1982) contre la loi Roudy qui instaurait le remboursement de l’IVG par la Sécurité sociale.
En refusant la mise en place d’un gouvernement du NFP, et dans le cadre d’un marchandage direct avec Le Pen, Macron a fait le choix d’installer le Rassemblement national en arbitre du maintien ou non du nouveau gouvernement (n’était-ce pas déjà son choix lorsqu’il a dissous la précédente assemblée ?) Le RN l’a annoncé : il ne censurera pas un gouvernement qui mettra la « question de l’immigration et de la sécurité » au centre de sa politique. Deux jours après la mort de 12 personnes dont une dizaine de jeunes femmes dans la Manche, c’est donc tout un symbole de nommer Barnier qui a été le négociateur des accords du Brexit, c’est à dire du durcissement des conditions d’arrivée des migrant·e·s au Royaume-Uni. En réalité, Macron est en train de nommer un gouvernement qui représente une solution acceptable par la bourgeoisie et le grand patronat pour maintenir leur agenda : l’austérité pour les services publics, rien pour les salaires, tous pour les profits. Et tant pis si cela passe par un accord avec le Rassemblement National !
Préparons la censure de leur politique antisociale !
Toutes celles et ceux qui se sont engagé·e·s dans la volonté de faire barrage à l’extrême droite et sa politique et qui ont voulu exprimer l’urgence d’une rupture avec les politiques de casse des acquis sociaux doivent prendre la mesure du déni démocratique permis par les institutions et dont Macron se rend coupable. Il y a urgence à imposer notre agenda, celui des besoins sociaux : l’abrogation de la réforme des retraites et le retour à 60 annuités pour toutes et tous, l’augmentation générale des salaires de 400 euros, la réparation et l’extension des services publics pour protéger nos besoins vitaux et la nature notamment par la mise sous contrôle public des secteurs de l’énergie et des transports… Ces urgences, seules nos mobilisations pourront les imposer, notamment par des grèves, des manifestations, le blocage du pays s’il le faut.
Car rien n’est joué. Le budget d’austérité qui se prépare à l’assemblée peut être mis en échec. La responsabilité du NFP est de réunir toutes les organisations politiques, syndicales, associatives qui se sont engagées dans la campagne électorale, pour préparer ces mobilisations et les faire vivre dans les lieux de travail, d’études et les quartiers en construisant les comités locaux du NFP.
Les manifestations du 7 septembre ont été une première étape réussie pour affirmer que la censure du gouvernement se prépare dans la rue (1000 manifestant·e·s à Angers). La grève du premier octobre appelée par plusieurs syndicats est la prochaine échéance et doit être le départ d’une lutte prolongée pour en finir avec la macronie et l’extrême-droite !
- samedi 5 juillet à 15h : Rassemblement hebdomadaire de solidarité avec le peuple palestinien. Jardin du mail à Angers.
- mardi 8 juillet à 18h30 : « Lignes rouges pour Gaza ». rassemblement vêtu de rouge sans drapeaux autres que le drapeau palestinien. Place du Ralliement à Angers. À l’appel national de AFPS, Action Justice Climat, Amis de Sabeel France, Amnesty International, Artistes pour la Palestine, BDS, CCFD-Terre Solidaire, Chrétiens de la Méditerranée, le CRID, Eko, Emmaüs International, Emmaüs France, Extinction Rébellion, Greenpeace, Handicap International, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, Nous Toutes, Oxfam, la Plateforme Palestine, Première Urgence, Réseau Euromed France, UJFP…
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Le 8 juillet à l’Assemblée nationale, du centre à l’extrême droite, tous les députés du Maine-et-Loire (à l’exception de Stella Dupont, non inscrite) ont voté pour la loi Duplomb promue par l’agro-industrie et la FNSEA : Philippe Bolo (Démocrates), Nicole Dubré-Chirat et Denis Masséglia (Ensemble), François Gernigon et Laetitia Saint-Paul (Horizons), Anne-Laure Blin (LR). À l’heure du dérèglement climatique et de la crise de la biodiversité, iels proposent d’en remettre une couche dans le productivisme aveugle qui étouffe l’agriculture paysanne, prépare les cancers de demain grâce aux pesticides (tels que le néonicotinoïde de nouveau autorisé), précipite encore un peu plus l’extinction de masse des espèces animales et végétales. Ces extrémistes irresponsables préfèrent la fin du monde à la fin du capitalisme. Ne les laissons plus faire en notre nom !
Mardi 13 mai à 11h30, environ 120 personnes se sont rassemblées devant la préfecture d’Angers à l’occasion de la journée d’action, grèves et manifestations de la Fonction publique à l’appel de CGT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC. Les militant·e·s présent·e·s se revendiquaient essentiellement de la FSU (SNUIPP, SNES, SNESUP...) et de la CGT. Ce sont d’ailleurs ces deux organisations qui ont pris la parole vers midi pour dénoncer la politique austéritaire, antisociale et de saccage de la fonction publique menée par les gouvernements depuis au moins deux décennies. La journée n’était pas vraiment programmée pour être celle d’une grande mobilisation (le taux de grévistes est très faible ; il n’y a eu par exemple que 5% de grévistes au CESAME). Il est pourtant plus que nécessaire de la construire. La CGT appelle à une nouvelle journée début juin. Il faudra cette fois se donner les moyens de la réussir !
Samedi 3 mai à Doué-la-Fontaine, une dizaine d’individus cagoulés et vêtus de noir sont venus perturber pendant plusieurs heures l’entrée du Bioparc au nom de la lutte contre la maltraitance des animaux. Sur leurs uniformes, le logo du “Réseau Pythagore” était reconnaissable. Le site de ce groupuscule antispéciste ne laisse aucun doute sur son orientation politique. Se présentant comme le “bouclier”, le “rempart entre eux et les Animaux”, et “l’épée”, “la force de frappe pour repousser les malveillants”, dispensant des cours de boxe et se proposant “d’expulser sans tolérance de la lutte” ce qui renvoie à l’intersectionnalité, ce groupuscule se rattache à l’extrême droite la plus radicale. Un article de Streetpress lui est consacré, qui pointe ses liens avec d’autres groupuscules néofascistes, liste ses “dérapages” homophobes ou islamophobes et éclaire ses fondements idéologiques, au croisement de la deep ecology et du nationalisme le plus rance. Présent jusqu’ici dans l’est du territoire français, il cherche visiblement à s’implanter à l’ouest (il était déjà intervenu le 18 janvier dans le centre-ville d’Angers)... La vigilance antifasciste s’impose. No pasaran !
Ce sont plus de 160 personnes qui, à Angers samedi 3 mai, ont répondu à l’appel de l’AFPS49 et des organisations solidaires (dont le NPA49) à se rassembler à nouveau pour la Palestine, contre la guerre génocidaire conduite par le gouvernement fasciste de Netanyahou, contre l’épuration ethnique à l’œuvre à Gaza comme en Cisjordanie, contre la complicité active et passive des États impérialistes (et notamment de l’État français ; la vague promesse d’une reconnaissance de l’État palestinien ne s’accompagnant d’aucune sanction contre la puissance occupante). Lors du point d’information, outre le récit dramatique des derniers massacres commis par l’armée israélienne, l’attaque pirate commise par des drones israéliens au large de Malte contre une navire humanitaire de l’ONG Freedom Flotilla Coalition a été vivement dénoncée. A également été affirmée la nécessité de combattre les menées gouvernementales liberticides contre le mouvement de solidarité avec la Palestine (multiplication des poursuites pour de soi-disant “apologies du terrorisme”, dissolution du collectif Urgence Palestine, etc.) La solidarité avec le peuple palestinien est aussi un combat pour les libertés publiques !
Samedi 26 avril se tenait la fête départementale annuelle de Lutte ouvrière (LO), à Trélazé, dans une salle bien remplie. Plusieurs camarades de LO sont intervenus, notamment pour raconter l’histoire de leur intervention politique au CHU d’Angers depuis plus de 50 ans ou encore pour évoquer la montée du nazisme en Allemagne. La porte-parole de LO, Nathalie Arthaud, a développé ensuite son analyse de la situation mondiale, avec le risque accru de guerres provoquées par les rivalités inter-impérialistes. Un débat intéressant a suivi, dans lequel ont été évoquées les limites du syndicalisme et la nécessité de l’action politique.