Les marches pour le Climat (à Angers : 14h30 place Saint-Éloi derrière la banderole « Combien de COP faudra-t-il ? Changeons le système, pas le climat ») seront aussi l’occasion, face aux pressions renouvelées du lobby nucléaire, de réaffirmer que mouvement antinucléaire et mouvement climatique doivent rester soudés. Sinon, les milliards qui seront investis dans le nucléaire manqueront cruellement aux budgets nécessaires à la « transition énergétique » (énergies renouvelables et économies d’énergie).
Alors que la COP26 vient de commencer, force est de constater que le lobby pro-nucléaire s’agite, y compris et notamment en France. Cette agitation n’est sans doute pas sans lien avec le lieu où se tient la COP, l’Écosse, qui n’est pas un pays pro-nucléaire, loin de là…
La COP26 et le nucléaire
La Conférence sur les changements climatiques se tient du 31 octobre au 12 novembre 2021 à Glasgow en Écosse, sous présidence britannique et en partenariat avec l’Italie. Elle fait l’objet d’une intense campagne du lobby nucléaire français afin d’inclure la production d’énergie atomique dans le catalogue des énergies non carbonées. C’est le cas du dernier rapport du gestionnaire du Réseau de transport d’électricité français (RTE) publié le 25 octobre 2021, qui présente les « petits réacteurs modulaires » (PRM) comme le nouvel eldorado à l’horizon 2050. Pas une journée dans les médias français sans la petite musique du nucléaire prétendument “propre et peu coûteux”.
L’Écosse à la pointe des recherches sur les énergies renouvelables
On peut comprendre cette agitation : l’Italie a renoncé par référendum à cette énergie en 1987 et fermé toutes ses centrales ; l’Écosse a publié, en août 2020, un rapport concernant la réutilisation en 2333 (dans 313 ans) du site nucléaire de Counreay fermé en 1994. Pour la première fois, un rapport d’État confirme que le temps de la pollution nucléaire s’étale sur de nombreuses générations. Le gouvernement écossais, par ailleurs, est à la pointe des recherches sur les énergies renouvelables comme dans les îles Orcades. En outre, les autorités écossaises sont totalement opposées au maintien de la base de sous-marins nucléaires de Faslane. Les Écossais-es qui sont viscéralement antinucléaires, ont toujours dit qu’ils et elles ne voulaient pas de cette base.
Sauver le soldat nucléaire ?
La « transition énergétique » étant à l’ordre du jour de la COP26, l’agitation dans les rangs des promoteurs du nucléaire civil et militaire français n’est donc pas une surprise. Depuis deux semaines, pas une journée sans un rapport d’État, et que montent au créneau des candidats à la présidentielle, de l’extrême droite au PCF, ou des gourous comme l’ingénieur multi-médias Jean-Marc Jancovici. En Pays-de la Loire, la présidente de région (droite extrême de LR) revendique son mini réacteur (voir ICI) tandis que le ci-devant secrétaire du PCF49 et membre de la délégation du PCF à la COP26 décrète le nucléaire incontournable et traite ses opposant.e.s de débiles mentaux (voir ICI). Du premier couteau Macron aux n-ièmes couteaux, ils sont d’accord sur ce point : il faut sauver le soldat nucléaire.
De Flamanville à Bure : l’échec
Il est vrai que le soldat est bien amoché. La sécurisation des vieilles centrales, si elles sont encore prolongées, ne sera pas indolore. Quant à l’EPR, il a davantage l’allure d’un trou noir pour les finances publiques que d’une source potentielle d’électricité. Fin octobre, un rapport d’audit commandé par le gouvernement avait qualifié “d’échec” le chantier de Flamanville. Lancé en 2006, l’EPR devait entrer en service en 2012 pour 3,3 milliards d’euros. Mais la conjonction des erreurs de conception et de réalisation (la désindustrialisation en France, la perte des savoir-faire et la précarisation des emplois n’y sont pas pour rien !) ont porté l’addition à 12,4 milliards d’euros (pour l’instant !) et reporté sa mise en route à la fin de 2022 (au mieux !). De surcroît, comme l’a révélé Le Monde le 30 octobre, “EDF calcule que six réacteurs EPR construits par paires, financés sur une durée d’environ vingt ans, coûteraient au moins 46 milliards d’euros. Soit entre 7,5 et 7,8 milliards d’euros par réacteur”. Enfin, la question des déchets nucléaires reste entière, et même de plus en plus préoccupante. L’enterrement des déchets à Bure - sous protection de l’appareil militaro-policier de l’État français - va faire peser une menace permanente sur l’environnement pendant des dizaines de milliers d’années (à ce propos, la dernière BD d’Étienne Davodeau, Le Droit du sol, chez Futuropolis, est particulièrement éclairante). Ajoutons à tout cela le risque d’accident nucléaire illustré (notamment) par Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima - catastrophe qui serait encore plus grave avec un EPR qui fonctionne en partie au plutonium...
Unité pour changer le système, pas le climat !
Plus que jamais, mouvement antinucléaire et mouvement climatique doivent rester soudés, sinon les milliards qui seront investis dans le nucléaire manqueront cruellement aux budgets nécessaires à l’incontournable révolution énergétique. Or, il y a urgence à agir, au lieu d’attendre de très hypothétiques “PRM” en 2050 ! Il ne sert à rien de s’échapper du Charybde climatique pour tomber dans les bras monstrueux du Scylla nucléaire. Les pro-nucléaires veulent d’abord assurer au capitalisme une croissance indéfinie de la production d’énergie afin de produire toujours plus. Et donc de polluer plus... Il faut dire STOP au nucléaire. Énergies renouvelables et sobriété énergétique (démocratiquement élaborée) sont les deux seules revendications compatibles avec le mot d’ordre « Changer le système, pas le climat ! »
- vendredi 19 avril : grève mondiale pour le climat à l’appel de Fridays for future (FFF)
- samedi 20 avril à 15h : rassemblement au Ralliement à Angers pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza à l’appel de AFPS49 et de 19 organisations (dont le NPA49).
- mardi 23 avril de 18h à 20h30 : conférence d’Arié Halimi autour de « l’État hors la loi », salle Pelloutier de la Bourse du travail d’Angers. Organisée par la LDH49.
- samedi 27 avril : Marche des fiertés LGBTI+ à Angers (11h village des fiertés ; 14h marche ; 16h DJ au village ; 18h Before à l’Entre 2 ; 23h Pride night au Chabada ; 5h After à La Cage). Voir Site de Quazar.
- mercredi 1er mai : journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs. Manifestations intersyndicales à 10h30 à Angers (pl. Imbach), Saumur (pl. Bilange), Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.