300 à Angers pour dire non à l’assassinat de la culture

Partager

Environ 300 artistes et publics en soutien se sont rassemblés mardi 15 décembre devant le grand théâtre d’Angers pour exiger que la culture ne soit pas la grande sacrifiée des mesures chaotiques et autoritaires prises par le gouvernement au nom de la crise sanitaire. Des représentants de la CGT spectacle ont pris la parole pour demander des mesures d’urgence pour les artistes, techniciens et administratifs du secteur. D’autres interventions ont questionné le sens d’un monde sans avenir, où l’utilitarisme marchand prévaut sur la réflexion et les relations humaines.

L’action « La culture en lumière » organisée par La Culture en lutte des Pays-de-la-Loire avait lieu simultanément à partir de 17h30 à Angers, place du Ralliement devant le Grand Théâtre, et à Nantes, place Graslin, sur les marches de l’Opéra. Il s’agissait d’exprimer la colère et l’exaspération devant le « deux poids deux mesures » du gouvernement, qui ouvre les magasins (en plus des lieux de travail et des transports) mais maintient en état de coma prolongé, mortel à terme, le secteur de la culture, alors même que les protocoles sanitaires y ont été soigneusement élaborés (la même chose pourrait être dite des universités). Il s’agissait aussi d’exiger des mesures pour les travailleurs du spectacle (prolongement de “l’année blanche”, prise en charge des congés maternité, etc.) La CGT a fait état des rencontres “à distance” avec la ministre Bachelot et le préfet de région, qui se sont conclues par des promesses d’étudier les questions soulevées. On peut hélas douter que cela dépasse beaucoup le stade de la promesse, même en admettant la bonne volonté de la ministre (la 3e en titre depuis 2017 !), tant elle ne paraît qu’avoir un rôle de figuration dans un ministère qui, pour Macron et Castex, ne compte pour rien... C’est la poursuite de la mobilisation, en convergence avec les autres secteurs en lutte qui pourra seule permettre d’obtenir satisfaction et sauver une culture vivante et libératrice.

Plusieurs artistes connus de la ville ont participé au rassemblement, du guitariste Titi Robin aux metteuses en scène Nathalie Béasse et Hélène Gay (qui prit la parole) en passant par Thomas Jolly, nouveau directeur du théâtre Le Quai. Il y avait aussi le violoniste klezmer Amit Weisberger, vivement applaudi après qu’il eut chanté sa revisitation du « Déserteur » de Boris Vian (visible en ligne), et dénoncé les “incohérences” du président Macron, selon lequel la vie humaine serait une “valeur suprême”, mais qui autorise les pesticides, vend des armes aux fauteurs de guerre et dictateurs (et leur décerne même la grand-croix de la légion d’honneur !) et ferme la porte aux migrant.e.s qui se noient en Méditerranée...

15 décembre 2020, par NPA 49