Saumur. Bienvenue au Bastion ! Bilan 2010 non exhaustif de la vie politique, militante, économique et sociale du saumurois.
Une municipalité de droite avec un bilan de droite
La droite au pouvoir à Saumur fut cette année encore une fois très caricaturale et très dangereuse dans ses prises de décisions :
- Les impôts fonciers ne devaient pas augmenter, promesse de campagne d’Apchin (actuel maire UMP de Saumur) mais prétextant une dette abyssale (d’ailleurs auprès de qui, à quel taux, combien de temps ?) et l’irresponsabilité de la mandature centre-gauche de Marchand (maire de centre-gauche 2001-2008), c’est l’inverse qui s’est produit.
- Il est effectivement facile pour la municipalité de ne pas rappeler les choix budgétaires catastrophiques des trois mandatures du RPR Jean-Paul Hugot, notamment l’énorme coût du tunnel (dont la nature pharaonique des travaux a peut-être favorisé en 2001 l’effondrement du mur nord du château).
- Et surtout, il est facile de ne pas rappeler qu’il faut actuellement financer une coûteuse Police Municipale (PM) qui d’ailleurs ne travaille pas quand on a besoin d’elle, à savoir la nuit. La municipalité s’est justifiée du bien fondé de cette PM avec force chiffres mais a été moins claironnante au sujet de ses frais de fonctionnement qui s’élèvent à plusieurs centaines de milliers d’euros…
- Par contre, les intervenants à domicile auprès d’enfants, en situation sociale/scolaire difficile dans le cadre du PRE, ont été remercié à la mi-juin. Et leur mission ne fut pas reconduite à la rentrée. Pas assez de budget pour le social. Mais, en revanche, les contraventions administrées par la bienveillante PM pleuvent.
Une politique urbaine à contre-sens...
Autre absurdité, au sujet de la consommation, la multiplication des grandes surfaces commerciales près de Saumur. À croire que l’on peut se greffer un deuxième estomac pour consommer plus et que les salaires augmentent plus vite que l’inflation ! Du coup, sur le plan de l’achalandage, le centre ville se meurt, devient franchisé ou s’embourgeoise. Ainsi, nous avons deux Netto, un Aldi, un Lidl, un Leader Price, un Super U, un Intermarché et sa galerie marchande. Depuis peu, un Carrefour Market s’est ajouté et pire, avec un nouveau super temple de la consommation proche du centre ville, Leclerc s’agrandit encore, installe une galerie marchande et décroche encore un pompon sur l’échelle de la consommation de masse ! Tout ça devrait rassurer les nouveaux Dieux de l’UMP, appelés « Les Marchés » et « La Croissance » (qui a la faculté miraculeuse d’être « négative ») !
Dans le Saumur journal de la ville n°6, la page d’expression libre de la majorité dégouline d’un vocabulaire creux et tape à l’œil. Petit florilège qui ferait bien rire Franck Lepage (militant de l’Éducation populaire, cf. l’irrésistible Franck Lepage : langue de bois décryptée sur Youtube http://www.youtube.com/watch?v=oNJo-E4MEk8) : « développement ; indicateur clé du dynamisme, refléter, une vision, une ambition ; axes forts… porter notre action, au profit ; parfaite synergie avec le projet (« projet » est écrit quatre fois dans cet article) de pôle… ; engager dans la définition ; attractivité ; positionnement ; concertation, sans laquelle rien ne se fera ; vraie renaissance... »
...et une contre-politique culturelle
Sur le plan culturel, on constate qu’il n’y a pas de musiques actuelles (rock, hip hop, reggae, pop, punk, électros, chansons engagées…) dans la programmation municipale. L’équipe municipale joue donc sans complexe sa partition réactionnaire (lire les bons articles à ce sujet sur http://culture.saumur.over-blog.com/). Cette politique culturelle est caricaturale du vieil ordre moral droitier et extrême-droitier. Est-ce pour cela que l’élue adjointe à la culture Diane de Luze, née roturière Larue-Charlus, vient d’être élevée (tout de même pas par Éric Woerth ?) au grade de chevalier de la légion d’honneur ? Dans la même veine et en extrapolant un peu, on se souvient que Gonzague de Chanterac (colistier de Béchu lors des élections régionales 2010) s’était opposé avec force au festival du Hellfest de Clisson (cf. Tout est à nous n°53, http://www.npa2009.org/content/censure-la-droite-se-prend-les-pieds-dans-les-amplis).
On ne s’étonne donc pas a municipalité s’arroge le contrôle de la location d’une partie des salles de la MJC, ce qui ruine encore la mise en place d’une réelle politique d’Éducation populaire. Enfin, le grand gymnase qui pouvait accueillir divers sports et des expositions a été phagocyté et transformé à l’usage exclusif d’un Dojo. Comble de l’absurdité, il y a déjà deux Dojos à Saumur (SCOOPE et gymnase du Clos Coutard) !
Des élections régionales gâchées, mais...
À propos des élections régionales de mars 2010, on regrettera le double jeu du PCF qui présenta deux listes au premier tour, l’une avec la gauche institutionnelle, l’autre avec la liste « Tous ensemble la gauche vraiment » (par le biais du Front de Gauche). Résultat : 38 voix manquantes nous (NPA, Front de Gauche, Alternatifs, Fase…) ont privé des 5% synonymes du remboursement des frais de campagne.
La campagne unitaire « Tous ensemble la gauche vraiment » fût pourtant intéressante dans le sens où les militants de différents partis politiques ont pu se rencontrer et militer ensemble malgré leurs divergences. Une réunion publique de campagne de la liste s’est tenue à Saumur et par la suite, ces militant(e)s ont constitué un Collectif de défense des retraites.
...une dynamique campagne pour les retraites
Pendant la grande mobilisation de l’automne 2010, ce collectif a été très actif. Il a donné un coup de main appréciable aux militants CGT et SUD-Solidaires (barrages des ronds-points, action lors de l’inauguration du pont du Cadre Noir, action symbolique au château, animation des manifestions, soirée de soutien aux grévistes à Turquant).
À noter, l’agressivité de certains policiers lors des manifestations : intimidations et menaces sur les leaders lycéens (avec utilisation de lacrymogènes sur l’un d’eux, à ce sujet, c’est parole des lycéens contre celle des flics à Saumur), convocations de militants syndicaux, boucliers et matraques sorties au rond point du Breil (ça peut aussi servir à ça une PM, distribuer des prunes et des marrons avec leurs copains de la Nationale pour briser les mobilisations).
Et en 2011 ?
Enfin, on pouvait voir dans les rues de Saumur début janvier cette étrange affiche, fruit d’une campagne de teasing pour le ciné-scénie de cet été au château :
On se demande comment les Saumurois vont faire parler d’eux en 2011 puisque les corps et les visages sont flous. Belle façon de déconsidérer la parole citoyenne !
Tout ceci ne nous empêchera pas de rappeler et scander qu’en 2011 :
- du vendredi 24 au dimanche 26 mars : mobilisation dans le Poitou pour la défense de l’eau à l’appel de Bassines Non Merci et des Soulèvements de la Terre. Le 24 : arrivée de tracteurs de toute la France et, le soir, Forum international sur la défense de l’eau avec des délégations de différents pays et continents. Le 25 à 10h : manifestation « Fin de chantier » et, le soir, concerts, banquets et festivités à Melle (79500). Le 26 : assemblées, tables rondes, cantines, balades naturalistes, concerts…
- samedi 25 mars de 16h00 à minuit : Fête de Lutte Ouvrière, Salle Aragon, 1 rue Joseph Bara, Trélazé (arrêt Malaquais du bus n°2).
- mardi 28 mars : grève contre la “réforme” des retraites à l’appel de l’Intersyndicale. Manifestations à 10h à Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port) ; à 14h à Angers (pl. Leclerc) et Saumur (pl. Bilange).
- mercredi 29 mars à 19h : concert de solidarité avec les grévistes, salle Emstal aux Ponts-de-Cé, organisé par LFI.
- samedi 1er avril à partir de 14h30 : “Huit heures pour la Palestine” au centre Marcelle Menet à Angers.
- dimanche 2 avril après-midi : “Un autre monde est nécessaire”, initiative du Cercle 49 dans la grande salle du centre Jacques Tati de Belle-Beille (Angers). Projection du film Rosmerta.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Depuis lundi 13 mars, plus aucun camion-benne n’entre ni ne sort du centre de tri des déchets à Saint-Barthélémy-d’Anjou. Les agents territoriaux en grève pour leurs salaires (gelés depuis... 2007 !) et contre la “réforme” des retraites en bloquent les deux entrées, soutenus par l’intersyndicale. Les déchets de toute l’agglo angevine s’accumulent dans les rues de toute l’agglomération angevine. Le maire d’Angers et président d’ALM est aux abonnés absents ou accuse les grévistes de sa propre incurie quant aux risques sanitaires... Il a même déposé un recours en référé contre un syndicaliste et afin de pouvoir avoir recours aux traditionnels briseurs de grève de l’État français, les forces de police. Il serait pourtant plus respectueux des habitant·e·s de l’agglo et d’esprit plus démocratique qu’il entende les revendications salariales légitimes que portent tous les agent·e·s d’ALM depuis de longs mois ! Le NPA49 affirme son soutien complet à la lutte des agent·e·s. Augmentations des salaires ! Retrait de la “réforme” des retraites !
La mauvaise foi du Conseil départemental (CD49) n’est plus à démontrer en matière de laïcité. De Christian Gillet à Florence Dabin, tout est bon pour défendre l’enseignement privé “catholique” aux dépens de l’enseignement public et des demandes des parents. Et à Beaupréau, cela dure depuis des décennies. Si Gillet a été obligé de concéder le principe d’un collège public en face des deux collèges “catholiques” de cette capitale des Mauges, la construction de l’établissement ne cesse d’être retardée. Dabin avait promis son ouverture en 2024. Voilà que sa vice-présidente, Régine Brichet, en recule la date en 2026 ou 2028 ! Dissimulé derrière le masque hypocrite de soi-disant “contraintes” (sic !) qui seraient la cause du “retard”, l’extrémisme sectaire de ces élu·e·s “catholiques” ne connaît aucune limite. Tous les enfants doivent pouvoir s’inscrire dans l’enseignement public dans les Mauges. Et, pour le NPA, les fonds publics doivent aller à l’école publique !
On sait la municipalité d’Angers et la métropole (ALM) hostiles aux transports publics gratuits, les objectifs sociaux et écologiques de la gratuité, déjà à l’œuvre dans de nombreuses villes européennes, étant régulièrement déniés par C. Béchu et ses affidé·e·s. Elle le confirme à nouveau en cette rentrée scolaire où le titre pour 1h passe de 1,4€ à 1,5€ (+7,1%) et un tarif à deux euros est même institué pour celleux qui prennent le ticket directement dans le bus, alors que les distributeurs de tickets n’existent que près d’un nombre très limité d’arrêt de bus. La VP d’ALM “chargée de la transition écologique et des déplacements” Corinne Bouchoux, ex-sénatrice EELV ralliée à Béchu, justifie ces hausses par un “enjeu de justice sociale” (sic) et une grille tarifaire “plus lisible” (cf. OF du 30/08/2022). Comme d’habitude avec les politiciens gestionnaires, les mots prennent le sens contraire de leurs sens initiaux. Quant à la mise en place de titres de transports “dématérialisés” (paiement pas carte bancaire sans contact), son coût pour la collectivité n’est pas évoqué, non plus que son coût écologique... La revendication de transports gratuits pour toutes et tous, qui abolirait le coût de la billetterie et serait un puissant moyen de limiter la circulation automobile (dans la mesure où ces transports seraient étendus) n’en est que plus urgente.
La CLHAM’eur (Collectif de Lutte contre les Halles Angevines et leur Monde) a publié sur le site basse-chaine.info un article intitulé « Le nouveau projet hypocrite de la ville d’Angers : les Halles des Gourmets » et consacré au processus très libéral et productiviste de la mise en place par C. Béchu et ses amis des soi-disant nouvelles « Halles » en béton d’Angers, à proximité de l’esplanade Coeur-de-Maine. Comme le souligne l’article, « c’est une flopée d’argent public (l’argent du contribuable !), qui vient financer un projet porté par des entreprises privées au bénéfice d’une minorité : les consommateurs les plus riches. Des conflits d’intérêt entre public et privé dans tous les sens. Une utilité nulle, pire quand on note que l’investissement se fait au détriment de l’entretien d’école ou de piscine. Le tout, en participant à l’augmentation du prix de l’immobilier et au processus de gentrification qui rendent la vie impossible aux classes populaires. » À lire absolument.
La mouvance de l’ex-Alvarium et de l’actuel “Rassemblement des étudiants de droite” (RED) conjugue fébrilement provocations et exactions. À Angers, en moins d’une semaine, elle a tenté d’agresser, heureusement sans succès, la manifestation du 29 juin soutenant le droit à l’IVG (voir ICI) et s’est attaquée nuitamment (une nouvelle fois !) aux locaux de la librairie “Les Nuits bleues” et de l’atelier de vélos “La Tête dans le guidon” (cf. communiqué des Nuits bleues). Manque de chance pour les fascistes à l’œuvre dans la nuit de samedi à dimanche, ils se sont fait surprendre par la police... L’un d’eux est bien connu : c’est un militant du groupe identitaire versaillais Auctorum, au profil identique à celui de l’Alvarium. En janvier 2021, il avait été jugé pour avoir, en septembre 2020, plaqué au sol des passants tentant de retirer des banderoles accrochées au pseudo-squat créé par l’Alvarium, rue Thiers (voir ICI). Mais il avait été relaxé... Cette fois, il a été placé sous contrôle judiciaire en attendant son passage le 11 octobre au tribunal correctionnel pour dégradation volontaire et port d’arme de catégorie D (un marteau). Un second vandale sera également jugé. Avec les deux fascistes du 29 juin convoqués le 12 octobre, la justice aura du travail mi-octobre. Sera-ce du bon travail ?