Le samedi 10 février, près de 30 000 personnes ont convergé sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Un carnaval de la victoire contre le projet d’aéroport, mais aussi une nouvelle démonstration de force face au gouvernement.
Combien sommes-nous ce samedi ? Difficile de le dire tant les routes et les chemins de la Zad grouillent de monde. Deux cortèges ont convergé, depuis Saint-Jean-du-Tertre et « Le Gourbi ». Ne cherchez pas ce lieu-dit sur les GPS : il n’existe pas dans la géographie officielle, mais seulement sur les cartes que la Zad a elle-même produites. Destination la ferme de Bellevue, exploitée conjointement par les habitantEs de la Zad et les paysans du Copain, pour un grand moment dans la plus pure tradition carnavalesque.
Nous sommes venus de partout : de Bretagne, bien sûr, mais aussi de toutes les régions [1], et aussi de Belgique, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne... Plus de 50 bus, dont certains ont roulé toute la nuit : « Ça a fait plusieurs années que je viens, alors pas question de louper la manifestation de victoire ! », déclare ainsi un camarade toulousain.
Certains habitantEs ont vécu toute leur vie avec ce projet d’aéroport, lancé il y a 50 ans. Les plus jeunes, venus en nombre, participent parfois pour la première fois. Pas seulement pour les concerts du soir, mais aussi pour comprendre comment une telle victoire est possible.
Ce rassemblement se veut en premier lieu une victoire : la veille, la déclaration d’utilité publique du projet venait d’expirer, faute de démarrage des travaux. Voilà dix ans que les opposantEs ont commencé à bloquer les enquêtes, les sondages du sol, le début des travaux. Avec de nombreuses mobilisations, puis l’occupation permanente de la Zad depuis 2009.
C’est bien la Zad qui a mobilisé ce samedi. On aurait certes pu attendre, pour fêter la victoire, le rassemblement de l’été prochain. Mais le gouvernement a annoncé, en même temps que l’abandon du projet, son intention d’expulser le 31 mars prochain tous les « occupants sans droit ni titre », en même temps que son intention de rendre les terres à leur destination agricole. D’où cette mobilisation de masse, non plus contre un projet en particulier, mais pour s’opposer à toute velléité d’expulser ce territoire victorieux, et pour défendre l’espoir d’un autre projet de société, débarrassé du capitalisme.
C’est bien une nouvelle phase de la lutte qui s’ouvre, résolument tournée vers l’avenir. Les opposantEs se sont jurés de garder les terres Zad qu’ils et elles ont occupées ensemble depuis si longtemps. Pas question de les rendre aux agriculteurs productivistes. La chambre d’agriculture, qui escomptait les redistribuer, s’est vu ôter ce pouvoir : c’est la Préfecture qui en disposera dans le cadre des négociations avec les opposantEs. Un premier pas qui ouvre la voie vers une gestion des terres par une entité juridique vitrine légale issue du mouvement d’opposition.
Beaucoup arborent un nouvel autocollant, très justement intitulé « Notre-Rêve-des-Landes » : le rêve de garder la Zad comme bien commun des luttes.
Cette victoire à NDDL lève un vent d’espoir pour toutes les luttes sœurs : le tunnel Lyon-Turin, le Center Parcs de Roybon, la centrale à gaz de Landivisiau (Finistère), la Ferme des 1 000 vaches, le triangle de Gonesse… et bien sûr la poubelle nucléaire de Bure. « Pour toutes ces luttes sœurs, nous sommes là, nous serons là ! » scandent ensemble les opposantEs de toute sensibilité. Beaucoup de manifestantEs sont venus à Notre-Dame-des-Landes pour comprendre comment la victoire a été possible : il n’y a certes pas de recette, et tout n’est pas transférable, mais la leçon de l’unité d’action du mouvement aura été déterminante.
Les 7 et 8 juillet prochain, la Zad de Notre-Dame-des-Landes accueillera à nouveau toutes les luttes pour son rassemblement estival. Cette dix-huitième édition en annonce d’autres, tant les échanges d’expérience sont riches, et porteurs d’autres victoires à venir.
CorrespondantEs NPA 44
[1] Pour cette grande mobilisation sur la ZAD de Notre-Dame des Landes, des départs en car avaient été organisés depuis Angers, notamment par Le Cercle 49.
- mardi 14 mai : grève dans l’Éducation nationale contre la politique du « choc des savoirs » à l’appel de l’intersyndicale FSU-FO-SUD-CGT-CNT-FCPE
- mercredi 15 mai à 15h : Rassemblement devant la DSDEN à Angers (Cité administrative, rue Dupetit-Thouars) à l’appel de l’intersyndicale FSU-FO-SUD-CGT-CNT-FCPE de l’Éducation nationale.
- jeudi 16 mai de 18h à 22h : “Conférence Culture de guerre ou culture de paix ?” organisée par Société des Lectrices et Lecteurs de
L’Humanité, CGT, Mouvement de la Paix, Espaces Marx Anjou, Libre Pensée, Attac, FSU, MNLE. Bourse du Travail d’Angers (Pelloutier).
- samedi 20 mai à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de l’AFPS49 et d’un collectif d’organisations (dont le NPA49). Place du Ralliement à Angers.
- samedi 1er juin à 14h : manifestation à Angers pour un Avenir solidaire et contre l’extrême droite initié par la LDH49.
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Pour la deuxième fois de la semaine, un rassemblement pour un cessez-le-feu à Gaza et dénonçant l’attaque de l’armée israélienne commencée à Rafah s’est tenu vendredi 10 mai sur la place du Ralliement à Angers. Appelé dans la journée par un groupe d’étudiant·e·s, en plein milieu du pont de l’Ascension, mais relayé in extremis par l’AFPS49, il a tout de même réuni environ 150 personnes. Comme lors de la manifestation du lundi 7 mai (voir ICI), une ronde a été organisée pendant que la foule scandait des slogans pour une Palestine libérée de l’occupation et de la guerre. La mobilisation ne s’éteindra pas. Solidarité avec le peuple palestinien !
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives