L’année passée, la mairie de Saumur présentait une affiche expliquant que « en 2011 les Saumurois vont faire parler d’eux ». En fait, ces derniers se sont vu offrir la possibilité d’être bénévoles pour les spectacles estivaux du château. Spectacles qui ont effectivement fait parler d’eux tant ils ont suscité de polémiques : feux d’artifices bruyants car trop tardifs trois soirs par semaine, scénario et mise en scène type « Puy du Fou de 2° division », dialogue évoquant « les Français qui sont soit malades, soit en vacances, soit en grève » et autres florilèges.
Après l’appel au bénévolat pour 2011, grand fantasme capitaliste (ah, si les travailleurs pouvaient ne pas être payés, les marchés seraient calmés et l’économie rendue à l’équilibre), qu’allait donc sortir de son chapeau l’équipe municipale pour les saumurois en 2012 ?
La pub par le biais d’une campagne de teasing pour annoncer la présentation du nouveau logo de la ville. Et oui, la pub, n’est-ce pas elle qui suscite la consommation, qui suscite le changement annoncé sur l’affiche ?
Les stratèges municipaux l’ont bien compris, le meilleur moyen de lutter contre la crise c’est de consommer, il faut donc susciter la consommation en affichant des logos de grande marques détournés avec le nom « Saumur ». Ce qui est pernicieux, c’est que cette affiche donne l’illusion d’être dans la cour des grands, celles des riches sociétés qui ont « réussi ». En se parant de leurs logos, les commanditaires voudraient-ils faire croire que, par mimétisme, Saumur se hissera au rang des villes sur lesquelles il faut compter ? [1]
Mauvaise pioche, les logos des entreprises choisies sont toutes ennemies du genre humain et de la nature : Shell, Nike, Danone, Mc Donald, Samsung, Orange, Ikéa, Coca Cola… Pas de doute, la ville marque son attachement au capitalisme le plus toxique. Tout cela pour s’affirmer dans la concurrence entre les territoires qui ruinent les collectivités et font reculer les espaces ruraux (périurbanisation, construction de zones « d’attractivités » ou de « compétitivité »).
Pour terminer sur les efforts d’attractivité de 2011, Saumur aura vu pousser trop près de son centre un énorme temple de la consommation Leclerc dont la vaste enseigne se voie depuis la place Maupassant (un des principaux carrefours du centre ville). Pas de chance, nouvelle galerie qu’elle abrite va être très vite concurrencée par une méga verrue angevine, « l’Atoll ».
À peine commencée, 2012 sent déjà le flouze pour ceux qui en ont déjà plein (les publicitaires, agences de communication…). À nous, militants des forces associatives, citoyennes, politiques, syndicales, de renverser la tendance aux élections et dans les luttes sociales pour que 2012 ne rime pas avec loose.
[1] Pour rappel, Angers et la gauche institutionnelle n’avait pas fait mieux avec les affiches crypto-régionalistes à deux balles « Fiers d’être Angevins ».
- lundi 5 avril de 14h30 à 19h : journée de convergence des luttes. Parvis du Quai, à Angers.
- mardi 6 avril : journée d’action à l’appel de 4 organisations de la Fonction publique.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
C’est une grande figure militante qui a disparu dans la nuit du 26 mars, à l’âge de 81 ans. Ancien syndicaliste CGT-PTT, secrétaire du PCF à Seiches-sur-le-Loir, animateur infatigable du Mouvement de la Paix et de l’AVEN (Association des vétérans des essais nucléaires regroupant les victimes de ces “essais” menés par L’État français en Algérie et en Polynésie), Michel Verger participait à la plupart des manifestations sur la place d’Angers, avec l’esprit d’ouverture - loin de tout sectarisme - qui était le sien. Un hommage lui sera rendu jeudi 1er avril à 13h30 au crématorium de Montreuil-Juigné. Le NPA49 salue sa mémoire et s’associe à la peine de ses proches. Salut Michel !
Pour Jeanne Behre-Robinson, adjointe à la sécurité de la municipalité d’Angers, la « couleur de peau » serait « un problème dans les quartiers ». C’est du moins ce qu’elle déclara à la radio RCF le jeudi 18 février... Elle a depuis rétropédalé, le propos pouvant être poursuivi pour racisme. Quoique... Au conseil municipal du lundi, elle a poursuivi : « Ma phrase a pu être maladroite. Mais ne nions pas les difficultés. (...) Notre problème collectif, c’est la restauration de l’autorité, et c’est le manque de mixité dans les quartiers » (CO du 23/02/2021). Qu’est pour elle la “mixité” ? de « couleur de peau » ? sociale ? Et de quels « quartiers » parle-t-elle ? Des plus huppés ou des plus populaires ? Pas des premiers, on s’en doute et pourtant la mixité sociale y est inexistante et elle le sera tout autant dans les nouveaux bâtiments du projet “Imagine Angers” de la municipalité (avec des logements vendus de 6000 à 9000€/m2). Non, ce sont les quartiers populaires qu’elle désigne à la vindicte. Si la municipalité veut de la mixité sociale, elle doit changer de politique d’urbanisme et investir dans les quartiers périphériques. Mais le veut-elle ? En misant sur la vidéosurveillance et la seule répression, c’est plutôt la guerre sociale qu’elle prépare. Quitte à surfer sur les thématiques de l’extrême droite, il est vrai présente dans l’équipe du maire Béchu. Lequel a réaffirmé tout son soutien à son adjointe...
La proposition de loi parlementaire d’Albane Gaillot d’extension du délai de recours à l’IVG de 12 à 14 semaines avait malheureusement peu de chances d’aboutir dans les prochains mois, le gouvernement ne la reprenant pas à son compte, le PS ne le soutenant que pour la forme. La tactique d’obstruction de LR visant à bloquer l’examen de la loi (423 amendements !) lui a porté le coup de grâce... Cela a une nouvelle fois traduit l’opposition viscérale de la droite traditionnelle aux droits des femmes. Anne-Laure Blin, la successeure du baron LR de Saumur-nord, JC Taugourdeau, s’est en particulier distinguée en déposant elle-même environ 90 amendements (CO du 17/02/2021). Elle jure son grand Dieu qu’elle ne souhaite pas remettre en cause le droit à l’IVG. Difficile de ne pas y voir une certaine hypocrisie !
La première semaine de vaccination contre le Covid-19 a commencé à Angers, aux Greniers Saint-Jean. 80 vaccinations le premier jour. 800 prévues dans la semaine. À ce rythme, il faudrait plus de quatre années pour vacciner l’ensemble de la population de la métropole angevine. Voire davantage car les médecins font part de leurs craintes de manquer de vaccins. Ce rythme de tortue est en parfaite cohérence avec ce qui a précédé : calendrier initial incroyablement étiré, absence d’anticipation pour la création de centres de vaccination, pour demander les autorisations dans les EHPAD, pour commander les seringues intraveineuses nécessaires, etc. Une course de lenteur dont il est à craindre qu’elle soit liée à la volonté politique « d’attendre » le vaccin du “big pharma” « français » Sanofi, lequel ne semble pourtant pas devoir être finalisé avant la fin de l’année ! Il faudra un jour tirer le bilan de cette gestion ordolibérale catastrophique de la crise sanitaire par l’État français. Mais dès aujourd’hui, exigeons un changement de braquet. Des vaccins pour toutes et tous et le plus vite possible !
L’actuel président du Conseil départemental de Maine-et-Loire, C. Gillet, fut médecin dans une vie antérieure, qui remonte à plus de vingt ans. C’est à ce titre, médecin de plus de 50 ans, qu’il s’est fait vacciner contre le Covid-19, à grand renfort de publicité, « pour donner l’exemple ». Pour donner l’exemple, il eut été plus glorieux de démissionner de ses charges au CD49 et de retourner aider les équipes soignantes... De surcroît, il eut mieux valu pour lui ne pas se prévaloir d’une consigne que lui aurait donnée l’Ordre des médecins, lequel a démenti formellement. Alors, exemple ou passe-droits ? Compte tenu de la lenteur de la campagne de vaccination en France, ce sont les personnels de santé actifs qu’il faut vacciner en priorité aux côtés des pensionnaires des EHPAD, et cela ne peut souffrir d’exception.