Dans le bulletin municipal d’avril, CholetMag du mois d’avril, le député-maire de Cholet se livre dans son éditorial à une des agressions violentes dont il a le secret. Sa méthode est connue : utiliser toutes les armes du terrorisme intellectuel (si on ose dire) et de l’amalgame pour couper toutes les têtes qui dépassent et font de l’ombre au guide suprême de la ville de Cholet... Son but est également transparent : acquérir auprès de l’électorat le plus réactionnaire l’image de l’homme fort qui, pense-t-il, est indispensable à sa réélection (en ce qui concerne sa politique sociale et globale, il y aurait sans doute plus à redire !) Cette fois, en digne émule du sénateur Mac Carthy, il livre à la vindicte populaire les noms de deux jeunes militants du NPA et construit une invraisemblable histoire de complot à partir d’un incident banal... Ces pratiques de délation sont insupportables. Dans le court texte qui suit, nous répondons sur le fond de « l’argumentation » de G. Bourdouleix. Pour information et pour édification (car il faut le lire pour parvenir à le croire !), nous reproduisons également sa prose éditoriale.
Monsieur Bourdouleix, député-maire UMP, grand pourfendeur des grèves dans les transports publics, s’est trouvé récemment de nouveaux ennemis et a tenu à le faire savoir sinon urbi et orbi, du moins dans sa bonne ville de Cholet, par le biais du bulletin municipal qu’il contrôle (on n’est jamais si bien servi que par soi-même).
D’abord, les journalistes : Ouest-France, c’est bien connu, est un « journal d’opposition » à sa majesté Bourdouleix, les journalistes sont contents de l’apprendre. Et ce complot journalistique ne s’arrête pas là, puisqu’une « certaine presse » est aussi « infiltrée depuis longtemps » par « l’extrême gauche » (on n’en saura pas plus). Au 19ème siècle, l’ennemi intérieur des ancêtres politiques de M. Bourdouleix, c’étaient les instituteurs socialistes et républicains, aujourd’hui c’est aussi le tour de la presse qui a le malheur de ne pas porter la seule bonne parole du maître…
En fait, M. Bourdouleix n’épargne pas non plus les enseignants, mais attention, il fait dans la nuance : il y a les vrais enseignants, ceux qui sont bien dociles, et ceux qui ont droit à des guillemets, entre autres les syndicalistes du SNESUP-FSU (qui appréciera). Ceux-là ne sont en fait que de dangereux manipulateurs d’une jeunesse innocente, participants du même complot que d’autres syndicalistes, CFDT et « trotskistes » de SUD (là, c’est nous qui mettons les guillemets), qui menacent carrément la démocratie des conseils d’administration en souhaitant y prendre la parole…
Bien entendu, derrière toutes ces menaces, il y a la gauche, qui ose même contester l’autorité de Maître Bourdouleix en son conseil (à l’en croire, ce sont eux qui voulaient l’empêcher de parler et non lui qui les a interdits de parole), et surtout « l’extrême gauche », qui bien entendu avance sous le masque angélique de Besancenot, alias (vous l’aurez reconnu) l’Antéchrist en personne…
Le ridicule ne tuant (heureusement) pas, M. Bourdouleix, à l’appui de sa charge, n’hésite pas non plus à réécrire l’histoire, comme Staline en son temps, mais en sens inverse : ainsi, le lecteur non averti comprendra avec horreur que ce sont les « trotskistes » qui étaient responsables de l’absence de liberté et de démocratie en « Russie » (il faut lire « URSS ») « pendant des décennies ». Tout le monde pensait jusqu’à présent que c’était Staline qui avait envoyé par millions ses opposants (dont les trotskistes) au Goulag, mais M. Bourdouleix nous l’affirme, c’étaient les « trotskistes » les responsables. Les familles des martyrs du Goulag apprécieront.
Enfin, M. Bourdouleix ne peut s’empêcher de répéter les amalgames chers aux bien-pensants : il met « dans le même sac » tous les « extrêmes » : les admirateurs des dictatures fascistes et les partisans de la démocratie directe, ceux qui ont défendu l’Algérie française et ceux qui ont dénoncé la torture pratiquée par l’armée française, etc, etc.
Finalement, il n’y a qu’un seul point sur lequel nous sommes d’accord avec M. Bourdouleix : nous ne sommes pas dans son camp, celui de la grande bourgeoisie et des exploiteurs, mais dans celui des salariés exploités, des jeunes précarisés, des étrangers demandeurs d’un asile que le gouvernement que soutient M. Bourdouleix leur refuse, en toute humanité, bien sûr… Et de cela, nous sommes fiers !
NPA 49
POUR INFORMATION :
EDITO DE GILLES BOURDOULEIX DANS « CHOLETMAG » DU MOIS D’AVRIL 2009.
La démocratie est d’abord le respect de la loi
Le Conseil Municipal du 9 mars a été sciemment saboté par l’opposition d’extrême-gauche et de gauche.
En début de séance, les Conseillers Municipaux de la majorité ont réagi aux propos récurrents des deux groupes d’opposition qui les traitent de "pantins" et leur dénient le droit de s’exprimer. La Première Adjointe a demandé au responsable de gauche de donner des exemples du "mépris et des oqueries" dont il accuse le Maire. Incapable de le faire, il a indiqué que le Maire le regardait d’un air "hébété". Synonymes trouvés dans les dictionnaires du mot "hébété" : ahuri, stupide, abruti. Et c’est moi que le journal de l’opposition "Ouest-France" accuse de "dérapages verbaux". Extraordinaire exemple d’honnêteté dans la restitution de l’information !
J’ai exigé des excuses devant cette injure et suspendu la séance en les attendant. Un membre du public, adhérent du PCF et conjoint de la conseillère municipale communiste, en a profité pour m’invectiver. Après concertation de la majorité, nous avons repris la séance parce que nos services ont besoin des délibérations pour travailler et que le groupe Cholet-Passion a, lui, une volonté : œuvrer pour l’avenir de Cholet et des Choletais. J’ai indiqué qu’en l’absence d’excuses l’auteur de l’injure n’aurait plus la parole.
Je rappelle qu’aux termes de l’article L 2121-16 alinéa 1er du Code Général des Collectivités Territoriales, le maire a seul la police de l’assemblée ; qu’il peut en vertu de l’alinéa 2, faire expulser de l’auditoire ou arrêter tout individu qui trouble l’ordre ; que la réponse ministérielle du 6 mai 1996 étend cette possibilité à un conseiller municipal qui perturbe le déroulement de la séance. Je n’ai pas souhaité aller jusqu’à cette extrémité. La même réponse ministérielle précise que le maire "peut retirer la parole au conseiller concerné" : ce que j’ai fait.
La gauche a ensuite cherché l’incident, comme le montre le papier oublié par Madame Poupard-Merle dans lequel elle incite Monsieur Guguen à s’exprimer. Citons-la : "Gildas, Tu demandes la parole comme prévu, il va te la refuser, tu lui fais remarquer que c’est illégal (penser à ce qui va être enregistré sur la bande) et tu passes." La gauche a alors quitté la séance.
Quelques minutes plus tard, des étudiants de l’IUT – département carrières sociales agissaient dans la plus totale illégalité et en toute connaissance de cause puisque j’avais rappelé à deux reprises au préalable la réglementation. Ils se levaient en apostrophant les élus et en se référant nommément à Madame Poupard-Merle, qui devait poser une question sur la vie universitaire, sujet qui relève des compétences de la Communauté d’Agglomération du Choletais et non de la Ville.
En application de la loi, je dus faire évacuer les étudiants pour ramener l’ordre en indiquant qu’une telle attitude factieuse ramène aux pires périodes du XXème siècle.
Je pèse mes mots car j’accuse l’extrême-gauche avec la complicité d’une conseillère municipale, Madame Poupard-Merle d’avoir instrumentalisé les interrogations légitimes des étudiants, auxquelles nous avons toujours été prêts à répondre, à condition qu’ils demandent un entretien, ce qu’ils n’ont jamais fait jusqu’à présent.
Parmi les étudiants, deux, Monsieur YYY et Mademoiselle XXX (1) se sont revendiqués publiquement il y a quelques semaines, comme membres actifs du NPA, le parti d’Olivier Besancenot.
Pendant la suspension de séance, Mlle XXX est allée chercher ses instructions auprès de Madame Poupard-Merle. Après le départ de la gauche, c’est Monsieur YYY qui a incité les autres étudiants à provoquer l’incident de séance en leur expliquant quoi faire (2). Ses propos ont été clairement entendus par des personnes du public qui ont écrit leur témoignage (3). C’est le même avec Mlle XXX qui le lendemain est photographié dans la presse comme étudiant "apolitique" (4). NPA le 17 janvier 2009, apolitique le 9 et le 11 mars !
J’accuse l’extrême gauche de violation grave et répétée de la démocratie. Endormie par le visage sympathique de Monsieur Besancenot, l’opinion oublie que son mouvement est idéologiquement trotskiste, c’est-à-dire hostile aux principes de liberté et de démocratie, comme l’a vérifié notamment la Russie pendant des décennies. Dopé par les sondages, le NPA pousse la gauche traditionnelle à la surenchère.
Ultime illustration : les propos irresponsables et mensongers du SNESUP-FSU, syndicat regroupant des "enseignants" de l’Université que je cite : "au lieu d’écouter les étudiants, Monsieur Bourdouleix a prétexté du règlement et usé d’un barrage d’insultes pour les faire taire". Ou ces "enseignants" sont ignorants de la loi. Ou ils appellent des jeunes à se mettre hors la loi. Répétons-le : il ne s’agit pas d’appliquer en l’espèce un règlement mais la loi de la République (5).
Le Conseil Municipal n’avait pas à écouter les étudiants (ou plutôt les 2 ou 3 membres du NPA…). La loi l’interdit (6). Quant au barrage d’insultes, chacun jugera si comparer l’attitude d’extrémistes de gauche qui interrompent le déroulement d’une institution élue démocratiquement (et largement, ce qui les gêne) à celle des groupuscules qui au XXème ont débouché sur les pires totalitarismes qui ont toujours débuté par la manipulation de la jeunesse, est une insulte ou un rappel utile à l’Histoire qui nourrit hélas en son sein le risque d’un perpétuel recommencement.
Je l’ai subi au Conseil d’Administration du Centre Hospitalier avec l’intrusion de la CFDT et de Sud (trotskiste). Le Président du Conseil d’Administration de l’Université d’Angers a dû récemment interrompre la séance après l’entrée d’un groupe d’étudiants de la même obédience.
Au Conseil Municipal , on constate que la gauche est débordée par la représentante de l’extrême-gauche Madame Poupard-Merle, issue de la mouvance de José Bové, pseudo-éleveur, véritable repris de justice et agitateur, dont le fonds de commerce est l’action illégale. Ces gens sont une menace pour la démocratie. L’opération manipulée et orchestrée au Conseil Municipal de Cholet le 9 mars en est un exemple flagrant. Un militant socialiste mais respectueux et viscéralement attaché à la démocratie m’avait prévenu quelques jours plus tôt : "ils vont saboter le Conseil Municipal de lundi parce qu’il est l’anniversaire de ta brillante victoire au 1er tour qu’ils n’ont toujours pas digérée. Et en plus, ils auront leur journaliste dans la salle".
Le Conseil Municipal a cependant délibéré. C’est l’essentiel. J’ai combattu jadis tout rapprochement avec l’extrême-droite au nom de la démocratie, en cherchant à comprendre les raisons du choix de nos concitoyens et en essayant de leur apporter des réponses.
Je combats de la même façon l’extrême-gauche, même si une certaine presse, infiltrée depuis longtemps, veut nous faire croire à un angélisme soudain d’un Besancenot quand elle diabolise un Le Pen.
C’est le même combat. Parce que c’est le même danger.
Gilles BOURDOULEIX
Maire de Cholet
Député
- (1) C’est nous qui retirons les noms.
- (2) Cette assertion est fausse : notre camarade n’a pas pris la parole au cours de cette séance.
- (3) Les noms de ces « témoins » sont laissés dans l’ombre, de même que celui du vaillant « socialiste » émule de Besson et Kouchner cité plus loin...
- (4) Nouvelle “approximation” : un seul de nos camarades était en photo...
- (5) G. Bourdouleix parle pourtant lui-même de "réglementation" six paragraphes plus haut...
- (6) G. Bourdouleix ne fait pas ici référence à un article du Code général des collectivités territoriales. Dommage... Si le maire a la police de l’assemblée (L2121-16), il peut décider de donner la parole à quelqu’un qui n’est pas membre du Conseil.
- samedi 5 juillet à 15h : Rassemblement hebdomadaire de solidarité avec le peuple palestinien. Jardin du mail à Angers.
- samedi 5 juillet de 15h à 05h : Fête au RAARE à St-Georges-s/Loire (voir détails).
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Les milliardaires d’extrême droite Bolloré et Stérin ont ouvert leur porte-monnaie afin d’organiser mardi 24 juin un « sommet des libertés » (plutôt un sommet libertarien !) au Casino de Paris. C’est ainsi que la crème du fascisme franchouillard a pu s’autocongratuler et développer ses thématiques libertariennes, socialement régressives et racistes, de Jordan Bardella à Eric Ciotti, de Sarah Knafo à Marion Maréchal, de Nicolas Dupont-Aignan à... Anne-Laure Blin. La députée LR de Saumur-nord avait choisi en 2024 - sans doute pour des raisons électoralistes - de rester à LR plutôt que de rejoindre Ciotti lorsque celui-ci avait signé son pacte faustien avec le RN. Visiblement, elle en a des regrets. Pas étonnant quand on connaît ses prises de position, systématiquement les plus réactionnaires possibles. Et dire que la gauche s’était désisté pour elle l’an passé pour faire barrage au RN !
On le sait, Christelle Morançais, successeure de Bruno Retailleau à la tête de la région et admiratrice du « génial » Elon Musk, déteste la culture, qui serait selon elle un « monopole d’associations très politisées », et s’attaque aux associations LGBT et féministes telles que le Planning familial. Bien sûr, elle ne dit pas ouvertement qu’elle est hostile au droit à l’IVG, comme son ancien mentor, mais elle n’en supprime pas moins 100% des subventions régionales au Planning. Celui du Maine-et-Loire a donc lancé le 17 juin un appel à dons pour essayer de compenser la perte des subventions régionales et contrer la tentative d’étouffement de l’association par asséchement de ses ressources. Pour faire un don au Planning familial 49, il faut cliquer ICI (ou envoyer un chèque au Planning 49, 1 rue André Maurois, 49000 Angers).
Le groupe d’opposition “Demain Angers” (PS-LE-Après-PCF) voulait que la municipalité se déclare “ville antifasciste”, à l’instar de Bruxelles par exemple. Le maire C. Béchu s’y est opposé. Normal : son équipe municipale comporte des élus issus de l’extrême droite traditionaliste de “Sens commun” tels que les adjoints Roch Brancour (également promoteur de la “Nuit du Bien commun” du milliardaire d’extrême droite C.-E. Stérin) et Maxence Henry. Afin de donner une explication plus présentable, C. Béchu explique que « l’extrême gauche alimente l’extrême droite » (Ouest-France du 27/05/2025) et qu’il faudrait ne pas condamner l’une sans condamner l’autre. La cause première de la montée de l’extrême droite ne serait donc pas les politiques néolibérales destructrices des amis de C. Béchu et leur complaisance envers le racisme anti-immigré et anti-musulman qui “légitime” cette même extrême droite mais « l’extrême gauche » ! Son explication loufoque tend à relativiser le danger que représente le fascisme. Normal : la droite prépare petit à petit une alliance avec le RN. La leçon de l’Allemagne de 1933, quand les partis du centre et de la droite ont donné le pouvoir à Hitler n’a visiblement pas été apprise par C. Béchu. Mauvais élève !
« Folie des grandeurs », « Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le Boeuf », le dernier numéro du trimestriel “La Topette” épingle avec justesse les projets immobiliers de la Cie Béchu regroupés derrière le slogan “Imagine Angers”. Car, au-delà de son projet sous-jacent de gentrification de la ville et de mise à l’écart des classes populaires, les fiascos s’y accumulent. Dernier en date selon Ouest-France du 26/04/2025, le dôme de verre au pied du prétentieux bâtiment “Métamorphoses”, qui était censé devenir une serre « méditerranéenne » et un alibi écologique, qui ne va plus être qu’un espace pour « événements » (sic) à climatiser à grands frais... “La Topette” dresse un état des lieux du reste : flop du musée des collectionneurs qui (heureusement !) ne verra probablement jamais le jour près du théâtre “Le Quai”, projets radicalement modifiés en cours de route (“Quintessence”, “Climax”), constructions au rabais comme avec “Arborescence” dont les caves ont été délibérément laissées inondables (avec pour conséquence en cas de crue de rendre hors service les ascenseurs, notamment pour les retraité·e·s qui y sont logé·e·s à prix d’or), etc. Bref, tout est à l’image de la dalle de béton engazonnée pompeusement baptisée “Cœur de Maine”, qu’il a fallu entourer de barrières (très laides de surcroît) pour y éviter les « débordements » populaires... Spéculation immobilière d’une part, laissez-faire de la municipalité d’autre part. C’est aussi cela, le bilan peu imaginatif de la maison Béchu...
De façon symptomatique, même la presse nationale (cf. Libération) évoque le nouveau scandale de la politique néolibérale d’appels d’offres dans le secteur associatif. L’APTIRA, association d’intégration des immigrés dans la région angevine, qui aidait les exilé·e·s depuis 1968, en particulier pour les cours de français langue étrangère, s’est vue retirer en 2022 les subventions de l’Office français de l’immigration et de l’intégration au profit d’IDC Formation, entreprise de formation parisienne à but lucratif qui fait son marché dans l’Ouest. Depuis la dette a gonflé et une tentative de reprise par France Horizon a capoté, sans que les salarié·e·s aient vraiment été informé·e·s. Leurs emplois sont maintenant directement menacés. La CGT a lancé une PÉTITION CONTRE LA FERMETURE D’APTIRA. Signons-là, et participons aux mobilisations à venir aux côtés des salarié·e·s de l’APTIRA !